Jamiroquai

Alors que Jamiroquai triomphait sur la scène du Palais Omnisports de Paris-Bercy hier, son concert programmé ce soir à La Halle Tony Garnier de Lyon est reporté. Si la nouvelle date n'a pas encore été annoncée, la raison l'expliquant a déjà été relayée sur la toile. C'est au cours d'un accident survenu lors du montage de l'infrastructure scénique que l'un des techniciens a trouvé la mort : ce matin, sa chute lui a malheureusement été fatale. Ce n'est pas la première fois que des incidents de ce type contraignent des artistes à annuler ou reporter leurs concerts. On se souvient qu'à l'été 2009, Madonna était de passage en France dans le cadre de sa tournée "Sticky And Sweet Tour". Lors de l'installation de sa gigantesque scène dans le stade Vélodrome de Marseille, la chute d'une grue de montage avait tué deux techniciens. Là encore, le concert n'avait pas eu lieu. Les exemples sont peu nombreux, mais suffisamment pour marquer les esprits.

En vingt ans de carrière, Jamiroquai s'est affirmé comme l'une des formations britanniques les plus importantes et novatrices de sa génération. Emmené par le charismatique Jason Kay, à la fois chanteur, compositeur, arrangeur et danseur, le groupe s'impose sur la scène acid-jazz londonienne des ses débuts en 1992 avec le hit "When You Gonna Learn", véritable pamphlet écologique. Car musique dansante - largement inspirée par Stevie Wonder, Roy Ayers ou Donald Byrd, ainsi que par le hip hop old-school à la Stereo MC's - et état d'esprit hédoniste n'empêchent pas nos space cow-boys d'aborder des thèmes sérieux comme la drogue, le mal de vivre et, on l'a vu, les problèmes de la planète, notamment traités dans leur premier opus "Emergency On Planet Earth". Le succès est au rendez-vous, et Jamiroquai devient le fer de lance du groove des années 1990.

Dès le départ, le groupe apparaît derrière le symbole aujourd'hui bien connu du « buffalo man » également appelé « medicine man ». La silhouette cornue, dessinée par Jay, renvoie aux racines de leur nom : une association entre la tribu amérindienne des Iroquois et du terme « jam », qui signifie « boeuf » en anglais. Formation hybride, Jamiroquai est devenu au fil des années et des albums une véritable machine à groover, incorporant même des sonorités électro et house à la Daft Punk, associées au falsetto de Jay Kay. Jamiroquai se distingue en outre par le son du didjeridoo, un instrument traditionnel aborigène que le groupe a fortement contribué à populariser.



Crédit photo : ABACA