Selah Sue

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« Je vis un enfer ». C'est par cet aveu que Selah Sue témoigne de la période délicate qu'elle traverse actuellement sur le plan personnel. « Jetée dans d'atroces sautes d'humeur », la chanteuse belge tient à faire preuve d'honnêteté avec son public en partageant sur son compte Facebook deux photos d'elle-même. « La photo de gauche est ce que je ressens dans un bon moment » décrit-elle, alors qu'on la voit en train d'exulter sur scène. Sur celle de droite, l'interprète de "Free Fall" apparaît en pleine crise de nerfs, en larmes. « C'est l'état qui ne cesse de s'emparer de moi ces derniers mois » commente-t-elle, se livrant avec sincérité sur son combat contre la dépression. « Après la sortie de "Pills", des milliers de personnes m'ont dit qu'elles se reconnaissaient dans mon histoire avec les antidépresseurs. Dans les médias, j'ai exprimé mon espoir que cette fois – ma quatrième tentative en 14 ans – je pourrais enfin arrêter d'en prendre. Je sens que je dois à tous ceux à qui j'ai donné une lueur d'espoir une conclusion à l'histoire maintenant. Ou un suivi » écrit l'artiste, en référence à une chanson de son dernier album "Persona" paru en mars.

"J'ai été catapultée du paradis à l'enfer"

« Les premiers mois sans antidépresseurs ont été magnifiques » se souvient Selah Sue, alors libérée : « J'avais l'impression qu'une cloche de verre s'était détachée de moi. J'ai tout vécu dix fois plus intensément et j'ai connu des sommets créatifs et émotionnels sans précédent. Le sport et la méditation ont renforcé ce sentiment et m'ont fait penser que j'étais plus forte que jamais ». Sauf qu'après six mois remplis de sérénité, « l'obscurité est revenue », de manière « totalement inopinée et sans raison ». « Je me suis réveillée avec une peur inexplicable et j'ai été catapultée du paradis à l'enfer en quelques semaines seulement. (...) Ce poids est vite devenu trop grand. Trop accablant. Insupportable » raconte la chanteuse derrière le tube "Raggamuffin", complètement impuissante. « C'est de la pure chimie du cerveau, dit mon psychiatre. Malheureusement, pour un certain nombre de personnes, vous ne pouvez pas y faire grand-chose » constate-t-elle. Face à cet épisode de désespoir, Selah Sue s'est de nouveau tournée vers la médication. « Redémarrer les antidépresseurs restait ma seule option. Et encore une fois, comme il y a 14 ans, j'ai l'impression que ça me sauve la vie » indique-t-elle.

"Ça ira mieux, ne perdez pas espoir"

Près d'un mois après cette décision, Selah Sue dit aller un peu mieux. « L'obscurité accablante commence lentement à s'éclaircir mais la douleur est toujours là. C'est une étape intermédiaire infernale mais l'expérience me dit que ça ira mieux. je tiens le coup. J'ai hâte maintenant de me sentir "OK". Profiter des petites choses. Obtenir un certain équilibre » confesse la musicienne, qui rêve de lendemains meilleurs et dit avoir « bon espoir » de se sentir à nouveau apaisée dans son corps et dans sa tête. Cette expérience, aussi éprouvante soit-elle, a permis à Selah Sue de trouver une vérité sur elle-même : « Dans "Pills", je me pose la question mais maintenant je connais ma réponse personnelle : je préfère avoir une vie émotionnelle stable, quelque peu aplatie avec des pilules, que de vivre des hauts explosifs et des bas désespérés sans pilules ».



Dans cette épreuve, Selah Sue a pu compter sur ses proches. « J'ai pu remplir relativement "bien" mon rôle d'artiste et de mère ces derniers mois, grâce au soutien de mon incroyable partenaire et de tout mon entourage en tournée. Vous êtes en or » les remercie-t-elle, avant de d'adresser aux personnes qui, comme elle, font face à la dépression : « Brisez le tabou de la souffrance mentale. La plupart d'entre nous en feront l'expérience tôt ou tard. Si c'est le cas, entourez-vous de gens, parlez-en. Recherchez activement une connexion et de l'aide. Il y a toujours de l'espoir. (...) Ça ira mieux, ne perdez pas espoir ». Une prise de parole inspirante.