samedi 07 décembre 2024 13:00
Tom Leeb en interview : "Après l'Eurovision, j'ai eu besoin d'un retour aux sources"
Acteur mais aussi chanteur, Tom Leeb vient de sortir son nouvel album "Bedrock". Comment son Eurovision difficile a eu un impact sur ce disque, pourquoi il ne chante pas en français, son prochain rêve... Il se confie en interview sur Purecharts !
Crédits photo : Boby
Propos recueillis par Julien Gonçalves. Vous n'arrêtez pas ! On vous a vu au théâtre à la rentrée, bientôt sur France 2 dans un téléfilm de Noël et aussi au cinéma dans "Les cadeaux", et là vous sortez un nouvel album "Bedrock"... Oui c'est vrai mais je réponds souvent la même chose, car je le pense : les journées sont longues. Il y a 24 heures dans une journée, ça laisse quand même le temps de faire pas mal de choses, surtout quand on les fait avec passion et qu'on les fait surtout avec l'envie, toujours, de plus. J'ai envie de créer, j'ai envie d'écrire, j'ai envie de faire des choses et quand on a l'opportunité de faire un tournage, pour moi c'est trop difficile de ne pas y aller. J'aime trop ça ! Donc chaque chose se nourrit de l'autre. Plus je fais, plus j'ai la sensation d'être épanoui. La musique et la comédie, c'est indispensable pour moi C'est facile de gérer ces différentes casquettes au quotidien ? C'est vrai que c'est assez différent, mais en fait ça dépend des périodes. Là j'avoue, pour être franc, j'ai une période où tout s'entremêle. C'est-à-dire que je viens de terminer une pièce de théâtre qui était merveilleuse et qui m'a demandé beaucoup en termes d'investissement. Et en même temps, je commençais justement les interviews pour un film qui sort et je prépare aussi mon concert du 12 décembre à Paris, à l'Alhambra. Donc c'est vrai que là, pendant quelques jours, j'avais une période où je mélangeais un peu tout et c'était un peu inconfortable. Mais finalement je m'en sors bien, et puis ça va, je ne sauve pas des vies ! J'y vais avec la passion et la pression est amoindrie parce que je suis dans mon art et je sais de quoi je parle. C'est une fierté pour vous d'arriver à tout cumuler, le théâtre, la télé, le cinéma, la musique ? Ce n'est pas si fréquent en France ! Je suis de moins en moins d'accord avec ça, on va dire que ça se développe et qu'il y a de plus en plus d'artistes qui sont partout et qui ont plusieurs casquettes, qui le font bien et le public les suit en plus. Je pense que celui qui a été le premier à le faire, c'est Patrick Bruel. Il remplissait des salles avec ses chansons et il était à l'affiche d'un film, et ça fait déjà 30 ans que c'est comme ça. Je pense que ça rentre de plus en plus dans les moeurs et dans l'état d'esprit français. Le player Dailymotion est en train de se charger...
C'est vrai que les mentalités évoluent... Oui, c'est une bonne nouvelle pour moi parce que j'aime toutes ces choses, et la musique autant que le métier d'acteur ou la réalisation prochainement. C'est pour moi des médiums d'expression qui me sont indispensables parce que ça me fait du bien. En France, on a souvent eu tendance à mettre les gens dans les cases. Vous redoutiez un peu le fait d'avoir envie d'être sur tous les fronts ? Ah oui oui. Je l'ai redouté, puisque avant de perdre les gens, parce que je ne pense pas qu'on les perde, je pense qu'on a peur de se perdre soi. Et à force de tirer trop de cordes, et surtout à la place de tirer une corde très fort, on peut éparpiller un peu sa force aussi sur les autres cordes. Et ça peut parfois faire du travail bâclé. Et c'est ce que moi j'appréhendais. Finalement, je continue à le faire parce que j'aime ça et que je ne me pose pas plus de questions aujourd'hui. A l'Eurovision, je m'éloignais de ce que j'étais En tout cas, on vous voit beaucoup à la télé, au cinéma. Il y a un nouvel album qui arrive. La musique, ça a toujours fait partie de vous ? Oui, complètement. Depuis que j'ai découvert la musique, la guitare, je n'ai cessé de jouer et d'écrire tous les jours. Je crois qu'il n'y a pas une journée depuis que j'ai découvert l'instrument où je n'ai pas joué de guitare. Mais vraiment ! Et ça m'accompagne plus que jamais sur les tournages parce qu'il y a beaucoup d'attente. Parfois on est prévu le matin mais on ne tourne pas avant l'après midi... donc des fois c'est un bouquin, mais la plupart du temps c'est une guitare. Je me mets dans un coin et je joue, c'est pour moi la meilleure des méditations et le meilleur moyen de continuer à progresser, à être à l'aise avec l'instrument. Comme je m'accompagne, gratter trois accords c'est une chose. Mais vraiment pouvoir ne faire qu'un avec l'instrument, c'est autre chose. C'est un travail de tous les jours. Et ça a été quoi l'étincelle pour ce nouvel album ? En fait, c'est tout ce qui s'est passé avec l'Eurovision. J'étais un peu en état de choc d'une certaine façon parce que j'ai réalisé en le faisant que je