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Keen'V en interview pour l'album "Rêver" : "J'avais besoin de retrouver le Kevin joyeux"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Keen'V retrouve sa joie du vivre sur son nouvel album "Rêver". Au micro de Pure Charts, le chanteur raconte comment un voyage à Tahiti l'a aidé à surmonter sa dépression, revient sur les hauts et les bas de sa carrière, les critiques, son duo avec Magic System et sa nouvelle popularité sur TikTok.
Crédits photo : Koria
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Tu sors ton nouvel album "Rêver" en cette période très particulière, marquée par la pandémie et le confinement. Dans quel état d'esprit es-tu ?
Personnellement, ça ne me fait rien à moi. Si je peux apporter un peu de gaité aux gens, parce que mon album est plutôt très joyeux, si ça peut leur donner une certaine liberté, un sentiment d'évasion et de bonheur, moi je suis preneur ! On ne pas pouvoir s'empêcher de vivre. Je vais sortir mon album comme c'était prévu et puis tant pis si on sera encore confinés, au moins je l'aurais fait. Je n'ai pas voulu changer mes plans par rapport au marketing par exemple. Je préfère vendre moins d'albums la première semaine et que l'effet soit peut-être un peu moins "waouh" qu'attendu, mais au moins ceux qui en avaient besoin l'auront eu. On chante pour le public avant tout ! Moi ce n'est pas les chiffres avant les gens, ce sont les gens avant les chiffres.

J'ai pu faire de la musique sur mon transat !
Avec cet album, l'objectif était d'apporter un peu de baume au coeur ? Tu te disais quoi en studio ?
En fait, je l'ai créé pendant le premier confinement. Donc je n'étais pas en studio, j'ai tout créé à distance. On a trouvé un système pour que je puisse voir la console et les logiciels via mon écran, c'était incroyable. L'avantage, c'est que je pouvais faire de la musique sur mon transat ! J'étais dans mon jardin et il faisait super beau. J'étais rempli de soleil, c'est pour ça que mon album il sent le soleil. Tu sais c'est comme le vin, si tu mets du soleil sur le raisin, le vin est meilleur. Donc c'est peut-être pour ça que celui-ci est empreint de bonne humeur.

Tout l'album a été conçu de cette façon, sans ton équipe autour de toi ?
Presque ! Les voix, je suis allé les enregistrer plus tard, mais pour la composition et l'écriture de l'album, je l'ai fait de chez moi, sur ma terrasse.

Ça doit être une expérience particulière !
En vrai, tu sais que mon rêve c'est d'aller vivre à Tahiti ? L'avoir fait à distance grâce au confinement et voir que ça n'a rien changé à la qualité de l'album, au contraire même, ça m'a prouvé que même à l'autre bout de la terre je peux continuer à faire mon métier, ma musique et faire rêver les gens tout en rêvant moi-même. J'ai pris le soleil de la Normandie, mais si je fais un album avec le soleil de Tahiti, comment il va être solaire le prochain album ! (Rires)



Écrire ces chansons positives et ensoleillées, ça t'a permis de te retrouver artistiquement après l'album ''Thérapie'' qui montrait une part plus sombre ?
Si j'avais fait plus triste, je pense que j'aurais sombré. Tu ne peux pas faire plus triste que "Thérapie", j'étais déjà au maximum. Je n'aurais fait que creuser. Mais j'avais besoin de mettre tout ça sur papier, en chanson, pour pouvoir me retrouver, retrouver le Kevin que j'aime. Celui qui est joyeux et qui donne de la force aux autres. L'échec de l'album et celui de la tournée a été positif, en fin de compte. Ça m'a permis de me retrouver maintenant.

Mon précédent album, ce n'était pas du Keen'V
Est-ce que c'est ce côté amuseur public et bon enfant qui avait fini par te peser ?
Pas du tout, non ! L'album "Thérapie" est né du décès de ma grand-mère. C'était comme ma mère et la perdre, ça m'a détruit, je ne peux pas trouver d'autre mot, il est un peu violent mais c'est vraiment ça. Je n'avais plus de moral, plus d'envie, plus rien… J'étais tellement triste que tout ce dont je voulais parler, c'étaient de trucs qui m'énervaient, qui me faisaient de la peine. J'ai fait un album super triste. Et en vérité, j'en suis hyper fier de cet album, je ne le critique pas. Il n'a pas marché certes mais il est très propre et très beau. C'est juste pas du Keen'V et je le comprends. Le public a raison.

