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jeudi 12 septembre 2024 18:15

"Ce n'est pas facile de casser des rêves" : le nouveau jury de "Popstars" en interview

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Qui seront les prochaines "Popstars" de la musique ? La mission de les découvrir a été confiée à Alonzo, Louane et Eddy de Pretto, nouveau jury de l'émission culte qui fait son grand retour sur Prime Video. Au micro de Purecharts, les trois artistes décryptent cette aventure qui amènera à la création d'un groupe mystère.
Crédits photo : Purecharts
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Que représente pour vous le retour de "Popstars" ?
Louane : On est hyper contents parce que c'est un programme culte. On est heureux de pouvoir le représenter aujourd'hui dans sa nouvelle version, son nouveau format et surtout dans la modernité que vous allez découvrir.

On connait tous cette émission !
Vous aviez regardé l'émission à l'époque ?
Louane : J'étais petite mais on a suivi un peu. (Sourire)
Alonzo : Moi j'ai vu ! J'étais déjà très engagé dans ma carrière de groupe avec les PSY 4 de la rime mais bien évidemment, j'ai déjà suivi des épisodes, on connait tous cette émission. C'est cool d'avoir pu remettre le couvert des années après.

Monter un groupe en 2024, ça a encore du sens ?
Louane : Oui bien sûr, au contraire !
Alonzo : C'est un truc de fou, on nous pose beaucoup cette question... Pourquoi à ton avis ?
Louane : Parce qu'il n'y a pas eu énormément de groupes ces dernières années. Mais justement, c'est ça qui est intéressant.
Alonzo : Dans le rap il y en a quelques-uns, et qui fonctionnent bien ! Après c'est vrai qu'il y a beaucoup de duos, rarement des trios ou des groupes de quatre... Mais par exemple, les albums en commun c'est devenu à la mode. Je pense que les gens quand ils voient un groupe, ils voient un boys band ou un girls band. Ils s'arrêtent à une image très précise. Pour moi aujourd'hui, le mot "groupe" tu peux l'échanger avec un mot plus actuel. Tu peux dire "collab" si tu veux ! Ce sont des personnes qui se rassemblent et créent de la musique ensemble.

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Quels sont les critères pour être une popstar selon vous ?
Louane : Beaucoup de choses !
Eddy de Pretto : Attitude, voix. Être précis dans ce qu'on propose. Avoir très envie et savoir être cohérent avec les autres membres du groupe. Les capacités à pouvoir travailler et le talent de base étaient vraiment les critères les plus radicaux. Dès le début quand on écoutait les gens, il fallait qu'on sente cette aura, ce talent inné, et voir si il ou elle avait envie de tout casser.

Peu de gens sont capables de faire ça
On le voit dans les premiers épisodes, il faut être dedans à l'instant T. Quand on arrive devant vous a cappella, il faut pouvoir...
Eddy : ...tout donner, oui. On ne se rend pas compte de ça, en vrai. On pense que c'est juste de chanter comme ça mais il y a énormément de pression. Il y a les caméras, les lumières, nous, tout un tas d'éléments qui mettent dans un contexte de tension. Donc même ceux qui ont des putains de voix... Par exemple il y en avait un qui chantait dans le métro. Tous les jours ! Une pure voix. Mais à plusieurs reprises, il y avait la justesse qui partait dans tous les sens, ses yeux qui n'arrivaient pas à être précis... Parce que la pression prenait le dessus sur lui. Pour moi, c'est la beauté de notre métier : faire croire que tout ce qu'on fait, c'est facile et que potentiellement, tout le monde pourrait y arriver. Grâce à ce programme, on voit que pas du tout ! Peu de gens sont capables de faire ça...
Alonzo : Tout le travail qu'il y a derrière, on ne le voit pas dans les autres émissions.
Louane : Et c'est ça qui nous a intéressés en fait. Le concept d'avoir la possibilité de suivre le groupe jusqu'aux étapes de création, jusqu'au produit fini. C'est extraordinaire parce que c'est quelque chose dont on n'a pas l'habitude, qu'on ne voit pas effectivement, et qui nous a donné une posture différente par rapport à d'autres télé-crochets. C'est là où est toute la différence de "Popstars".

Alonzo, tu es le seul à avoir déjà fait partie d'un groupe...
Alonzo : Apparemment non, figure-toi !
Louane : Ça ne compte pas...
Eddy : On était petits !

