Serge Gainsbourg

Crédits photo : Abaca
Double honneur pour Serge Gainsbourg. Alors que sa maison, transformée en musée, vient enfin d'ouvrir ses portes après 30 ans d'attente et le succès de billetterie est déjà au rendez-vous. En parallèle, une station de métro portera le nom de Serge Gainsbourg. Celle-ci, située dans la ville des Lilas, sera ouverte au premier semestre 2024 sur le prolongement de la ligne 11 du métro parisien, après l'actuel terminus "Mairie des Lilas". C'est Daniel Guiraud, à l'époque maire des Lilas, qui avait acté en la faveur de cette dénomination en 2013. Sauf que cet hommage ne plaît pas à tout le monde. Il y a quelques semaines, les nouveaux plans du métro de la ligne 11 ont été partagés sur les réseaux sociaux et certains internautes ont été choqués de voir que le nom de Serge Gainsbourg ait été retenu pour cette station, en référence bien évidemment à son premier succès "Le poinçonneur des Lilas", sorti en 1958.

"Un crachat à la figure des victimes"

Aujourd'hui, la polémique va plus loin. Une pétition a été lancée sur le site Change.org, pour demander le changement de nom de la station de métro. En cause ? La réputation de Serge Gainsbourg, décrit comme « un homme violent, misogyne notoire et chantre de l'inceste » en référence à sa chanson choc "Lemon Incest" qu'il chantait avec sa fille Charlotte Gainsbourg en 1984. « Les violences envers les femmes et les tendances pédocriminelles voire incestueuses de Serge Gainsbourg (pour ne citer qu'elles) sont pourtant de notoriété publique, et nous sommes révolté.e.s que sa personne soit mise à l'honneur dans le métro de Paris » poursuit le texte de cette pétition, déjà signée par plus de 4.100 personnes. Le texte fait état des nombreux propos polémiques, et des paroles à double sens, du chanteur notamment sur ses chansons "Love On The Beat" ou "Charlotte For Ever", cette dernière interprétée par sa fille en 1986, les accusations de violences conjugales sur Jane Birkin ou ses propos sur Whitney Houston où, sur le plateau de Michel Drucker en 1986, il lui avouait qu'il aurait bien aimé « la baiser ».

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« Comme l'explique la dessinatrice Cécile Cee, l'inceste est là sous nos yeux, même exprimé par la négative » poursuit le texte de la pétition : « C'était d'ailleurs la défense de Gainsbourg lui-même : son sujet était le fantasme incestueux et non sa réalisation concrète. Pourtant, cette oeuvre contribue à créer un climat présentant l'inceste comme une relation d'amour, sensuelle et désirable ». Pour les personnes derrière cette pétition, la nomination d'une station au nom de Serge Gainsbourg est « un crachat à la figure des victimes (...) à l'heure où les pédocriminels comme Matzneff ou Polanski ont maintes fois été dénoncés par leurs victimes ». Voir même la diffusion d'un message selon lequel « il est acceptable, voir encouragé, d'être violent envers les femmes, les enfants si on le fait au nom de l'art et qu'on est un homme ». Pour l'heure, les élus n'ont pas réagi à cette demande de suppression.