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Indochine : on a classé les albums du groupe, du pire au meilleur !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Indochine fait son grand retour avec "Babel Babel", son 14ème opus après sept ans d'absence discographique. L'occasion pour Purecharts de dresser le classement des albums du groupe. Qui décroche la médaille d'or entre "Paradize", "13" et "7000 Danses" ? Découvrez la liste !
Crédits photo : Stéphane Ridard

13. "L'aventurier" (1982)


Il en fallait bien un, ce sera donc celui-là. Sorti en novembre 1982, "L'aventurier" comporte tous les charmes et les défauts d'un premier album. Et surtout il s'inscrit tellement dans son époque qu'il en paraît aujourd'hui logiquement daté : boîte à rythmes omniprésente, synthé sautillant, riff de guitare entraînant quasi rockabilly et fascination pour l'Asie alors à la mode avec le groupe Japan et le courant néoromantique (Visage, Duran Duran). Si on retient bien évidemment l'énorme tube "L'aventurier" et le sympathique "Leïla", les sept chansons de ce premier opus se ressemblent tellement qu'on finit par les confondre. Indochine ose même une reprise de "L'opportuniste" de Jacques Dutronc, revisité à la sauce new wave, et termine sur un "Françoise (qu'est-ce qui t'a pris ?)" qui n'est pas du meilleur goût. Malgré tout, il s'en vendra tout de même 250.000 exemplaires, boosté par l'énorme succès de "L'aventurier". La première pierre d'une belle aventure !

A écouter d'urgence : "L'aventurier", indétrônable !
A zapper : "Françoise (qu'est-ce qui t'a pris ?)", une chanson qui porte bien son nom...

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12. "La république des Meteors" (2009)


Un album d'Indochine avec pour thème la guerre de 14-18 et les lettres envoyées par les soldats au front ? Sur le papier "La république des Méteors" attise grandement notre curiosité. A l'écoute... S'il bénéficie encore aujourd'hui d'un engouement assez incompréhensible au sein de la communauté de fans, il apparaît pourtant comme un album inégal dans la discographie indochinoise. On retient l'efficace ouverture "Go Rimbaud Go" (explosive en concert), "Junior Song" ou l'hymne "Le dernier jour", qui n'a pas eu le droit à une exploitation correcte. Mais le reste alterne entre le passable ("Little Dolls", joué ad nauseam en concert, "Republika", "Un ange à ma table", "Le lac"), l'oubliable ("Le grand soir", "L World", "Bye Bye Valentine"...) voire le gênant ("Union War", "Les aubes sont mortes"). Dommage au vu de son postulat de départ, qui promettait de mêler avec brio littérature et musique. L'album aura néanmoins permis à Indochine de remplir pour la première fois de sa carrière le Stade de France... avec un concert où les chansons du disque passaient plutôt bien sur scène !

A écouter d'urgence : "Junior Song", la petite curiosité de l'album
A zapper : "Union War", sans commentaire



11. "Le péril jaune" (1983)


De l'aveu même du groupe, la fameuse étape du deuxième album ne s'est pas si bien passée. Pressé par le label pour surfer sur le succès de "L'aventurier", Indochine enregistre à la va-vite son successeur, qui sort en décembre 1983, soit tout juste un an après. "Le péril jaune", c'est son nom, n'est pourtant pas rétrospectivement l'énorme déception vendue par la bande. Dans la droite lignée de son prédécesseur, "Le péril jaune" poursuit encore plus l'exploration d'un univers asiatique plus marqué et plus exploité que sur "L'aventurier", malgré le manque de temps en studio. Avec ses airs cinématographiques et trois pistes instrumentales, l'album accouche de deux singles devenus des classiques des concerts ("Miss Paramount" et "Kao Bang") tout en multipliant les saillies synthétiques de "La sécheresse du Mékong" ou "A l'est de java". Un véritable voyage dépaysant de "Tankin" à "Okinawa" !