Je vais reformuler : un groupe dans l'industrie de la musique.
Alonzo : Un groupe qui a marchéééé ! (Rires)
Louane : Calme-toi, j'avais 15 ans.
Alonzo : Un groupe qui percé, qui a... Non même pas streamé, qui a vendu des physiques !
Eddy : Des cassettes !

On écoute des voix, on regarde des attitudes et on essaie d'être chopé
Par rapport à tes camarades, tu as donc un regard un peu différent. Quelle est la principale difficulté à laquelle on est confronté dans un groupe ?
Alonzo : Cohabiter ! Que ce soit dans le quotidien ou sur le choix des textes. Chacun a son histoire. Par exemple, j'ai grandi sans père et dans mon groupe, Vinz et Sopra ont eu la chance de grandir avec leurs papas. Je me souviens qu'à l'époque, j'ai attendu de lancer ma carrière solo pour aborder des thèmes ou des chansons sur mon papa. C'est ça qui est difficile : tu es obligé de faire des concessions, des fois d'aller dans la direction de l'autre. Tu mets toute cette énergie-là au sein du groupe, d'un morceau, d'un projet. Après l'entente, c'est comme un couple. Il y a des hauts, des bas... Mais ça c'est rien. Si tu es vrai et authentique, tu vas loin.

Louane, on t'a vue craquer pendant les phases de casting. Que s'est-il passé ?
Louane : En fait ce qui est compliqué c'est de... (Longue hésitation)
Alonzo : Tu sens nos deux regards ? Tu y arrives ?
Louane : Je vous déteste. (Rires) Vous êtes pas gentils wesh ! Vous faites trop les gars pas sensibles...
Eddy : Pas du tout !
Louane : On remet l'église au milieu du village, s'il vous plaît. On est tous très sensibles, c'est juste que je suis plus expansive dans mes émotions. La plus grosse différence, c'est que moi je viens d'un télé-crochet à la base. Je me mettais forcément à leur place.
Alonzo : C'est vrai que Louane faisait très attention à la santé mentale des candidats. Pour elle, c'était très important qu'il y ait énormément de respect envers eux.
Eddy : Je pense qu'avec Alonzo on mettait un peu plus de distance, surtout au début des auditions. On a vu plus de 100 candidats, on ne connaissait pas leur histoire, pas leur vécu, pourquoi ils sont là, leurs bagages... Comme une autre émission connue, l'idée c'était d'y aller à l'aveugle. On écoute des voix, on regarde des attitudes et on essaie d'être chopé par ça, sincèrement, authentiquement. De par son expérience, Louane se mettait potentiellement dans la peau de ces jeunes alors que nous, on n'était pas dans cette position-là.
Alonzo : Tout en étant bienveillant quand même, on n'a pas été violent.
Louane : Heureusement ! Si on n'était pas bienveillant, je n'aurais jamais fait ce programme. Mais c'est vrai qu'il y a ce truc où j'ai la sensation de jouer avec la vie des gens parfois. Les personnes qui se présentent devant nous, pour la majeure partie, c'est leur rêve ! Nous on le vit tous les jours. Donc pour moi, ce n'est pas facile de casser des rêves et à la fois, c'est hyper important et il faut le faire.
Alonzo : Avec du recul, c'est le point le plus fort de ce "Popstars 2.0" : que le jury soit composé d'artistes en activité. On est des artisans. Les candidats n'ont pas eu affaire à des boss de label qui parfois, eux, ne vont pas être dans la compréhension de l'artiste. Ça peut être très bourrin, "chante et rapporte-moi de l'oseille".
Louane : On était dans la recherche artistique.




Que pouvez-vous nous dire sur le groupe gagnant, dont on connaîtra l'identité la semaine prochaine ?
Louane : Le groupe est incroyable.
Eddy : Il marche super bien ensemble, surtout. Ce qui me plaisait, c'est de trouver une cohésion artistique avec une même volonté de raconter des choses qui leur arrivent...
Louane : C'est pas facile de pas spoiler ! (Rires)
Eddy : Ouais ! En fait, il faut des histoires communes à raconter, comme le disait Alonzo. Il faut avoir des motivations, des parcours, qui peuvent les réunir. Et je crois qu'en grattant un peu les intimités, on a trouvé quelque chose où elles/ils peuvent raconter quelque chose ensemble. C'était ça notre but.

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