Bertrand Cantat

Crédits photo : Capture d'écran France 2
Il est rare de voir François Cluzet aborder sa vie privée avec autant de sincérité. Samedi matin, l'acteur de 59 ans était invité sur le plateau de l'émission "Thé ou café" à l'occasion de la sortie du film "Un moment d'égarement", à découvrir en salles le 24 juin. Comme il est de coutume dans le programme, le comédien s'est fait dresser le portrait par Catherine Ceylac puis a répondu aux questions de l'animatrice. Dans son nouveau long-métrage, François Cluzet doit faire face à la relation de sa fille de 17 ans avec son meilleur ami, interprété par Vincent Cassel. Un scénario qui a fait se questionner ce papa de quatre enfants. « J'ai toujours fonctionné avec la liberté et la confiance. J'ai eu de la chance parce qu'il n'est rien arrivé de terrible avec mes enfants. Enfin en tout cas, pas dans ce domaine-là. Je crois que la confiance permet tout » a confié l'acteur, césarisé en 2007 pour son rôle dans "Ne le dis à personne".

"Une histoire terrible"

Catherine Ceylac lui a alors demandé des nouvelles de Paul, le fils qu'il a eu avec Marie Trintignant. « Paul va bien. Il est en Australie. Il veut être écrivain. Il écrit bien », lui a répondu François Cluzet qui a précisé que le jeune homme, aujourd'hui âgé de 22 ans, était parti pour vivre « une histoire d'amour ». Interrogée par la journaliste, l'acteur a évoqué avec une émotion contenue « le moment le plus douloureux de sa vie » et comment son fils s'était construit après la mort de sa mère, décédée en juillet 2003 sous les coups de l'ex-chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat. « C'est une histoire terrible. Je n'ai pu qu'essayer de le protéger. Peut-être même trop parce que j'ai eu très peur de sa réaction, de la violence de sa réaction. Il était tout petit quand sa mère a été tuée. Il avait 10 ans. J'ai essayé de le couvrir, de lui donner le plus d'amour possible pour qu'il ne se retrouve pas abandonné. J'ai essayé d'être exigeant par rapport à l'école. Il a une très forte personnalité. La violence de ce qu'il a vécu, j'espère qu'il pourra la mettre au service de son art », a raconté François Cluzet, à coeur ouvert.

"Cette pagaille de connards"

Ce drame, François Cluzet ne le « pardonnera jamais ». « Non. Non, je ne pardonnerai jamais. Je ne pardonne pas aux gens qui frappent les femmes, qui les tuent. Comme je ne pardonnerai pas aux assassins d'Ilan Halimi, que je n'ai toujours pas digéré. Comme je ne pardonne pas à ceux qui humilient les homosexuels » a continué le comédien, rongé par une colère sourde : « Je ne pardonne pas à ceux qui se foutent de la gueule des gros, à ceux qui estiment que les juifs sont riches et à toute cette pagaille de connards, de stupides, d'ignorants qui font un mal fou, et de partis politiques qui surfent sur les anxiétés des gens et sur leur ignorance ». Et l'acteur de conclure, catégoriquement : « Je ne peux pas pardonner qu'on ait tué Marie. Je ne pardonnerai jamais ».

Regardez François Cluzet évoquer Marie Trintignant :