A écouter d'urgence : L'énergique "A l'est de Java"
A zapper : L'oubliable "Pavillon rouge"




10. "Black City Parade" (2013)


Indochine aime bousculer son monde. C'est ainsi qu'en novembre 2012, le public découvre "Memoria", un mid-tempo de six minutes qui tenait cher à Nicola Sirkis. Un choix étonnant de lead single pour présenter un album qui, s'il nous avait séduit a sa sortie, se réécoute aujourd'hui avec une pointe de déception. Avec son côté globe-trotter, "Black City Parade" marque le début de cette dernière décennie indochinoise avec des albums assez longs, des chansons rarement sous la barre des cinq minutes et un virage électro-pop assumé. Dommage que le disque n'ait pas su tirer profit de ses meilleurs morceaux ("Le fond de l'air est rouge", probablement un des grands titres du groupe, "Black City Parade", "Belfast") exploités que trop tardivement en singles. Des titres tous réunis sur une première moitié d'album très efficace. On ne peut pas dire la même chose de la seconde partie, largement plus oubliable ("Anyway", "Thea Sonata", "Nous Demain"...). Aujourd'hui "Black City Parade" reste surtout dans les mémoires pour le superbe "College Boy" et son clip choc de Xavier Dolan qui a fait polémique.

A écouter d'urgence : "Le fond de l'air est rouge", un des grands moments indochinois
A zapper : "Le messie"... pas vraiment !




9. "Un jour dans notre vie" (1993)


10 ans après les débuts éclatants d'Indochine, le paysage musical a radicalement changé. D'un côté, les chanteuses à voix comme Céline Dion, Whitney Houston et Mariah Carey prennent d'assaut le monde, en même temps que les guitares crasseuses du grunge de Nirvana. Probablement plus touché par Kurt Cobain que les divas, Indochine s'engouffre dans la brèche et essaie donc de coller au mouvement culte de Seattle, en même temps qu'au renouveau du rock français marqué par Noir Désir. Pari moyennement réussi pour "Un jour dans notre vie", qui contient quelques pépites marquantes ("Savoure le rouge", "Anne et moi", "Bienvenue chez les nus", "Sur les toits du monde") et son lot de titres plus décevants ("Vietnam Glam", "Candy prend son fusil", "Some Days"). Conçu sous tension, l'album ne dépasse pas les 90.000 ventes, et marque le départ de Dominik Nicolas, principal compositeur des chansons du groupe. Une mort ? Plutôt le début d'une renaissance pour le groupe...

A écouter d'urgence : "Sur les toits du monde", très apprécié des fans
A zapper : "Candy prend son fusil", ennuyante




8. "3" (1985)


Finies les balades aventureuses en terres orientales ! Avec "3", Indochine aborde désormais des thèmes "plus adultes" de la tolérance et de l'homosexualité, sujet encore très tabou à l'époque. Et ça marche : avec cet album, Indochine explose tous les records (750.000 albums vendus !) et passe au statut de plus grand groupe rock français de sa génération, au moment même où Téléphone se sépare. C'est bien simple, "3" est l'album de tous les tubes (le quarté gagnant "3e sexe", "Trois nuits par semaine", "Canary Bay" et "Tes yeux noirs") ainsi que des titres devenus incontournables sur scène ("A l'assaut", "Monte Cristo", "Salombo"). Dommage là aussi que les chansons aient pris un petit coup de vieux, et sonnent désormais mieux dans leurs versions lives plus pêchues et rock.

A écouter d'urgence : "3e sexe", toujours efficace et d'actualité !
A zapper : "Hors-la-loi", facilement oubliable




7. "Alice & June" (2005)


En décembre 2005, lorsqu'Indochine publie son 10ème album "Alice & June", il se sait attendu au tournant. Trois ans ont passé depuis "Paradize" qui a remis le groupe au sommet des charts et des Zénith. Nicola Sirkis et ses acolytes décident de ne pas y aller par quatre chemins et proposent un double album de 18 titres, une sorte de relecture trash du "Alice au pays des merveilles", que le chanteur décrit comme « violemment romantique, joyeusement pornographique ». On y croise des thématiques comme le sexe, la mort ou l'anorexie sur les meilleurs titres de l'album, dont "Alice & June", véritable bombe en live, "Adora", "Les portes du soir", "June" ou "Starlight". Si le double disque est, dans l'ensemble, plutôt convaincant sans arriver à la cheville de "Paradize", il est lui aussi tellement ancré dans son époque, où les grands noms du rock se nommaient Green Day, My Chemical Romance et Evanescence, qu'il a forcément un peu vieilli. D'autant que certains morceaux sonnent même comme de la caricature emo, à l'instar de "Vibrator", "Un homme dans la bouche" ou "Harry Poppers" avec Didier Wampas. Double album, mais en demi-teinte donc.

