Accueil > Actualité > Festival > Actualité de Rock En Seine > Rock en Seine 2024 : Jungle, LCD Soundsystem... Les 5 meilleurs concerts du festival
lundi 26 août 2024 18:00

Rock en Seine 2024 : Jungle, LCD Soundsystem... Les 5 meilleurs concerts du festival

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Rock en Seine format XXL. Pendant cinq jours, 182.000 spectateurs ont vibré au son des concerts exceptionnels de Lana Del Rey, Maneskin, Massive Attack ou Zaho de Sagazan. Purecharts y était et vous dévoile son top 5 du festival !
Crédits photo : Bestimage

The Last Dinner Party, solaire et envoûtant


Nous étions restés sur une impression mitigée après son premier album "Prelude to Ecstasy" sorti en début d'année. Nous voilà désormais conquis. Idéalement programmé à 16h30 sur la Grande Scène devant un public conséquent formé autant de connaisseurs que de fans attendant Maneskin quelques heures plus tard, The Last Dinner Party a ouvert avec brio la journée du jeudi. Accompagnées d'un batteur sur scène, les cinq musiciennes ont offert un concert extrêmement solide et entraînant. Dans une longue robe blanche que n'aurait pas renié Kate Bush, la chanteuse Abigail Morris s'est emparée de la scène avec grâce, dansant et haranguant les premiers rangs au son des hymnes pop baroque que sont "Sinner", "Ceasar on a TV Screen" et bien évidemment le tube "Nothing Matters". Et a même gratifié le public d'une reprise de Blondie ("Call Me") et de deux inédits, "The Killer" et "Second Best". De quoi débuter en beauté la journée !




The Hives, plus explosif que jamais


Ils sont considérés comme l'un des meilleurs groupes live de leur génération. Et jeudi soir, les musiciens n'ont pas failli à leur réputation. Débuter ironiquement sur la "Marche funèbre" de Chopin venait présager de ce qui allait suivre. Pendant une heure, les rockeurs suédois bondissants ont délivré l'un des shows les plus électriques de Rock en Seine 2024, presque sans aucun temps mort. Malheureusement, les nombreux fans patientant pour Maneskin sont restés plutôt circonspects. Multipliant les interventions et blagues en français pour dire qu'ils ont la « médaille d'or du rock », le chanteur Pelle Almqvist a bien eu du mal à ambiancer la foule malgré de nombreux passages dans les premiers rangs. Qu'importe puisque The Hives a fait très fort avec ses hymnes "Tick Tick Boom", "Main Offender" et bien sûr "Hate to Say I Told You So". Nobody does it better, comme le dit si bien la chanson du James Bond qui a résonné à la fin de leur performance explosive.




La machine à danser Jungle


Comme pour The Last Dinner Party, nous étions restés quelque peu en froid avec les géniaux Jungle, suite à un dernier album ("Volcano") et un concert au 104 peu mémorables. La réconciliation a eu lieu vendredi soir à 20h40. En attaquant d'emblée avec son premier tube "Busy Earnin", Jungle a mis tout le monde dans la poche et écrasé la concurrence. Devant près de 30.000 festivaliers, dont de nombreux britanniques venus applaudir Fred Again, la joyeuse bande londonienne a délivré un concert de 1h10 coloré et hédoniste, au son de ses imparables singles "Heavy, California", "Time", "The Heat" ou "Casio". Mais ce sont les morceaux du récent "Volcano" qui ont reçu le meilleur accueil, dont le désormais incontournable tube viral "Back on 74", devenu le plus gros succès du groupe. Le tout avant de finir en beauté sur "Keep Moving", mantra à suivre pour les prochains concerts de Jungle que l'on sait par avance inratables !




Nation of Language, pluvieux mais heureux


Samedi, les manches courtes ont laissé place aux impers. Le ciel orageux a couvert le Domaine National de Saint-Cloud et la pluie a fini par s'abattre durant le set de Nation of Language, en fin d'après-midi. Remplaçant au pied levé Eyedress, le groupe new-yorkais nous a replongés dans les grandes heures de la new-wave des années 80 en balançant d'entrée de jeu ses meilleures cartouches : "Spare Me The Decision", "On Division St" et "Sole Obsession". Malheureusement, la pluie a joué les trouble-fêtes, suscitant plusieurs problèmes techniques et obligeant le trio à interrompre deux fois le concert. Pas de quoi gâcher la bonne humeur ambiante, autant sur scène avec son sautillant leader Ian Devaney que parmi le public trempé, jusqu'à l'exaltant final "Across That Fine Line". Un des très beaux moments de cette édition !