C'est très honnête de ta part de parler d'insuccès. Ce n'est pas vraiment un discours qu'on a l'habitude d'entendre de la part des artistes populaires...
C'est parce qu'en France on confond tout, on confond échec et défaite. Un échec, c'est perdre une bataille, une défaite c'est perdre la guerre. Moi j'ai juste perdu une bataille : la guerre est très très loin d'être finie. (Sourire) C'est très français de réfléchir de cette façon mais je ne peux pas en vouloir aux gens : c'est dans notre nature. Ce n'est pas grave. S'ils ont envie de retenir cet échec, moi je vais leur prouver que je suis capable de faire mieux que ce que j'ai fait avant. C'est mon objectif, d'où le fait que cet album-ci, je l'ai appelé "Rêver". Je me suis remis à rêver.

L'échec de l'album et de la tournée a été positif
J'ai l'impression que le tournage du clip de ''Tahiti'' en Polynésie a été une vraie révélation sur le plan personnel.
J'y suis allé en 2018 pour un concert. Je n'avais jamais été à Tahiti de ma vie et je suis tombé amoureux des gens et de leur gentillesse, c'est tellement incroyable ! Et puis la beauté des paysages... Pour moi, petit normand, c'était fou. Partout où tu vas, ça sent la mer, tu vois la mer, le soleil, de la verdure, c'est vert vert vert. Il n'y a pas de gris, pas de béton, rien, c'est vert et bleu, deux couleurs magnifiques. Ça me fait des frissons rien que d'en parler ! J'ai commencé à écrire la chanson en repartant de là-bas, dans l'avion. Et j'ai eu l'idée, un an plus tard, de contacter Air Tahiti Nui, la compagnie avec laquelle j'étais parti. Et je leur fais le topo : "Est-ce que ça vous dirait qu'on fasse un clip sur Tahiti, j'ai déjà la chanson". En réalité, la chanson n'était pas finie mais le mec je ne sais pas pourquoi, il m'aime bien, il me fait confiance, il me dit : "Vas-y ça roule, on fait le clip". Je finis la chanson, il l'a toujours pas entendue, on va tourner le clip, il l'a toujours pas entendue ! Il l'a découverte à la fin du séjour qui était splendide. On y était pour le clip, mais on a quand même bien profité parce que j'y étais avec des amis. On a visité Tahiti, Moorea, Bora-Bora, une bonne partie de la Polynésie. On a vécu un moment magique, c'était vraiment phénoménal et je pense que c'est peut-être pour ça que le single a marché. Désolé, c'est un peu long comme explication, mais c'est parce que je suis passionné ! C'était au delà de ce que je pouvais imaginer.

Toutes les planètes se sont alignées...
Exactement ! T'as l'impression que toutes les planètes se sont alignées, j'étais avec ma famille, mes amis, j'ai vécu le meilleur voyage de ma vie, et puis tout est sensationnel là-bas. On a fait du jet ski, on a fait du quad, j'ai nagé avec des requins, on a vu des dauphins, on a fait du bateau, du catamaran… Non vraiment, allez à Tahiti !

Regardez le clip "Tahiti" de Keen'V :


D'où le retour de ce Keen'V jovial et festif ?
Je sortais de "Thérapie" quand j'y suis allé la première fois, et je te jure que c'est la première fois où je me suis autorisé à être heureux depuis le décès de ma grand-mère. C'est la première fois que je m'autorisais à sourire. J'étais tellement content que je ne pouvais pas lutter. Jusque là, je culpabilisais, je me disais : "J'ai pas le droit d'être heureux parce qu'elle, elle est plus là". C'est idiot de penser comme ça mais sur le moment c'était trop dur. Le voyage à Tahiti a été un déclic. Tu sais, quand tu es en couple avec quelqu'un depuis longtemps, des fois tu te bats plus. Moi j'étais en couple avec mon public depuis longtemps et j'ai tout pris pour acquis. L'échec de "Thérapie" m'a rappelé que rien n'était acquis, et c'est bien. C'est comme s'il y avait une petite séparation et que je reviens en disant "OK, je vous aime vraiment, regardez je vais vous le prouver". Et cet album est là pour le prouver.

