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Ninho prend une dimension internationale avec son nouvel album "NI"

Par Guillaume NARDUZZI | Journaliste
Après les immenses succès de ses derniers projets "Jefe", "M.I.L.S 3.0" et "Destin", Ninho effectue son retour ce vendredi 30 juin 2023 avec le quatrième album de sa carrière, le très attendu "NI". Un disque sur lequel le rappeur français, qui n'a plus rien à prouver au sein de la scène tricolore, s'attaque à l'international avec des collaborations marquantes. Chronique sur Purecharts !
Crédits photo : Cover
Malgré un contexte social tendu, Ninho signe son grand come-back ce vendredi 30 juin avec le quatrième album studio de sa carrière, "NI", qui a la lourde tâche de succéder aux précédents, "Jefe" (près de 500.000 ventes) et "Destin" (800.000 exemplaires vendus), qui ont été des succès quasi-uniques en leur genre. Quelques chanceux, dont nous faisions partie, ont eu le privilège d'avoir un avant-goût du projet ce mercredi 28 juin lors d'un show privé d'une quarantaine de minutes de la part du rappeur de seulement 27 ans à la Seine Musicale, au cours duquel il a pu dévoiler quelques exclusivités et faire plaisir à ses fans. Plus de 5.000 personnes étaient présentes pour l'événement, signe que malgré les années qui passent, l'engouement pour l'oeuvre de celui que l'on surnomme NI demeure intact. C'est d'ailleurs cette appellation sobre que l'artiste a choisi pour ce nouveau projet, afin d'écrire un nouveau chapitre de sa carrière déjà légendaire, lui qui s'est emparé du titre de l'artiste le plus certifié de l'histoire de la musique française, et de très loin.

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Une ambition internationale


Après une salve de trois "Freestyles LVL UP" bien nerveux, qui entérinait son retour en solo, le rappeur francilien semble adoucir sa proposition sur ce disque à l'exception de quelques pistes ("Yo moko oyebi", l'unique single "25 G", "Branché sur Snap", "Chiraq", "Plus qu'eux"), qui demeurent toutefois minoritaires. L'ensemble se révèle extrêmement homogène, parfois monotone, avec de nombreuses productions, toujours léchées et plus subtiles, qui ont maintes fois recours au piano. L'écoute offre par moment un sentiment de déjà entendu, autant dans les sonorités que les punchlines, la faute à une productivité qui, étalée sur plusieurs années, commence à le desservir. Cependant, il est capital de saluer cette prise de risque, tout comme sa polyvalence à proposer des projets aux couleurs différentes. Alors que nombre d'observateurs s'attendaient à un disque qui sonnerait comme un retour aux origines - souvent évoquées dans l'album - et de l'egotrip à foison, Ninho prend tout le monde de court avec une douceur prédominante. Un moyen de démontrer son évolution, tout en s'ouvrant encore à de nouveaux horizons, notamment par le biais de featurings prestigieux.

Pour cela, Ninho a fait appel à Lil Baby, l'une des stars les plus en en vogue du rap US de ces dernières années. Et pourtant, l'histoire a démontré que l'exercice est particulièrement périlleux, tant les tentatives de collaborations entre artistes français et américains se sont révélées, la grande majorité du temps, peu concluantes. Les exemples ne manquent pas. Pourtant, cela n'a pas effrayé NI. Et cette détermination paie car Lil Baby se greffe plutôt bien sur la seconde moitié du titre, s'adaptant au registre mélancolique et intimiste du Français sur "Blue Baby", avec un couplet généreux de plus d'une minute, alors que l'on pouvait légitimement imaginé un banger destiné à squatter le top des charts pour rentabiliser cette association probablement onéreuse. Il faut bien se rendre compte qu'avec le rappeur d'Atlanta, on parle ici d'un artiste qui cumule plus de 30 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify.



Entre prise de risque et confort


Mais Ninho n'a pas que les États-Unis dans le viseur. Avec Central Cee sur "Eurostar", il convie une énorme figure du rap UK à la popularité quasi-équivalente de son homologue américain. Sur une production remarquable des maîtres en la matière que sont Boumidjal et HoloMobb, le Britannique, éloigné de sa drill initiale qui lui a permis de tout emporter sur son passage ces derniers mois, brille tout de même en s'accordant parfaitement au ton de son confrère. Les deux artistes affichent une belle complicité sur "Eurostar" qui devrait réjouir les fans, bien que ça ne soit, là aussi, pas forcément le résultat auquel on pouvait s'attendre sur le papier. Mais Ninho et Central Cee réussissent tout de même à convaincre en déjouant les attentes.

Sur "NI", le rappeur s'attaque également à la musique nigériane, très populaire ces dernières années grâce à une scène pourvoyeuse de très gros noms devenus des références (Burna Boy, Wizkid, Rema, Davido, CKay, Olamide, etc...) en s'offrant deux de ses meilleurs représentants avec Omah Lay et Ayra Starr. Deux titres, "Bad" avec le premier et "No Love" avec la seconde, séparés d'une seule piste, "Dans la peau", qui assure idéalement la transition entre ces deux superbes collaborations. Et si sur "Bad", Omah Lay s'avère quelque peu sous-exploité, "No Love" est une révélation tant il en découle une afropop suave, entêtante et douce, qui colle prodigieusement au reste de la tracklist. Peut-être est-ce là le featuring le plus abouti de ce nouvel effort, oscillant entre manque d'inspiration et audace, qui ne manquera pas de diviser les fans. La véritable étape franchie avec "NI" est celle qui était promise : les associations avec des artistes internationaux. Cette ambition naît probablement du fait que le rappeur a tout accompli ou presque dans l'Hexagone. Elle doit maintenant le guider au-delà de nos frontières.

Avec l'album "NI", Ninho n'opère pas le retour aux sources que les fans attendaient. Au contraire, le rappeur ultra populaire se fait plaisir en ralentissant le tempo, préférant jouer sur l'atmosphère, tout en ouvrant sa palette musicale. Au passage, il affiche clairement ses ambitions en collaborant uniquement avec de grands noms de la scène internationale. La première étape d'une carrière inter ?

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