Johnny Hallyday

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Le magazine Télérama a peut-être bien réalisé une interview d'anthologie. L'entretien accordé par Johnny Hallyday à l'hebdomadaire, publié mercredi 29 octobre, fait encore beaucoup parler de lui. Il faut dire que le rockeur se confie comme rarement il l'a fait, balayant 50 ans de carrière et 70 ans d'existence avec un jugement neuf : celui d'un homme serein qui regarde la réalité en face. Se remémorant le concert de 1963, Place de la Nation, Johnny parle également de ses idoles, parmi lesquelles Jimi Hendrix, Jerry Lee Lewis et Elvis, qui l'a beaucoup déçu lorsqu'il a adopté le « système américain de Vegas » dit-il.

"Les guerres viennent toujours des religions, non ?"

L'interprète de "Marie" se souvient de sa jeunesse, et notamment de son manager Johnny Stark qui l'a encouragé à faire son service militaire pour ne pas « saborder sa carrière ». Il ne le regrette pas mais prend aujourd'hui position et associe la guerre à la religion. « J'ai toujours été contre la guerre. Et contre les religions, toutes. Les guerres viennent toujours des religions, non ? » lâche-t-il, sans ambiguïté.

A 71 ans, Johnny Hallyday « estime que tous les gens qui se droguent, soi-disant pour faire du rock'n'roll ou à cause du rock'n'roll, c'est une fausse excuse ». « Dans le milieu de la musique, c'était beaucoup plus facile de trouver de la dope, et du coup d'être tenté. Ne serait-ce que pour faire comme tout le monde » dit-il, clairvoyant, expliquant par ailleurs que « l'argent a pas mal pourri le rock ». « C'est devenu un business dont je fais partie. Le rock'n'roll, le vrai, celui des origines, n’est plus. Aujourd'hui, on qualifie de rock'n'roll un peu n'importe quoi » lance le chanteur, qui accuse son ancienne major Universal Music de n'avoir vu dans ses disques que leur « potentiel commercial ».

"Julien Doré, il est plus malin que les autres"

Visiblement remonté contre une industrie du disque qui ne laisserait donc pas assez de place à l'artistique, le chanteur se désintéresse totalement de ce qui passe actuellement en radio. « Pour être honnête, la musique d'aujourd’hui, ce que j'entends dans son ensemble, me gonfle un peu » souligne Johnny, gratifiant tout de même Stromae de quelques compliments mais critiquant sans retenue les télé-crochets. « C'est terrible ces émissions de télé-réalité où l'on dit à des gamins qu'ils sont les nouveaux James Brown, Aretha Franklin ou Kurt Cobain. C'est n'importe quoi. Personne ne remplace personne. Et surtout pas ceux-là » croit Johnny.

L'artiste ne voit visiblement pas "The Voice", "Rising Star" et "Nouvelle Star" d'un très bon oeil et pense à tous ces lauréats dont on n'entend plus parler aujourd'hui : « En leur faisant croire aux étoiles, en réalité, on leur casse leur rêve. Ça dure quoi, un an au mieux ? Après, c'est fini. Depuis le temps, il y en a beaucoup qui ont gagné, mais ils sont où ? Il reste qui ? Jenifer, Nolwenn... C'est maigre ». Seul un talent de "Nouvelle Star" semble trouver grâce à ses yeux : Julien Doré. « Lui est plus malin que les autres » conclut notre rockeur national.