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"Ma peau aime" : Alma livre un premier album passionnel (CRITIQUE)

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
A une semaine de l'Eurovision, Alma publie son premier album "Ma peau aime". Avec passion, la chanteuse y révèle un univers profond, parfois sombre, sur des titres qui se révèlent lumineux. Critique !
Crédits photo : Pochette de Ma peau aime
Comme l'an passé, le pari de France Télévisions pour l'Eurovision 2017 a été de choisir un artiste en développement. Après Amir, déjà repéré dans "The Voice", c'est Alma qui a été sélectionnée grâce à sa chanson "Requiem", écrite par Nazim Khaled... déjà aux commandes du tube "J'ai cherché" d'Amir. « Embrasse-moi, dis-moi que tu m'aimes / Fais-moi sourire au beau milieu d'un requiem » chante la demoiselle sur son refrain ensorcelant, qui accroche après plusieurs écoutes. Sur son premier album "Ma peau aime", Alma confirme ce savoir-faire, alliant des textes soignés et des productions modernes. Avec une habileté rare, les deux entités parviennent toujours à se respecter, à l'exception de "8 ans et des poussières" et "Avec des est-ce". Sur le reste de l'album, elles cohabitent avec harmonie et se soutiennent. Les mélodies souvent radiophoniques servent ainsi des mots habiles et malins, mais d'une noirceur parfois troublante.

Une collection de titres doux-amers


Si on craignait que "Requiem" soit en décalage, finalement, à l'écoute de "Ma peau aime", le titre choisi pour l'Eurovision s'intègre bien au milieu des onze autres pistes. Coup de coeur immédiat, le tube potentiel "La chute est lente" évoque avec gravité la dissolution d'une histoire d'amour alors que son refrain répétitif et addictif, teinté de nostalgie, vient emporter l'auditeur dans une spirale pop où des synthés 80's s'invitent. Un grand écart qu'Alma s'amuse à reproduire ici et là, comme sur "Ivre", malicieux, ou "L'autre joug". « Est-ce ça vaut le coup de se faire de la peine ? / Est-ce que ça vaut la peine de prendre tant de coups ? / Est-ce que ce n'est pas fou, quand la douleur vous siffle / Quand l'amour vous gifle, de tendre l'autre joue ? » conte Alma avec légèreté et une interprétation faussement fluette... Aux allures de chanson française aérienne, ce titre pop évoque pourtant la violence conjugale. Un thème qui revient sur "L'amour fou", prenant la forme d'une comptine macabre. De quoi renforcer la dureté du message. Là réside la force de cet album.

Découvrez "Ivre" en acoustique :



Entre élans de sentiments, fracas et fatalité, l'amour avec Alma est toujours passionnel, avec les éclats que ça implique. Taillé pour les ondes, le titre "Ma peau aime" - tout comme le single potentiel "A demi pardonnée" (très Indila) et "J'ai" - en est la plus belle preuve avec son refrain sensuel, sa production aux effusions quasi R&B, un flow qui prend le temps de se suspendre dans un soupir et des choeurs enivrants. La sensibilité profonde d'Alma s'imprègne également sur chaque piste, comme le démontre "Après l'aurore", sans doute l'un des titres les plus touchants.

Sur des productions pensées pour les radios et des textes torturés mais malins, la chanteuse, à fleur de peau, conte des passions tempétueuses avec une candeur folle. Avec ce premier album "Ma peau aime", Alma se révèle, avec élégance, comme l'un des espoirs de la chanson française.

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