Christine and the Queens

Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Christine and the Queens est généreuse ! Deux jours après avoir confirmé la sortie de son deuxième album, tout simplement intitulé "Chris", pour le 21 septembre, voilà que la chanteuse nous dévoile un deuxième extrait après l'avoir teasé hier sur Twitter. Alors qu'elle a annoncé un disque orienté funk à l'image du premier single "Damn, dis-moi", Chris prend son public au dépourvu. Intitulé "Doesn't Matter (Voleur de Soleil)", ce nouveau single est en totale contradiction avec le premier. Loin du G-funk, la chanteuse nous offre un titre puissant marqué par un beat frénétique et des sonorités électro. Étonnant donc, mais loin d'être déplaisant d'autant plus que, comme pour certains précédents titres, Christine chante les couplets en français et les refrains en anglais. A l'instar de "Damn, dis-moi", le morceau est d'ailleurs disponible dans une version interprétée dans la langue de Shakespeare. « C'est une chanson de crise que j’ai composée tard dans la nuit, précise-t-elle, cette chanson est une cathédrale, avec une rythmique immuable comme la pierre blanche. La ligne de basse, je me souviens l’avoir jouée des heures comme pour me bercer » confie-t-elle.

« Les seules personnes que je peux supporter sont ces types à qui on ne lance plus la monnaie » : avec ces paroles étranges, Chris semble porter une attention toute particulière aux reclus de la société, comme ce fût le cas sur son tube "Saint Claude". Ces deux chansons totalement différentes brouillent nos repères quant à la direction musicale prise pour ce nouvel opus mais l'on fait confiance à Chris pour nous proposer un projet aussi réussi que le précédent. La publication si rapide de ce nouveau titre est aussi étonnante puisque Chris défend ardemment "Damn, dis-moi" ou "Girlfriend" sur de nombreux plateaux télévisés.

"C'est la rage qui me fait avancer"

Dévoilé en même temps, le clip semble aussi casser les codes visuels de "Chaleur Humaine" où tous les clips ("Saint Claude", "Christine", "Paradis Perdus") présentaient des univers similaires. Loin de la vision working class / West Side Story de "Damn, dis-moi", cette nouvelle vidéo est filmée caméra à la main dans un parking désert et rappelle l'univers de tout un pan du cinéma indépendant français des années 90, à l'instar de la filmographie d'un Léos Carax. « Chris est venue vers moi avec une mission en forme de manifeste : fabriquer ensemble une vidéo qui s'affranchisse des codes du clip, dans une approche brute, radicale et tournée vers le cinéma. S'est alors amorcée une passionnante collaboration faite de longues discussions et d'échanges de références, avec comme marqueur esthétique le jeune cinéma français des années 90. Et une envie forte de sa part d'être dirigée non plus comme une chanteuse/danseuse, mais comme une actrice » explique Colin Solal Cardo, le réalisateur, dans une note d'intention.

Allongée par terre et chemise ouverte, Chris semble ébranlée mais va vite se relever pour entrer dans une sorte de danse transie aux côtés d'un homme dont elle fait la rencontre. La chorégraphie - superbe - nous dépeint alors leur histoire passionnelle, du flirt timide à l'insouciance de l'amour... avant les larmes et la rupture, inéluctable. Le clip finit ainsi comme il a commencé : avec une Chris toujours au sol, battante mais loin d'être battue. Effet garanti !

Regardez le clip de "Doesn't Matter (Voleur de soleil)" par Chris :