Kyo

Crédits photo : Purecharts
Kyo en a parcouru du chemin - c'est peu de le dire - depuis le succès de son deuxième album il y a plus de 20 ans ! Après un premier disque sorti dans l'anonymat, le groupe de rock était propulsé au sommet en janvier 2003 avec "Le chemin", une collection de tubes qui s'est imposée comme la bande-son de toute une génération. « Pour le public, c'était une explosion assez rapide mais nous, on a vécu ça de façon plus progressive, étape par étape. D'abord il y a "Le chemin" qui commence à passer en radio, ce qui incroyable, puis "Dernière danse" fait exploser le groupe. C'est notre plus gros succès, encore aujourd'hui ! Les singles s'enchaînent, on sort "Je cours", "Je saigne encore", "Tout envoyer en l'air"... Tous les titres sont joués à la radio. On aurait pu faire tout l'album comme ça ! C'est là que tu sens que le truc dépasse un peu tout ce qu'on avait imaginé. Même si on avait la naïveté et l'ambition de vivre cette vie-là, on ne s'attendait pas à ce que ça prenne cette ampleur » décrypte en interview pour Purecharts le chanteur Benoît Poher, plongé au coeur d'une véritable « frénésie » avec ses trois comparses.

"Je comprends pas, les disques durs sont vierges..."

La machine a donc commencé à s'emballer grâce à la chanson "Le chemin", parue en novembre 2002 et partagée avec la chanteuse néerlandaise Sita. « Pour le coup, c'est vraiment un truc de label. Elle était dans le même label que nous aux Pays-Bas et elle, elle était déjà bien connue ! » confessent Ben et Nicolas dans le format Face A de Purecharts, dévoilant les coulisses de cet enregistrement particulier. Car en effet, Sita, révélée dans le télé-crochet "Starmaker", ne parle pas français lorsqu'elle débarque à Paris pour enregistrer sa partie... « Elle apprend le texte en phonétique avec une prof de français. Il y avait l'accent qui était vraiment présent, donc on recommence plusieurs fois. Elle se donne du mal ». Satisfaite de cette session, la fine équipe se quitte sur une note positive. Mais la joie est de courte durée car un malheur se produit ! « Trois jours après, l'ingénieur du son de l'époque nous dit : "Je comprends pas, je ne retrouve plus les voix de Sita. Les disques durs sont vierges, j'ai dû les effacer par mégarde". Ça faisait pas très sérieux... » se remémore Kyo, encore embarrassé par ce souvenir cuisant.

"Personne n'a flambé"

Fort heureusement, Sita se montre compréhensive et accepte de revenir à Paris « une semaine après » pour poser sa voix sur "Le chemin". Tout finit par rentrer dans l'ordre. « Le résultat était mieux car il y avait moins de stress. On se dit que c'était un mal pour bien » rigolent les deux musiciens qui n'imaginent pas détenir à ce moment-là ce qui sera l'un des gros plus singles rock de la décennie : « A ce moment-là, on part en tournée et on sent que le succès monte. On le voit dans les salles, on sent qu'il se passe quelque chose de particulier ». Du jour au lendemain, Kyo devient donc incontournable sur les ondes. Et cette soudaine notoriété bouleverse complètement le quotidien des quatre amis, victimes du « côté intrusif de la notoriété » entre « les paparazzis qui te pourrissent les vacances » et la disparition de leur intimité. « Personne ne comprend que tu puisses avoir une journée pourrie, que tu sois de mauvaise humeur, qu'il te soit arrivé une galère ou un truc familial. Tu as toujours peur qu'on dise : "Oh bah dis donc le chanteur de Kyo, il n'est pas très sympa" » analyse Ben avec le recul.

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Si le succès en or massif du "Chemin" (12ème des charts, 140.000 ventes) a fait « gagner beaucoup d'argent » aux rockeurs, aucun d'entre eux n'a eu la folie des grandeurs. « Pas de bagnoles incroyables, pas de bijoux, pas de bling-bling ! Personne n'a flambé parce qu'on avait tous bien la tête sur les épaules. On nous disait, et on comprenait, que ça pourrait être précaire et que cette notoriété pouvait disparaître du jour au lendemain. On est resté simples » explique Nico. Son seul péché mignon ? Les guitares ! Aujourd'hui, le tourbillon médiatique s'est calmée mais Kyo se félicite de l'héritage de cette chanson : « Je sais qu'une partie du coeur des fans espère qu'on fasse au moins une fois "Le chemin" avec Sita sur scène, donc peut-être qu'un jour, ça arrivera ». Le rendez-vous est pris !