Eddy Mitchell

Crédits photo : Bestimage
Il reste "Sur la route de Memphis" et peut-être encore pour des années à venir. Alors qu'il a célébré son 82ème anniversaire en juillet dernier, Eddy Mitchell opère un double retour médiatique avec deux projets, l'un musical, l'autre littéraire. Ce 29 novembre est paru dans les bacs et sur les plateformes le nouveau disque du célèbre chanteur, qui franchit avec "Amigos" le cap symbolique du 40ème album. En parallèle, le chanteur fait le récit de ses mille et une vies dans une "Autobiographie" de 240 pages riche en anecdotes savoureuses et en punchlines mordantes. « Je ne demande rien, mais on me demande tout le temps quelque chose ! Même des trucs loufoques comme aller chanter à l'anniversaire ou au mariage de quelqu'un qui a plein de pognon ! Je ne l'ai jamais fait, je n'en ai aucune envie, même pour beaucoup d'argent » peste-t-il avec humour dans les pages du Parisien, rejetant la faute sur son ami Jacques Dutronc. « Il a fait la sienne l'an dernier et il a dit à l'éditeur "Allez voir mon copain Eddy, il a sûrement quelque chose à raconter". Cela dit, c'était marrant à faire, cela m'a replongé dans mes débuts » assure-t-il.

"La voix, ça va"

Des premiers pas laborieux dans la musique puisque le succès a mis du temps à frapper à sa porte. « C'était en grande partie de ma faute. Mes chansons étaient tellement compliquées que moi-même j'avais du mal à les chanter. Alors le peintre en bâtiment, je ne le voyais pas les siffloter. C'était une recherche artistique, une connerie » analyse la vieille canaille qui, depuis, est entré dans le coeur des Français avec des standards comme "Couleur menthe à l'eau", "Pas de boogie woogie" ou "La dernière séance". Ce 40ème album studio sonne-t-il le chant du cygne d'une longue carrière musicale ? Eddy Mitchell l'affirme sans sourciller. « Non, non, je ne pense pas, je n'en sais rien. La voix, ça va. Mais aurai-je les chansons ? » s'interroge-t-il, lui qui a « contacté des amis » dont il « aime beaucoup l'univers » pour confectionner "Amigos", à l'instar d'Alain Chamfort, William Sheller, Alain Souchon, Sanseverino ou Pascal Obispo, son voisin. « Côté textes, je n'ai pas de réserves, mais je suis l'actualité, je lis la presse » se défend l'icône des sixties, qui n'a donc pas perdu la flamme.

"Certains auraient mieux fait de rester chez eux"

Et sa retraite scénique, est-elle toujours à l'ordre du jour ? Eddy Mitchell, qui vient de traverser une passe médicale difficile, est indécis sur la question. « Remonter sur scène ? Pourquoi pas, peut-être bien. Mais je n'ai pas de projet précis. Il faut savoir partir à temps » estime le musicien, qui préfère s'arrêter avant de franchir la ligne rouge... et qui tacle, au passage, certains de ses confrères ! « J'en ai vu tellement qui auraient mieux fait de rester chez eux. Comme je le dis dans le bouquin, je ne serai pas une moumoute chantante » ricane-t-il. D'ailleurs, Eddy Mitchell assure « se moquer de la postérité » : « Je préfère laisser une trace de mon vivant. Quand on est dans le trou, on est dans le trou ». L'artiste a même déjà réservé l'emplacement de sa sépulture au cimetière de Saint-Tropez : « J'ai choisi mon épitaphe : "Ne pas déranger". Moi je veux qu'on me laisse tranquille. L'inverse de Johnny ».