C'est pour ça qu'on te voit peindre une plage avec des palmiers sur la pochette ?
Tahiti, ma gueule ! Si tu regardes bien, au niveau des jambes, j'ai une chaussure dans mon appart et un pied posé nu sur le sable. J'ai un pied ici et un pied là-bas, parce que je vais aller déménager à Tahiti. C'est officiel, tout est prévu là. Je vais vous inonder de photos sur les réseaux, vous allez tous m'unfollow ! (Rires)

Je ne veux pas qu'on me mette dans une case
Le single a rencontré un franc succès avec plus de 40 millions de vues sur YouTube, ça t'a rassuré ?
Ça m'a fait plaisir parce que ce titre marque un retour à qui je suis. "Thérapie" ce n'est pas une erreur de parcours, j'en suis hyper fier, mais ce n'est pas moi. Son échec m'a permis de me rendre compte que j'avais de la chance. Et que cette chance, il faut la cultiver comme un champ. Si tu n'arroses pas tes plantes, elles vont crever et là je n'ai pas arrosé mon potentiel. Je me suis limité à ce que je savais faire et ce que je pensais qu'on attendait de moi. Dans "Rêver" j'ai testé des nouveaux trucs, j'ai fait du kompa, j'ai mélangé ça avec du rock mais ça reste du Keen'V, au niveau de mon identité. Tu comprends que c'est moi. Il faut que je puisse m'autoriser des petits angles différents mais il faut que ça reste du Keen'V.

Les critiques sur ta musique ont pu te toucher, à un moment ?
J'aurais dû m'en foutre. Ce n'est pas parce que les gens ont une certaine image de toi et vont vouloir te mettre dans des cases que toi tu dois t'y mettre. Les cases sont faites pour être enlevées. Moi je ne veux pas qu'on me mette dans une case : je peux aussi bien m'amuser à faire du rock que du ragga, du zouk, de l'afro... La musique, c'est la musique, elle est universelle. Si j'ai envie de faire un style musical, je ne peux pas me l'interdire. Je suis un chanteur et je fais de la variété, dans le sens où je fais de tout.

Et ça se ressent sur l'album, où tu entrechoques les influences !
Ecoute je vais te dire, j'ai 38 ans et j'écoute souvent les musiques de mon adolescence. Le rap/R&B des années 90 c'est vraiment ma vie. J'adore le rock genre les Rasmus, Hoobastank, Nickelback, tous ces groupes, c'est vraiment la musique que je kiffe. Mais en même temps je kiffe toute la musique des îles, tout ce qui est zouk. Je me suis dit : te limite pas à un truc, si t'aimes ça, fais-le ! Et j'ai kiffé le faire, en plus je trouve ça plutôt réussi. Ce n'est que mon avis, après peut-être que les gens vont avoir du mal avec le mélange... Mais un album c'est pas fait pour qu'il s'écoute en entier. Zappe ! Il y a un bouton pour ça. (Rires)

Avec Magic System, on est en osmose
Tu partages le titre ''Quoi qu'il arrive'' avec Magic System. Comment s'est faite cette collaboration ?
Enfin on a réussi ! On en parle depuis le début ! Avant même "A l'horizontale", quand je tournais dans les clubs à côté de chez moi, j'avais fait un remix d'une de leur chanson où je faisais du ska par dessus. Ça avait grave marché dans ma région et un jour on s'est dit que ce serait bien d'en faire une version ensemble. On en a parlé, mais je sentais bien qu'ils n'étaient pas chauds pour faire un remix d'un morceau qu'ils avaient déjà fait. Ils ont fini par me dire : "C'est pas qu'on ne veut pas faire un truc avec toi, au contraire, c'est juste qu'on voudrait que ça soit une création". Et on est partis de là. Je leur ai envoyé le refrain, ils ont adoré et ils étaient chauds, ils l'ont fait tout de suite. Malheureusement, à cause du Covid, on s'est pas vus en studio pour l'enregistrement mais on s'est retrouvé pour le tournage du clip. T'imagines ? C'est quand même frustrant de ne pas avoir fait de featuring avec les seules personnes qui sont dans le même mood que moi dans la musique. Ils sont là pour faire danser, ambiancer, faire rire les gens et leur faire oublier leurs problèmes, comme moi. Si y'a bien un groupe avec qui je suis en osmose, c'est eux ! C'était génial puis en plus, leur accent plein de soleil, quand ils arrivent sur le refrain avec leur quatre voix bien fortes... Non, c'est incroyable. J'ai pris un pied incroyable !

