Christine and the Queens

Crédits photo : Bestimage
Christine and the Queens tire un constat amer du traitement médiatique de ses dernières oeuvres. Dans un coup de gueule partagé la semaine dernière, l'artiste nantais, les larmes aux yeux, s'indigne contre ceux qui continuent de l'appeler par le pronom "elle" alors qu'il s'affirme publiquement comme un homme trans depuis un an. « Plus personne ne fait attention à ma musique parce que la société est transphobe. On est mis en avant avec des gros titres bien gras. On fait ça pour éviter de parler de notre travail, pour éviter de parler du propos, pour vider la démarche politique de l'intérieur, pour éviter que tout le monde questionne ce système merdique » dénonce l'interprète de "Tears can be soft", qu'on a parfois violemment incité à se faire interner. Une vague de haine qui s'intensifie depuis que la vidéo en question a été partagée par le polémiste Eric Naulleau, avec comme légende "Soit c'est une parodie, soit...". « La honte sur toi, transphobie. En pleine période où on devrait réfléchir à l'unité, tu jettes en pâture pour te faire du clic. Ton ethos est au sol. On se souviendra » rétorque Chris, furibond.

"Je mérite des stades"

Le musicien est d'autant plus offusqué qu'on détourne ses propos de son contexte, puisqu'ils ont été partagés avant le début des émeutes en France provoquées par la mort de Nahel, 17 ans. « Welcome dans la grande machine à séparer, les mecs s'excitent sur un retweet de ma vidéo pour me faire passer pour bourgeois(e) déconnectée, les mecs sont pas fatigués, de taper sur les alliés. Comme ça on se fédère jamais. (...) Dans leur fantasme tout brûle et tout le monde se fout des autres » déplore Christine and the Queens, qui refuse de rester silencieux : « On est plus à ça près. Ils pensent vraiment qu'on va se laisser décourager par leurs stratégies rincées au sol mais les gens finiront par capter. Comme si parler de ça niait le reste des violences en France ».

Face aux critiques et incompréhensions, l'artiste réexplique le sens de sa prise de parole. « Je parle du respect que la société doit à ma transition, c'est tout. S'exprimer avec émotion et dignité et franchise n'a rien à voir avec de la victimisation. Pas besoin. Je sais où je vais et j'aime la musique. Le reste m'indiffère. Encore une fois, mon parcours prouvera mes dires » écrit Christine and the Queens, qui estime que son art est moins visible dans l'espace médiatique depuis qu'il a fait sa transition. Au passage, l'auteur de "True Love" défend son quatrième album "Paranoia, Angels, True Love", sorti début juin. « Mon album est un chef d'oeuvre et parce que je suis né comme je suis, je n'en suis pas encore là. Plein le c**. Ma faim est monstrueuse. Je mérite des stades parce que je vais beaucoup trop vite, mec. Mon énergie est trop élevée pour tout le monde » s'emporte-t-il dans une autre série de tweets en partie supprimée depuis. Pour lui, « Redcar est une oeuvre française très importante que personne n'a voulu comprendre ». « Je suis vraiment saoulé » s'agace-t-il, prêt à en découdre : « Et si y'en a un autre qui me parle marketing complet du genre "on l'a perdu", et autres balivernes arriéristes, prends un train, un avion, et viens me le dire visage et on va voir qui c'est le mec ».

Je parle du respect que la société doit à ma transition c’est tout. S’exprimer avec émotion et dignité et franchise n’a rien à voir avec de la victimisation. Pas besoin. Je sais où je vais et j’aime la musique. Le reste m’indiffère. Encore une fois mon parcours prouvera mes… https://t.co/nKFvPVHAp6

— Red (@QueensChristine) July 2, 2023

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D'ailleurs, Christine and the Queens est déjà en train « d'écrire son prochain disque »... « J'ai pas peur de dire ce que je dis car je sais qui je suis. Je suis déjà à vouloir faire mon prochain album, tu captes ? » indique-t-il, en lui donnant pour nom de code "Redcar 2026" : « Cet album est le futur. Je vous pardonne, vous verrez ça sera marrant quand on arrivera en 2026. J'aime l'idée que vous allez halluciner over time à mesure que le space ship décolle ». Et l'artiste d'ajouter : « Je vous aime tous de toute façon donc en vrai, c'est que du à plus tard. PS : Je suis pas fou, c'est mon futur qui toque à la porte. YO, ça va trop vite j'adore ça ».