Francis Lalanne

Crédits photo : capture d'écran Pure Charts
Francis Lalanne va sans doute encore s'attirer les foudres de la critique. L'esthétique discutable de son clip "Plus jamais ça" - une chanson tirée de l'album "Ouvrir son cœur" (2009) - illustre des propos maladroits concernant la grave crise des migrants à laquelle l'Europe est actuellement confrontée. « Ouvrir les portes du Paradis à tous ceux qui ont l'Enfer au fond des yeux / Ouvrir les frontières de son pays / A ceux privés du droit de vivre heureux / Je ne veux plus voir ces troupeaux d'humains » chante-t-il face au piano, lunettes de soleil vissées sur le nez. Entre ces plans et les images de synthèses d'un goût douteux, sont intercalées d'autres images de réfugiés quittant leur pays, la plupart du temps à bord d'embarcations de fortune.

"Faut-il se taire ?"

Mais c'est la tristement célèbre photo du jeune Aylan Kurdi, un enfant de quatre ans retrouvé mort sur une plage turque il y a quelques semaines, qui retient l'attention. Placée en introduction de la vidéo, celle-ci est entourée d'un cœur tracé dans le sable. « Le clip a été posté ce jour sur Youtube avec la photo "choc", par le producteur, par solidarité avec les migrants. La situation qui empirait à Sangatte m'a inspirée ce texte il y a 15 ans. A l'époque, aucun producteur ne voulait produire cette chanson à cause du sujet et des images. Aucune radio ni TV n'ont voulu diffuser cette chanson pour les mêmes raisons » explique Francis Lalanne sur son compte Facebook, rappelant qu'il n'a pas publié la vidéo par lui-même : « Le producteur vient de le poster sur Youtube pour manifester son indignation face à l'actualité ».

Il estime toutefois qu'il est temps de « reprendre ensemble les refrains que d'aucun jusqu'ici ont fait profession d'ignorer » et n'entend pas « se taire au moment où une prise de conscience mondiale semble susciter l'intérêt des gouvernants ».

Découvrez le clip "Plus jamais ça" de Francis Lalanne :



Francis Lalanne, subversif ? L'artiste multiplie les déclarations chocs dans la presse et sur les plateaux de télévision. Il avait déjà pris la défense des migrants à plusieurs reprises et offrait plus récemment un long plaidoyer contre les institutions bancaires, évoquant un fonctionnement « immoral ». « La banque, telle qu'elle est conçue aujourd'hui, s'effondrera, parce qu'on ne peut pas abuser ainsi des gens impunément » a-t-il conclu sur le sujet.