Comme quoi tu as bien fait de te montrer patient !
Non mais là ce n'est plus de la patience, c'est du sadomasochisme ! (Rires)

Regardez le clip "Quoi qu'il arrive" de Keen'V et Magic System :



Plus surprenant : tu flirtes avec le rock dans la chanson ''Cette voix dans ma tête''. Comment est-elle née ?
Quand j'étais ado, je pleurais beaucoup sur du rock. C'était vraiment les chansons pleines de rage et de force. En fait, cette chanson n'aurait pas dû être dans l'album, c'est un enfant de "Thérapie". C'était mon meilleur single de la réédition s'il y avait eu une réédition. Je ne l'avais pas mise dans l'album mais un jour sur les réseaux sociaux, j'ai fait écouter des extraits de maquettes à mes abonnés. Sur cette chanson, j'ai 45.000 vues sur la story, il y avait 93% de j'aime, 7% de j'aime pas. J'ai reçu plein de messages de fans, de gens comme Rayane Bensetti, qui m'ont spammé en me disant "Il faut absolument que tu la mettes !". Moi je fais de la musique pour les gens, s'ils la veulent, je suis qui pour leur dire non ? Si tu veux faire un album pour toi, le sors pas, garde le et écoute-le chez toi. (Rires) Donc je l'ai mise dedans et je ne le regrette pas parce que tout le monde m'en parle. Je me suis bien amusé.

Je prends un plaisir fou sur TikTok
Tu comptes 2,2 millions d'abonnés sur TikTok où tu fais le buzz avec tes vidéos hilarantes. Comment es-tu arrivée sur cette application ?
Le confinement. Je ne faisais plus de concerts, donc je n'avais plus de lien avec le public. Instagram c'est très bien mais en gros tu postes une photo et tu fais des story. Moi, raconter ma vie, ça me passionne pas des masses. Enfin, j'aime bien raconter ma vie mais quand je fais quelque chose. Quand j'étais à Tahiti, ma story était remplie ! C'était sympa de faire découvrir ces paysages aux gens, je trouvais ça intéressant, alors que montrer que je caresse mes chiens ou que je joue à la Playstation, il n'y a rien d'extrêmement incroyable. J'ai toujours eu un humour un peu particulier, et comme j'étais dans l'optique où je m'en foutais, à un point où j'étais en roue libre, je me suis dit que j'allais faire découvrir une partie de moi que les gens ne connaissent peut-être pas. Quand tu écoutes "Copine de b..." ou "Conte de fée", tu vois bien que mon humour il est un peu borderline, mais ça m'amuse et je me suis dit, je vais faire ça sur TikTok.

Tu t'attendais à un tel succès ?
Ça a tellement pris ! Au début j'ai paniqué, je ne comprenais pas. Imagine, il y a des jours où je prenais 40.000 nouveaux abonnés. Je prends un plaisir fou sur TikTok, même si les gens ne comprennent pas toujours que quand tu te moques un peu d'eux, ce n'est pas une attaque. Si j'avais dû prendre tout ce qu'on m'a dit sur la gueule pour une attaque, je serais où ? Détendez-vous un peu, ce n'est pas tout le temps méchant.

Et puis tu mets beaucoup d'auto-dérision !
Mais il faut ! Je me permets de vanner les gens parce que je me vanne moi. C'est-à-dire que je montre que ce n'est pas de la méchanceté ni quelque chose pour blesser. C'est pour rire. Que ça soit borderline ou pas je le comprends, mais avec moi je suis extrêmement borderline ! Quand je dis que j'ai vendu cinq albums, tout le monde sait que j'ai pas vendu cinq albums ! J'ai quand même une famille ! (Rires) Je suis même encore plus tranchant avec moi que je ne le suis avec les autres. Et pourtant il y en a encore qui vont dire "Il passe son temps à critiquer". Je ne critique pas : c'est de l'humour. Le problème des réseaux sociaux, c'est qu'on a donné la parole à n'importe qui, à n'importe quel idiot. C'est hyper intéressant la question de la liberté de parole, mais il y a quand même des gens qui confondent tout. Par exemple, la vidéaste Charlie Danger a fait une vidéo incroyablement drôle où elle se moque des garçons quand ils cherchent le clitoris. J'ai pleuré de rire en regardant la vidéo et je l'ai refaite en version mec, en me moquant des femmes qui font l'étoile de mer au lit. Juste pour vanner les femmes comme elles vannent les hommes, en grossissant le trait. On m'a quand même dit : "Tu incites à la culture du viol". A quel moment ta bêtise, parce qu'il n'y a pas d'autre mot, te fait faire un raccourci entre étoile de mer et viol ? Moi ça me tue. Je me dis : "Elle le pense peut-être vraiment". Il y a une phrase vraie qui dit qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. C'est exactement ça.

