Christine and the Queens

Crédits photo : Jamie Morgan
Bye bye Christine and the Queens, bonjour Chris ! Sur ses réseaux sociaux, son site internet et l'affiche de ses futurs concerts, la chanteuse nantaise revendique fièrement sa nouvelle identité d'un geste qui en dit long. Sur le nom qui l'a rendue célèbre, un trait barré orne désormais "tine and the Queens". « Il va falloir s'habituer à m'appeler Chris. Ce cycle qui s'ouvre avec ce nouveau titre et ce deuxième album, il est celui de l'évolution du personnage. Chris c'est un surnom avec encore moins de genre, avec encore moins de manière aussi » confie-t-elle à RTL. Après un premier album acclamé dans le monde entier, 1,3 million de ventes et quatre Victoires de la musique, Chris a ressenti le besoin de se métamorphoser pour mieux se réinventer. Pas question pour elle d'écrire un "Chaleur humaine" bis. « J'adore les grands gestes qui sont ceux de grandes discographies, où chaque album est une remise en question de son travail et répond à l'autre. Les David Bowie, Kanye West, Madonna se réinventent et en même temps restent les mêmes personnages » explique l'interprète de "Saint Claude".

Meet Chris - photo by P. Roversi, words by yours truly - link in bio

Une publication partagée par CHRIStine and the queens (@christineandthequeens) le 14 Mai 2018 à 9 :08 PDT

"Plus de testostérone, plus de sueur, plus de rythmes"

Chris a pris forme lors de la dernière tournée-marathon de Christine and the Queens, devenue peu à peu « une femme athlète, une femme patronne, une femme puissante ». « Il y a des problématiques qui sont revenues dans mon visage et qui m'ont tout de suite intéressées. C'est drôle parce que le premier album, j'ai cherché à tordre l'idée d'une jeune fille et là je deviens une femme puissante ce qui est une autre façon de tordre l'idée d'une femme aussi » assure-t-elle. Ce deuxième album, attendu à la rentrée, est placé sous influence américaine avec des thèmes similaires au mouvement #MeToo, des touches à la Michael Jackson « période Dangerous », des inspirations prises à Eminem (ou plutôt son double Slim Shady), Janet Jackson et Madonna, « la seule femme macho qui a vraiment existé dans la pop en superposant des trucs contradictoires ». Il a été enregistré entre Los Angeles et Paris. Pour autant, pas question pour Chris de renier ses racines. « Je ne suis pas devenue Américaine du tout, je me sens très française à Los Angeles et parfois je peux me sentir très ricaine... J'aime cette hybridité-là » affirme-t-elle. Une ambivalence qui donnera naissance à deux disques, l'un en français, l'autre en anglais : « Ceux qui veulent pourront comparer les interprétations et les traductions ! ».

Pour donner le ton, son nouveau single "Damn, dis moi" sort en simultané avec une version alternative baptisée "Girlfriend". Il témoigne d'une couleur inédite, empruntée à un genre né au début des années 90 en Californie. « Le son est clairement inspiré par le G-funk. Ça a été une des grosses inspirations pour le deuxième album. Plus de testostérone, plus de sueur, plus de rythmes mais on reste dans le minimalisme » annonce Chris, qui s'est entourée d'un expert en la personne de Dâm-Funk : « Je suis une grande fan de son travail ». Comme un Eddy de Pretto, Chris s'est amusée à prendre les codes du rap pour composer ses nouveaux morceaux : « Je vais trouver dans l'ego-trip. Une façon de parler de soi avec des termes un peu outré mais je le tords pour le mettre dans mon univers ». Voilà qui promet le meilleur pour ce qui est déjà l'un des projets les plus excitants de l'année.

Ecoutez "Damn, dis-moi" de Christine and The Queens :