A écouter d'urgence : "Les portes du soir", incroyable morceau d'introduction
A zapper : "Vibrator", une caricature sans le vouloir




6. "Le baiser" (1990)


Jamais quatre sans... trois ! C'est en trio qu'Indochine démarre les années 90, après le départ du saxophoniste Dimitri Bodiansky. Une remise en question pour le groupe qui, avec "Le baiser", signe un album aussi audacieux que "7000 danses" mais tout aussi impactant. Introduit par la superbe ballade "Le baiser", le disque éclectique permet à Indochine de retrouver ses inspirations orientales sur "More...", "Alertez Managua" ou "Persane Thème". Nicola Sirkis propose quant à lui des textes davantage inspirés de ses romanciers fétiches, de J.D Salinger ("Des fleurs pour Salinger") à Blaise Cendrars, tandis que la voix de Juliette Binoche traverse les excellents "Punishment Park" et "Les plus mauvaises nuits". Sans tournée et avec la parodie des Inconnus à venir, "Le baiser" signe la première déconvenue commerciale pour le groupe, qui se ne vend qu'à 250.000 exemplaires, alors que Noir Désir et la Mano Negra s'apprêtent à prendre le relai sur la scène rock française du début des 90's.

A écouter d'urgence : "Le baiser", superbe single, ou "Alertez Managua"
A zapper : "Soudain l'été dernier, je suppose", clairement moins marquant




5. "7000 Danses" (1987)


Le voilà, le fameux album de la "maturité". Ou plutôt de la noirceur ! Deux ans après avoir cartonné avec les hymnes de "3", Indochine s'offre un tournant plus adulte et plus sombre, à l'image de sa pochette noircie par les ombres de corbeaux. Mais ne vous y trompez pas, "7000 danses" est probablement le premier grand disque de la carrière d'Indochine. Des textes plus matures et plus politiques ("Les tzars") et surtout une composition plus complexe et ample, de la formidable introduction lyrique "La buddha affaire" jusqu'au morceau-titre "7000 danses", superbe morceau en couches musicales devenu chéri des fans, en passant par les singles "La machine à rattraper le temps" et "La chevauchée des champs de blés". Si les mauvaises langues commencent à éreinter Indochine, n'y voyant qu'une pâle copie francophone de The Cure, le public répond encore présent malgré tout (450.000 ventes) et le groupe se découvre un nouveau public inattendu au Pérou, où ses albums cartonnent !

A écouter d'urgence : "7000 danses" et sa superbe construction mélodique
A zapper : "Il y a un risque (Le mépris)", en décalage




4. "Wax" (1996)


En 1996, le grunge, mort avec Kurt Cobain, a laissé place à la britpop. Si Blur et Oasis se bagarrent la première place, Pulp et Suede font office d'outsiders salués par la critique. Ce sont deux des influences principales de "Wax", huitième album d'Indochine et le premier où les frères jumeaux Sirkis se retrouvent seuls à la barre. Le début d'une renaissance comme l'a souvent dit Nicola Sirkis. Débarquant pour les 15 ans du groupe, "Wax" est l'album "crise d'ado" d'Indochine, grandement inspiré par le film "Kids" de Larry Clark. Histoires d'amours sulfureuses d'adolescents sont au coeur de cet excellent disque, injustement oublié mais qui regorge de titres tout simplement incroyables. L'introduction pied au plancher "Unisexe" (samplé sur "Surf Rider", entendu deux ans plus tôt dans "Pulp Fiction"), "Révolution", "Mire-Live", "Drugstar" ou "Peter Pan" sont autant de preuves qu'Indochine n'était pas le groupe ringard face auquel les médias se gaussaient à l'époque. S'il reste à ce jour le plus gros échec commercial de la bande (60.000 ventes), l'album a été suivi d'une tournée où le public a répondu présent et un album live écoulé à 300.000 exemplaires. L'une des meilleures époques créatives d'Indochine, sans aucun doute.