Le final démentiel LCD Soundsystem


C'est peu dire qu'on les attendait impatiemment. Et programmés en clôture du festival, ils faisaient office de récompense bien méritée après cinq jours ultra-sportifs. C'est simple : LCD Soundsystem a livré un des meilleurs concerts de l'histoire de Rock en Seine. Quelques minutes après le relai de la flamme paralympique, le groupe emmené par James Murphy a immédiatement fait l'unanimité sur l'énorme "Get Innocuous!" et sa montée en crescendo qui a fait rugir les fans. Avant d'enchaîner avec 11 chansons, comme autant de morceaux de bravoure. "I Can Change", "Tribulations", "Home", "Losing my Edge", "Dance Yrself Clean", "Someone Great"... Chaque titre a repoussé les limites, offrant aux 34.000 festivaliers une expérience d'une rare intensité. De celle dont on comprend très vite qu'il s'agit d'un concert qui marquera notre vie à jamais. 90 minutes absolument parfaites mais trop vite passées. Si les équipes de Rock en Seine nous lisent, un conseil : programmez LCD Soundsystem chaque année !



A LIRE - Lana Del Rey a chanté ce titre inédit à Rock en Seine, et personne ne l'a entendu !

Outre ces cinq concerts exceptionnels, Rock en Seine a aussi livré autant de moments mémorables que de belles surprises, après l'ouverture idyllique assurée par Lana Del Rey. Sur la journée du jeudi très axée rock, on retiendra les Américains de Dead Poet Society et leur rock aussi abrasif que mélodique, rappelant parfois les débuts de Muse ; ainsi que le toujours aussi énergique Frank Carter accompagné de ses Rattlesnakes, malgré une recette quelque peu usitée au fil des ans. Au cours d'un vendredi plus électro-pop, Loyle Carner nous a accueillis avec son rap teinté de soul, tandis que le R&B vaporeux de Sampha nous a fait planer. Après Jungle, la claque de la soirée a été assénée par les Belges de Soulwax, option triple batterie sur scène, pour un show coup de poing malgré un public clairsemé. Et alors que Fred Again, halluciné de jouer devant autant de monde, a débuté son set XXL sur une plateforme à plusieurs mètres de hauteur, une contre-soirée se jouait de l'autre côté du festival. Le duo belge Charlotte Adigery et Bolis Pupul a fait danser les rares spectateurs venus vibrer devant leur électro minimaliste mais addictive. « Vu qu'il y a Fred Again, je pensais qu'il n'y aurait que deux personnes devant la scène dont notre manageuse, merci d'être venus si nombreux » a avoué avec humour la chanteuse.

Le show politique de Massive Attack


Lors d'un samedi pluvieux, la belle surprise est venue de l'indie-pop des Français d'Astral Bakers, qui ont magnifié leur set d'une reprise des Cocteau Twins. Plus tard, The Kills livre un show assez quelconque tandis que The Offspring est la véritable tête d'affiche de la soirée. Devant une Grande Scène remplie à ras bord, les vétérans du punk-rock 90's offrent un show XXL à l'américaine, entre confettis, reprises (les riffs de "Sweet Child O'Mine" ou "Iron Man") et tubes en or massif ("Pretty Fly (For A White Guy)", "The Kids Aren't Alright"...). Deux heures plus tard, l'ambiance est plus sombre devant le show de Massive Attack. Si son dernier passage à Rock en Seine en 2016 nous avait déçu, le collectif de Bristol propose cette fois-ci une performance hypnotique et toujours aussi politique (images de Gaza et de la Palestine, les théories du complot tournées en dérision), mais avec une salve d'invités dont Young Fathers et surtout Elizabeth Fraser (ex-Cocteau Twins) venue sublimer "Black Milk" et le tube "Teardrop".

Le player Dailymotion est en train de se charger...


Enfin, le dimanche aura vu défiler la pop allemande de Giant Rooks, le rock énergique des Belges de Ghinzu, la révélation londonienne Bar Italia (où le guitariste va jusqu'à invectiver un public qu'il juge apathique) ou encore la prêtresse du rock PJ Harvey, habillée d'une magnifique robe composée de dessins faits par les membres de son groupe, pour un concert mystique et poétique. Mais le véritable événement était la présence de Zaho de Sagazan. Programmée à 16h25 sur la deuxième plus grande scène (la Cascade), la chanteuse phénomène a fait venir en masse un public de 7 à 77 ans pour un concert où, à son habitude, les planants "Je rêve" et "La symphonie des éclairs" ont rapidement laissé place à une dernière demi-heure plus électronique. Avec en point d'orgue sa d'ores et déjà mythique reprise du "Modern Love" de David Bowie, durant laquelle son équipe a investi la scène.

Pour sa 20ème édition, Rock en Seine aura donc misé sur des têtes d'affiches XXL, qui ont pour la plupart convaincu. Un choix financièrement onéreux mais payant puisque un chiffre record de 182.000 spectateurs a été enregistré sur les cinq jours. En misant sur une programmation journalière plus thématique, le festival a proposé une affiche solide malgré quelques noms vus et revus (The Kills, Kasabian ou Massive Attack) et un public de fans préférant souvent squatter la Grande Scène que découvrir le reste du festival. Rendez-vous en 2025 avec, on l'espère, le grand retour très attendu d'Oasis ?

Charts in France

Copyright © 2002-2024 Webedia - Tous droits réservés

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Nous contacter