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Il y a 10 ans, Jul sortait son premier album "Dans ma paranoïa" : notre analyse !

Par Guillaume NARDUZZI | Journaliste
Aujourd'hui plus gros vendeur de l'histoire du rap français, Jul vient de célébrer ses dix ans de carrière avec un album surprise sobrement baptisé "Décennie". Un parcours qui a véritablement débuté au début de l'année 2014 avec son premier effort "Dans ma paranoïa", qui lui a permis de s'installer au sein de la scène tricolore et de lâcher quelques morceaux qui demeurent des classiques de son répertoire. Analyse.
Crédits photo : Cover
Aujourd'hui, tout le monde connaît Jul. Le rappeur marseillais fait pleinement partie de l'imaginaire commun, si ce n'est de la pop-culture française. Il faut dire que l'artiste a parcouru du chemin : il vient de fêter ses dix ans de carrière avec un album surprise sobrement baptisé "Décennie". Une période durant laquelle il a fait part d'une productivité exceptionnelle avec pas moins de 31 projets musicaux plus denses les uns que les autres, s'est érigé comme le plus gros vendeur de l'histoire du rap français (et de loin) avec plus de sept millions de disques vendus et a fini par imposer son style unique malgré de nombreuses critiques - qui reposent bien souvent davantage sur un mépris de classe que sur des arguments fondés.

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Une proposition musicale inédite


Un fabuleux parcours débuté il y a dix ans, presque jour pour jour, avec son premier effort nommé "Dans ma paranoïa", qui a immédiatement fait de lui une tête d'affiche incontournable d'une scène hip-hop hexagonale alors en pleine effervescence. En effet, à l'instar de PNL ou SCH, les premières écoutes de la musique de Jul déroutent, offrant la sensation de découvrir une proposition artistique totalement inédite et libérée qui s'égare aisément des sentiers battus. Julien Mari, de son vrai nom, se révèle être l'une des curiosités les plus attractives de sa génération. De quoi contribuer largement au renouvellement de tout un pan de la sphère tricolore durant la seconde partie des années 2010.



Tout commence avec la parution de son tout premier single "Sort le cross volé". Malgré une faute d'orthographe qui démontre que la musique de l'artiste en est encore à ses balbutiements et un refrain absolument atroce (« Sors le cross volé, cabre même si la roue est voilée / Pétard en billets violets, te déshabille pas, je vais te violer »), le morceau remporte tout de même un franc succès auprès du public. Une semaine avant la sortie du projet, il délivre le titre éponyme qui est alors littéralement matraqué sur Skyrock. Cette parution survient précisément le 24 février 2014 et directement, le public se prend la déferlante musicale dans les oreilles.



Sur ce disque, paru sur le label Liga One Industry (qu'il quittera un an plus tard suite à des conflits, notamment financiers), Jul aborde les thématiques qu'il va continuer de développer par la suite - le quotidien, l'amour, les amis, la musique... - tout en exposant les prémisses d'une formule artistique bien reconnaissable qu'il va peaufiner au fil des ans. Son utilisation presque outrancière de l'autotune marque les esprits. Un style singulier qui est également caractérisé par un rythme frénétique. Jul fait sensiblement monter le BPM tout en incorporant toujours plus de mélodie et de chant, conséquence de son goût prononcé pour la variété. En atteste notamment les morceaux "Au quartier" ou "Tout seul", qui concentrent tous ces éléments novateurs, qui s'avèreront carrément précurseurs.

L'un des meilleurs albums de Jul


On y découvre également sa tendance surprenante à reprendre des hymnes plus improbables les uns que les autres, comme le démontre l'outro "Mon son vient d'ailleurs" qui rend hommage à "Freed From Desire" de Gala. Un futur poids lourds de la scène phocéenne, en la personne de Soso Maness, se retrouve sur "Jeune de cité" quand Kalif Hardcore (le grand ami de Naps) s'invite à deux reprises, sur "Malade" et "Audi volée". L'ensemble du disque, composé de 17 chansons, est d'ailleurs entièrement produit par Jul en personne (à l'exception de "N'importe quoi" qu'il co-produit). Une démarche qui lui permet d'imposer pleinement sa patte musicale avant-gardiste.



Autant de facteurs qui ont permis à Jul de signer son premier grand succès populaire. En effet, malgré une avalanche de reproches du grand public, les auditeurs de rap français répondent massivement présent. Ainsi, l'album compte plus de 280.000 copies écoulées à ce jour, avec à la clé un double disque de platine délivré par le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) presque six ans après sa sortie. De plus, plusieurs tubes encore incontournables de son répertoire aujourd'hui figurent sur le projet, comme notamment l'hymne indémodable des soirées qu'est "J'oublie tout" (95 millions d'écoutes sur Spotify) ou la romance musicale "Tu la love" (45 millions). De quoi faire de "Dans ma paranoïa", le premier des 21 albums studio solo de Jul, l'un des meilleurs disques d'une carrière pourtant particulièrement fournie.

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