m'éloignais de ce que j'étais et de qui j'étais. J'ai eu besoin d'un retour aux sources et donc de livrer un album qui ne respecte pas forcément les conventions actuelles de la musique, les formats... Dans l'album, j'ai des morceaux qui n'ont pas forcément de refrain, c'est pas vraiment radiophonique et je l'assume complètement. J'avais besoin d'être en alignement total avec qui j'étais et ce que j'étais en tant que musicien et auteur-compositeur, sans me poser la question de savoir si ça ferait 90 écoutes ou 4 millions. Et ça m'a fait du bien. Vous n'avez pas eu envie de calibrer les titres pour peut-être séduire le plus grand nombre ? Déjà, je ne trouve pas ça si facile d'écrire un morceau radiophonique. (Rires) En tout cas, moi, je n'ai pas la clé. Je parle d'un tube radiophonique, d'un truc original, qui n'a pas été déjà pondu dix fois. Ce n'est pas facile à faire. Si là, vous me disiez : "Tu peux m'écrire un tube pour dans une heure ?" Je ne suis pas sûr de te le pondre, d'avoir cette capacité. Par contre, une chose dont je suis sûr, c'est que j'ai des choses à dire. Je choisis l'anglais pour les dire parce que c'est une langue qui me convient et ça reste universel. Et puis, j'ai appris à composer en anglais puisque j'habitais aux États-Unis quand j'ai fait ça pour la première fois. Mais une chose dont je suis sûr, c'est que je suis en adéquation avec ce que j'aime. C'est important ! Vous disiez que cet album-là est né d'une période compliquée après l'Eurovision et que ça vous a permis de redevenir qui vous étiez. Ça veut dire quoi ? Qu'à un moment donné, vous vous êtes senti un peu perdu au sein d'une grosse machinerie ? Oui, c'est ça. C'est un mélange de plein de choses. Si vous voulez, je ne m'attendais pas, et je pense que c'est normal, à ce que l'Eurovision soit une tornade qui pouvait me dénaturer autant. C'est pas de la mauvaise volonté des gens qui m'entouraient, c'est simplement que l'Eurovision c'est un télé-crochet et donc il faut correspondre à certains critères et donc jouer le jeu, et donc altérer certaines de mes façons de penser pour pouvoir rentrer dans ce moule. Et ça m'a déplu. Même le titre qui a été choisi, plus je le chantais et plus j'avais vraiment la sensation de, justement, vendre un produit commercial plutôt qu'un véritable artiste qui a des choses à défendre, et ça m'a un peu ennuyé. J'ai essayé de chanter en français mais je n'aime pas L'album est intégralement chanté en anglais, ce qui est naturel pour vous. Vous n'arrivez pas forcément à écrire tout de suite en français ?Non, pour être franc, j'ai essayé. J'ai essayé parce que je m'assume en tant que 100% Français. Je le revendique et je suis extrêmement fier. C'est juste qu'il y a quelque chose avec le fait de chanter en français qui ne me convient pas dans l'interprétation vocale et dans ce que ça dégage. Il y a une image un peu trop romantique qui ne me convient pas. C'est un peu difficile à expliquer... Est-ce qu'il y a une forme de pudeur aussi ? Le fait que c'est plus facile parfois de dire certaines choses en anglais qu'en français ? Bien qu'il puisse y avoir un peu de ça, si c'était vraiment ça la vérité, ce serait dommage de décider et de mettre corps et âme dans son art pour qu'il soit écouté par un petit nombre. Non, c'est vraiment pas ça, c'est plus que je suis à l'aise et je trouve qu'en anglais je parviens plus à m'exprimer, autant que dans mes capacités vocales que dans une interprétation. Ce que je ressens, quand j'ai ma guitare et que je me mets à chanter en français, c'est quelque chose d'un peu mielleux. D'un côté trop romantique... Ce n'est pas forcément une image négative, mais c'est une image que je n'ai pas forcément envie de véhiculer en ce moment. Mon rêve ultime c'est de devenir réalisateur Vos chansons parlent beaucoup d'amour. C'est une source d'inspiration évidente ? C'est vrai qu'il y a des chansons d'amour, mais il y a aussi des chansons sur le temps qui passe, le fait de se retrouver seul, l'envie de voyager. C'est un album très personnel mais ça n'empêche pas que j'ai aussi été inspiré par les histoires d'autres personnes. Et après, oui l'amour revient assez souvent parce que c'est une source d'inspiration quotidienne puisque je le vis tous les jours. Donc c'est plus facile pour écrire dessus. (Sourire) J'ai lu que vous souhaitiez sauter le pas de devenir réalisateur... C'est mon rêve ultime. Ça me vient de ma passion du cinéma, des films... Une histoire peut vraiment être sublimée par un bon réalisateur. Je pense que ma liberté et mon épanouissement passeront forcément par ce biais-là. Donc j'écris beaucoup en ce moment, et je vise de le faire courant 2025. Vous pourriez commencer par réaliser un clip ? Ah non ! Je veux quil y ait une histoire, du jeu d'acteurs. Mais ce ne sera pas du tout de lien avec la musique. Podcast
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