@keenvsurtiktok

##collage avec @melaniegregorympokora

♬ Tombé - M. Pokora


TikTok est devenu un outil puissant dans l'industrie de la musique. C'est une autre façon de communiquer sur sa musique ?
Regarde "Tahiti", c'est parti de là ! J'ai fait une chorégraphie, bête au possible parce que c'est moi qui l'ai faite donc elle est pas folle, mais plein de gens l'ont reprise. Il y a même des influenceurs qui l'ont reprise, je n'ai pas compris mais c'était génial. Je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à ne pas savoir danser ! Quand je l'ai faite, je n'ai pas pensé à tout ça mais là aujourd'hui, je me rends compte que 2 millions d'abonnés représentent quand même un sacré auditoire. A la base, je me suis créé un compte pour garder le lien avec les gens pendant le confinement. Faut pas oublier un truc : j'ai fait des dates tous les week-ends pendant 12 ans. J'ai loupé des mariages, celui de ma soeur, j'ai loupé des anniversaires, des naissances et des baptêmes pour faire des concerts parce que c'est ma passion. Et là non seulement on me prive de cette passion mais en plus on me prive du contact avec les gens, donc double punition. Et puis l'argent au passage, triple punition. Je voulais au moins avoir ce lien avec les gens, pouvoir rigoler avec eux, parler avec eux, faire des trucs quoi ! Je suis content.

Je ne sais pas si je ferai une tournée
Tu as prévu quoi pour ton futur retour sur scène ?
Je ne sais pas, pour l'instant on n'a pas prévu.

Parce que tu es dans le flou quand à la reprise des concerts ?
Non, parce que comme la dernière fois on n'a pas eu le succès attendu, je préfère rester humble et prudent. Je ne sais même pas si je ferai une tournée. Je n'y ai absolument pas réfléchi, peut-être que si l'album connaît un énorme succès je réfléchirais mais on est quand même dans le flou, par rapport à l'annulation de ma dernière tournée. Ça fiche un coup au moral. On avait vraiment préparé un spectacle, fait des répétitions, deux mois de travail jetés à la poubelle. Je n'en veux à personne mais ça a quand même été deux mois de travail gâchés. Donc je ne suis pas hyper chaud pour l'instant. Et puis en plus de ça, on est en plein Covid. J'ai quand même le respect des autres artistes. S'il y en a qui ont décalé leurs tournées, ça serait bien de ne pas prendre leur place, tu vois ? Si financièrement les gens doivent faire un choix, je préfère éviter de faire de la concurrence déloyale à mes collègues. Même si on ne s'aime pas tous, je n'ai rien contre eux.
 
Aura-t-on une chance de voir Keen'V dans "Mask Singer" saison 3 ?
Moi ça me fait délirer ce genre de trucs. Je peux moduler ma voix en plus, je peux faire la grosse voix rock, je peux faire une voix douce... Au final, je pourrais bien les bluffer ! C'est un concept marrant et amusant. Parfois les gens partent du principe que si c'est burlesque, tu deviens ridicule. Non ! Dans cette émission, ils te ridiculisent mais dans le bon sens. C'est mon délire, ça m'amuserait beaucoup.

Ça m'amuserait beaucoup de faire Mask Singer
C'est un peu la critique qu'on fait parfois aux Enfoirés, quand certains refusent d'y participer.
Mais ça c'est leur amour propre ! Personnellement, je n'ai pas fait Les Enfoirés et je ne pense pas que je pourrais le faire parce que je n'ai pas envie de faire avec les egos des autres. C'est-à-dire que moi demain si les Restos du Coeur me contactent pour me demander "Est-ce que tu voudrais bien faire un concert pour nous ?", je ferai un concert pour eux. Mais je n'ai pas envie de jouer avec les humeurs de chacun. Je fais vraiment les choses avec le coeur. Quand on est avec les Restos du Coeur, on ne parle pas de sous, on ne parle pas de confort parce qu'on vient chanter pour des gens qui dorment dehors. Si j'entends quelqu'un se plaindre de sa loge, ça peut me rendre fou ! On sait pourquoi on est là. C'est parce que je ne veux pas m'énerver que je préfère ne pas le faire. Si ça se trouve ça ne se passe pas comme ça, c'est peut-être moi qui me fait une mauvaise idée... Mais si j'assiste à ce genre de comportement, ça va me rendre dingue. Parce que si tu fais quelque chose pour une cause, respecte au moins la cause pour laquelle tu le fais.
Pour en savoir plus, visitez keenv.com ou son Instagram officiel.
Écoutez et/ou téléchargez les albums de Keen'V sur Pure Charts.

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