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vendredi 20 mars 2020 18:15
"After Hours" : The Weeknd plonge dans les abysses pour un album envoûtant (CRITIQUE)
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
En cette période de confinement et de coronavirus, The Weeknd vient nous ensorceler avec son nouvel album événement "After Hours". Un disque nocturne, torturé et rempli de tubes qui s'affirme déjà comme un classique. Découvrez notre critique !
Crédits photo : Twitter
Il a tenu sa promesse. Tandis que de nombreux artistes ont repoussé la sortie de leur album, The Weeknd a bel et bien maintenu le sien, l'événementiel "After Hours". Plus de trois ans après "Starboy", Abel Tesfaye était très attendu. Armée d'une équipe de choc (Max Martin, Oscar Holter, Metro Boomin, Kevin Parker), d'un tube dans toutes les têtes ("Blinding Lights") et d'un univers visuel fort et impactant, la popstar canadienne déjoue d'entrée de jeu tous les doutes possibles, pour nous faire pénétrer dans son univers, à la fois barré et sensuel mais complètement addictif. The Weeknd dit traverser une période de solitude et être dans une « relation intermittente » avec la drogue, et ça se sent tant l'album dans son entièreté semble fonctionner comme un trip avec ses montées et ses descentes. Las Vegas ParanoDès les premières minutes de l'album de The Weeknd, le constat est clair : "After Hours" est un voyage dans la psyché d'un Abel Tesfaye sous influences, confiant ses angoisses sur des nappes de synthés et beats urbains. L'introduction graduelle et folle sur "Alone Again" pose les bases de l'univers planant, synthétique et nocturne que The Weeknd développe tout au long de son disque. « I'm living someone else's life (...) Together we're alone (Together we're alone) / In Vegas I feel so at home » chante celui qui, depuis le début de l'exploitation de "After Hours", s'est transformé en gangster ensanglanté courant pour échapper à ses démons intérieurs. Ici, il mêle ses prises de stupéfiants à ses relations amoureuses qu'il essaie de reconstruire ("Too Late"), sa peur de la solitude (le premier titre se nomme "Alone Again") ou à son passé face auquel il se confronte ("Snowchild"). Une première partie finalement très intime mais plus faible que le reste de l'album, fonctionnant davantage comme une lente introduction, avant un enchaînement sensationnel de tubes et de pépites à partir du planant "Escape from LA", qui donne une nouvelle direction au voyage. Plus sensuel (« We had sex in the studio » lance-t-il), The Weeknd déroule une deuxième partie de disque plus dansante et quasi-parfaite où s'enchaînent les tubes déjà connus, dont un "Heartless" qui s'insère bien dans l'album, et ceux qui vont le devenir comme le rétro "Save Your Tears" et l'excellent "In Your Eyes", dont les envolées funky et cuivrées rappellent le Michael Jackson de "Bad". Deux pépites produites par les hitmakers Max Martin et Oscar Holter, prouvant une nouvelle fois leur insolente facilité à créer des tubes immédiats. Ainsi, l'impressionnant "Faith" nous emmène directement vers "Blinding Lights", avant un détour vers les deux hits en puissance précités, pour nous diriger tout droit vers l'interlude "Repeat After Me" (produit par Kevin Parker) ou le fou "After Hours". L'épopée se finit brusquement sur "Until I Bleed Out", comme le dernier soupir rendu par The Weeknd après un trip haletant. Lui-même, à bout de souffle, chante, comme exorcisé de ses démons : « I don't wanna touch the sky no more / I just wanna feel the ground when I'm coming down / It's been way too long / And I don't even wanna get high no more / I just want it out of my life ». De ses émotions les plus noires, l'artiste en tire pourtant son album le plus cohérent et le plus compact, malgré un démarrage poussif qui aurait mérité d'être réduit de moitié. A la fois exigeant et riche en tubes, "After Hours" est donc à la hauteur de l'attente. Les 14 titres de ce nouveau projet n'ont pas fini de quitter nos oreilles pour ces prochaines semaines de confinement. Non, The Weeknd ne déçoit pas. Mieux, avec "After Hours", il s'impose davantage comme une des plus grosses popstars du moment grâce à un album à la fois dense, exigeant et tubesque. De "Blinding Lights" à "In Your Eyes", Abel Tesfaye a conçu un disque passionnant et homogène, malgré une première partie plus graduelle. Un remède à la morosité actuelle !
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