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Christine and the Queens : "Chaleur humaine", un album sans frontières

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Impossible de passer à côté du phénomène Christine and the Queens. Avec son look androgyne et ses chansons pop mélancoliques, la chanteuse française, aussi auteur-compositeur, nous raconte ses histoires avec fougue et frappe fort avec son premier album "Chaleur humaine", OVNI musical accessible.
Crédits photo : Pochette de Chaleur humaine
Difficile de faire les présentations avec Christine and the Queens, de son vrai nom Héloïse Létissier, tant la chanteuse est inclassable. La Nantaise de 26 ans a pris son temps, une décision judicieuse puisque son premier album "Chaleur humaine" est déjà l'un des projets les plus intéressants de l'année. L'originalité, le mélange des genres, la richesse des productions, des influences aux antipodes... Le disque est un condensé des déjà excellents EP's "Misericorde", "Mac Abbey" et "Nuit 17 à 52", sur lesquels l'artiste reprenait à merveille Michael Jackson ("Who is it"), imposait son univers sur "Be Freaky" ou délirait dans "Kiss My Crass".

Une liberté folle, dans le fond comme dans la forme, mêlant sans complexe français et anglais sur une électro-pop féérique et soignée, qui ne s'est heureusement pas apaisée en passant au format album. Clairement influencée par la chanson française, le répertoire de Michael Jackson et le hip-hop, Christine and the Queens réussit le challenge délicat de se maintenir en équilibre, sans jamais tomber dans l'imitation ou le grotesque. La preuve sur "iT", déjà présent sur"Misericorde", l'un des meilleurs morceaux du disque. Impossible de ne pas penser au King of Pop, tandis que Christine aborde la question du genre. « There's nothing we can do to make her change her mind, she's a man now ». Une ambiguïté que l'on retrouve également sur "Half Ladies", comptine fierce et mélancolique, où les mots « éraflure », « douleur » et « insulte » s'entrechoquent sur un tempo pop, dénonçant sans aigreur le regard des autres et une société en mal de tolérance.


Christine ose et abolit les frontières avec audace


Si l'album, malgré son titre, se révèle un peu glacial dans sa globalité, plusieurs pistes tirent leur épingle du jeu et apportent leur dose de magie. "Christine" évidemment, adaptation française réussie de son ancien titre "Cripple", avec ses halètements, ses synthés, son refrain accrocheur et son pont murmuré au flow hip-hop. Avec grâce et respect, Christine and the Queens ose reprendre "Paradis perdus" de Christophe, composé par Jean-Michel Jarre, et y intègre des bribes du "Heartless" du rappeur Kanye West. En écho à sa propre vie, les textes s'unissent à la perfection. On pense même à Barbara pour l'interprétation. Bouleversants sans efforts, "Nuit 17 à 52", piano-voix sur l'érosion d'un couple, "Chaleur humaine" et "Saint Claude", au texte profond sur notre époque, évoquant un coup de foudre fataliste dans le métro, restent les joyaux du projet.

Modeste, moderne, parfois complexe, un peu court, intello mais pas trop, le 1er album de Christine and the Queens impressionne par son jeu d'équilibriste, son audace et sa richesse. Concocté avec le producteur anglais Ash Workman (Metronomy...), l'opus révèle les multiples talents de son interprète, étoile loin d'être filante.


Plus d'informations sur Christine and the Queens sur son site officiel ainsi que sur sa page Facebook.

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