Selah Sue

On le sait depuis Prince : tout ce qui est petit, groove ; on le sait depuis Janis Joplin : tout ce qui est enraillé, est sensible ; on le sait depuis Amy Winehouse : tout ce qui est choucroute (allusion à sa coiffe), décoiffe. Selah Sue c'est la somme des trois, et bien plus encore ! Mercredi dernier, à La Boule Noire de Paris, cette dernière était en concert, et depuis son carton sur Internet (plus d'un million de vues sur la toile), aucune salle n'est assez grande pour contenir l'immense talent de cette petite chanteuse belge de 21 ans qui monte !

Après une heure d'attente - ô combien pardonnée, incidence certaine du déluge qui s'est abattu sur la capitale, et qui a empêché la salle de se remplir à l'heure prévue (d'autant que le concert affichait complet quinze jours), la grande Selah est entrée sur scène, la guitare pendue à son cou, entonnant la première chanson d'un tour de chant qui a fait pleuvoir les décibels dans nos oreilles. Alternant compos raggamuffins et titres trip-hop ou hip-hop, interpellant son public, la miss s'est permise deux reprises bien senties, dont une des Fugees, comme écrit pour elle. On attend impatiemment le premier album de la chanteuse, prévu pour février 2011, suite logique à un EP 5 titres plus que prometteur, incluant des titres déjà devenus des tubes, du moins pour les initiés, tel que "Raggamuffin" ou "Crazy Vibes".



Cantonnée jusqu'à maintenant aux premières parties (de Keziah Jones à Patrice), la jeune prodige sera désormais tête d'affiche (notamment le 7 avril 2011 à La Cigale de Paris), et vous n'avez assurément pas fini d'entendre parler d'elle.

Patrice, quant à lui, a dévoilé son déjà sixième opus studio, deux après son prédécesseur "Free-Patri-Ation" (Top 16 en 2008). "One" (Top 18), contient notamment une reprise de Nina Simone, "Ain't Got No (I Got Life)", popularisé grâce à la comédie musicale "Hair", en 1968, premier single issu du disque, mais aussi "Walking Alone", le second extrait. L'opus synthétise douze années de carrière, du reggae jamaïquain de ses débuts ("Ancient Spirit" en 2000), au funk yankee millésimé, en passant par la soul, le rock, le folk anglais… Autant de styles que Patrice apprivoisera au fil du temps, en six albums riches en couleurs. Hormis les deux premiers singles, deux gros coups de cœur de la rédaction se détachent du reste : le majestueux "The Maker" qui ouvre le disque, et l'énergique et entêtant "Knockin'", assurant déjà les deux extraits suivants. Aujourd’hui, les treize morceaux de "One" forment à la fois le disque le plus éclectique et le plus homogène de sa discographie.

Patrice poursuit actuellement sa tournée mondiale (et se produira sur le plateau de "Taratata" le 10 décembre prochain à 00h40), après une halte sur la scène du Zénith de Paris le mois dernier, sur laquelle il a mis le feu aux planches accompagné notamment (au delà de la première partie assurée par Selah Sue) d'un guest de choix : Féfé, ex-Saïan Supa Crew. La rédaction de Charts in France était présente à la fois au concert, mais aussi à l'after-show privé, donné au Café La Cigale (voir vidéo et photos).

Visionnez la vidéo live de Patrice et Selah Sue (@Café La Cigale) :


Crédit photos live : Michela Cuccagna.