A écouter d'urgence : "Unisexe", transcendé par sa version live !
A zapper : "Je n'embrasse pas", plus faible




3. "13" (2017)


De l'étonnement, de la surprise, de l'inconfort. Tels sont les sentiments qui priment à la première écoute de "13", un album qu'on sait difficile d'accès mais assez passionnant pour y revenir plusieurs fois et se rendre à l'évidence. 13 est le numéro porte-bonheur d'Indochine qui revient à son plus haut sommet créatif depuis "Paradize", oubliant les semi-déceptions des deux précédents disques. A ce titre, le quatuor introductif est en tout points inégalable : le Beachhousien "Black Sky", le tubesque (mais jamais exploité) "2033", l'addictif "Henry Darger" et l'explosif "Station 13". Le quarté gagnant d'un opus qui garde quelques atouts dans ses manches pour la suite de la 13ème aventure : le single évident "Un été français", "Song for a Dream", "Gloria" ou "Karma Girls" font aussi mouche. C'est bien simple : il s'agit des chansons les plus solides d'Indochine depuis 15 ans ! Seuls "Suffragettes BB" et "La vie est belle" déçoivent, Indochine refaisant le coup de "J'ai demandé à la lune" : une ballade déroutante proposée en lead single, un auteur extérieur pour les paroles (avant Michaël Furnon, ici Jean-Louis Murat) et le même placement en cinquième piste de l'album. S'il s'annonce comme une suite logique, "Babel Babel" sera-t-il du même niveau ?

A écouter d'urgence : "2033" le tube classique mais oublié de l'album
A zapper : "Suffragettes BB", déjà entendue




2. "Dancetaria" (1999)


L'impensable se produit le 27 février 1999 : Stéphane Sirkis meurt d'une hépatite foudroyante. Seul commandant à bord, Nicola Sirkis décide tout de même de poursuivre l'aventure Indochine, non sans difficulté. Et tire avec "Dancetaria", son album le plus sombre, le plus émouvant et le plus intense. L'immense ouverture de 7 minutes "Dancetaria", orchestrale puis électro-rock, pose les bases d'un renouveau musical pour le groupe, marqué par des sonorités plus électroniques et industrielles à la Nine Inch Nails et Marilyn Manson, amenées par un certain Oli de Sat. Si l'album a quelque peu été oublié au fil des ans, il est pourtant l'un des meilleurs d'Indochine, recelant de chansons extraordinaires comme "Manifesto (Les divisions de la joie)", un "Stef II" ultra efficace sur scène, "Juste toi et moi", "Venus", "Justine" ou encore l'inévitable hommage fraternel "She Night". Seconde prouesse discographique de la bande, "Dancetaria" s'est écoulé à 120.000 exemplaires, marquant un retour progressif vers le sommet pour Indochine, qui organise dans la foulée sa première tournée des Zénith depuis 10 ans.

A écouter d'urgence : "Manifesto (les divisions de la joie)", dans le top 10 des meilleures chansons d'Indo
A zapper : "Le message", final en demi-teinte




1. "Paradize" (2002)




Qui aurait pu le prédire ? En mars 2002, quand sort "Paradize", personne n'ose parier un kopeck sur le fait que, quelques mois plus tard, Indochine redeviendra le plus grand groupe français. Et pourtant, "Paradize" est la pierre ajoutée à l'édifice qui va ramener la bande au sommet. Après la tragédie surmontée par "Dancetaria" et une tournée des Zénith satisfaisante, Nicola Sirkis trouve en Oli de Sat son nouvel alter ego musical et c'est à quatre mains que "Paradize" va devenir le classique que l'on connaît aujourd'hui. Certes, il y'a l'énorme tube "J'ai demandé à la lune", succès surprise de l'été 2002, mais les 14 autres chansons sont immanquables. "Paradize", c'est un voyage entre luxure et noirceur, alternant entre rock indus' à la Marilyn Manson (le bien nommé "Marilyn", "Paradize"), ballades gothiques façon The Cure ("Dark", "Le grand secret") et punk à la Green Day ("Popstitute", "Punker"). Sans oublier l'hommage fraternel à Stéphane sur "Electrastar", titre devenu indispensable du répertoire live. Résultat : 1,5 million d'albums vendus, et autant de singles, ainsi qu'une tournée triomphale conclue à Bercy. "Paradize" deviendra une pierre angulaire dans la carrière d'Indochine mais aussi dans le rock français, suite auquel beaucoup d'artistes se revendiqueront de son influence.

A écouter d'urgence : "Paradize", "Mao Boy", "Le grand secret"... Il y a le choix !
A zapper : "La nuit des fées", seule faute de parcours

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