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Elton John fait ses adieux à Paris avec un concert rétrospectif mais inégal

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Ce mardi soir, Elton John donnait l'avant-dernier concert français de sa carrière à l'Accor Arena de Paris. Pour sa tournée d'adieux, le légendaire chanteur anglais a proposé un show rempli de tubes mais trop mécanique, ne laissant pas beaucoup de place à l'émotion. Purecharts y était, on vous raconte !
Crédits photo : Abaca
Cette fois-ci, c'est vraiment la dernière, il le promet. Pas de faux coup marketing pour vendre des billets. Elton John est actuellement lancé dans la dernière ligne droite du "Farewell Yellow Brick Road", sa tournée d'adieux déjà devenue la plus lucrative de tous les temps. Avant de faire résonner une ultime fois son piano à Stockholm le 8 juillet prochain, c'est à l'Accor Arena de Paris ce mardi soir que l'icone a donné son avant-dernier concert français (et donc parisien). Et le public, qui avait gardé précieusement ses tickets depuis 4 ans, n'aurait raté ça pour rien au monde même si la pandémie et des problèmes de santé ont reporté plusieurs fois les retrouvailles. Comme tous les soirs, c'est à 20 heures pétantes qu'Elton John foule la scène, en forme de piano et réhaussée d'une structure digne d'un temple avec des clins d'oeil aux moments forts de sa carrière. Et comme d'habitude depuis cinq ans, ce sont les premiers accords bondissants de "Bennie and the Jets" qui résonnent et font lever les fans au premier rang (315 euros la place tout de même !) qui, pour certains, se sont déguisés comme dans son clip "I'm Still Standing" ou avec sa fameuse tenue de baseball du Dodgers Stadium.

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Une première partie moyenne et un son criard


Les premiers accords d'une soirée pour le moins mouvementée. Car dès les premières mesures, celui qui s'était plein de l'acoustique déplorable de Paris La Défense Arena l'an dernier, offre un son criard et beaucoup trop fort à Bercy. Difficile de ne pas faire la grimace lorsque les enceintes grésillent comme jamais quand Elton John exulte au piano, dont il claque à plusieurs reprises le couvercle. Mis à part "Tiny Dancer", "I Guess That's Why They Call It the Blues" et "Rocket Man", la première partie du concert mise plutôt sur la partie moins connue de son répertoire, mais qui régale les près de 15.000 spectateurs, dont certains chaussent les lunettes clignotantes rouges ou bleues vendues 18 euros aux stands de merchandising.



Et puis, Elton John met le feu avec ses tubes !


En réalité, c'est un vrai plaisir de voir Elton John, 76 ans tout de même, développer l'étendu de son talent au piano, se lever pour savourer chaque ovation et entonner les nombreux succès qui ont forgé sa légende. Mais avec déjà 326 concerts dans les pattes, on sent un espèce d'automatisme dans le show, ou alors un manque d'émotion, lorsqu'il introduit machinalement ses chansons ou lorsqu'il présente ses musiciens, certains présents à ses côtés depuis 50 ans ! Après une interlude sous un nuage de fumée et un piano mobile, il faudra attendre la deuxième partie pour nous convaincre pleinement. Logique puisqu'Elton John y enchaîne ses tubes phares. Après un démarrage crescendo sur "Sad Songs (Say So Much)", la star touche en plein coeur avec les somptueux "Sorry Seems to Be the Hardest Word" et "Don't Let the Sun Go Down on Me" avant de faire lever la salle entière sur les inusables "I'm Still Standing" ou "Crocodile Rock". Le tout alors que les écrans diffusent des images de ses fans, de drag-queens, une vidéo rétrospective de sa carrière ou encore des extraits du biopic "Rocketman".



Un final sur la "Yellow Brick Road"


En guise de rappel, le même depuis 18 mois, c'est étonnamment son récent tube "Cold Heart" avec Dua Lipa qui remporte la palme de l'ambiance. Un tube dance qu'il interprète... avec une simple bande-son tout en tapotant de la main sur son piano. Particulier ! Mais Elton John se rattrape en finissant en beauté avec les intenses (mais un peu vite expédiées) "Your Song" et "Goodbye Yellow Brick Road". C'est là qu'il fend l'armure en faisant le décompte de ses concerts en France (le 28ème à Bercy), de son premier show au Théâtre des Champs-Elysées où il a été hué, et clame son amour pour notre pays. « Vive la France » lance-t-il sous une nuée d'applaudissements avant, quelques minutes plus tard, de quitter la scène sur une petite plateforme s'élevant et disparaissant littéralement dans son écran géant pour rejoindre la fameuse "Yellow Brick Road". C'est ce qu'on appelle sortir par la grande porte !

Ainsi, Elton John a vu grand pour faire convenablement ses adieux au public du monde entier. Si quelques classiques manquaient à l'appel (où sont les "Sacrifice", "Nikita" et "Don't Go Breaking My Heart" ?), l'iconique chanteur de 76 ans a proposé un concert rempli de tubes où il a montré l'incroyable héritage de sa musique. Dommage qu'après cinq années de tournée, la machine soit si huilée qu'elle en perd un soupçon d'authenticité, mis à part dans la dernière demi-heure. Nul doute qu'Elton devrait être encore plus émotif pour la toute dernière à Stockholm. Jusqu'à la prochaine ?



Setlist du concert d'Elton John à Paris


Bennie and the Jets
Philadelphia Freedom
I Guess That's Why They Call It the Blues
Border Song
Tiny Dancer
Have Mercy on the Criminal
Rocket Man (I Think It's Going to Be a Long, Long Time)
Take Me to the Pilot
Someone Saved My Life Tonight
Levon
Candle in the Wind
Funeral for a Friend/Love Lies Bleeding
Burn Down the Mission
Sad Songs (Say So Much)
Sorry Seems to Be the Hardest Word
Don't Let the Sun Go Down on Me
The Bitch Is Back
I'm Still Standing
Crocodile Rock
Saturday Night's Alright for Fighting

Encore:
Cold Heart
Your Song
Goodbye Yellow Brick Road
Retrouvez Elton John sur son site officiel et sa page Facebook officielle
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie d'Elton John sur Pure Charts.

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