The Rolling Stones

Crédits photo : Bestimage
Que vaut un concert des Rolling Stones en 2022 ? Les mauvaises langues vous diront que les ficelles et la setlist sont les mêmes depuis 30 ans et que le rythme a sérieusement ralenti au vu de l'âge des rockeurs sur scène. Elles n'ont pas forcément tort, mais une chose est indéniable : voir les Stones sur scène reste un véritable événement. Et les 55.000 spectateurs présents samedi soir à l'Hippodrome ParisLongchamp ne peuvent qu'acquiescer. Les mêmes qui ont bravé la chaleur et une heure de marche pour entrer dans l'hippodrome (quelle idée d'organiser un concert ici...). Et il se pourrait bien que cette tournée "Sixty", célébrant leurs 60 ans de carrière, soit leur dernière. Ça aussi, les Stones le répètent depuis 30 ans, mais entre une moyenne d'âge de 77 ans et surtout la mort du légendaire batteur Charlie Watts en août dernier, cela devient plus que plausible.

60 ans de carrière et de l'énergie à revendre

C'est d'ailleurs son visage qui apparaît en premier sur les écrans de la scène, à 21h30, pour une vidéo hommage. Avant que l'habituel message tonitruant ne résonne dans les enceintes : « Ladies and gentlemen, The Rolling Stones ! ». Le grand barnum est lancé ! Les premiers riffs de "Street Fighting Man" font lever autant de bras que de téléphones. Et une confirmation au bout de quelques minutes : oui, les Stones ont toujours la pêche et, à bientôt 79 ans, Mick Jagger est toujours une véritable pile électrique. Le public massé sur l'Hippodrome ParisLongchamp, qui a gardé les mêmes infrastructures que le festival Lollapalooza Paris la semaine précédente, est de tous âges et de tous pays. La plupart portent le t-shirt de la tournée (à partir de 40 euros) ou boivent une bière dans un gobelet à l'effigie de la fameuse langue tirée (11,50 euros). Oui, chez les Stones, tout a un prix, mais cela vaut amplement son argent.

L’entrée en scène des @RollingStones à l’Hippodrome ParisLongchamp 🔥 #SixtyTour pic.twitter.com/rxjb6DZrXt

— Purecharts (@purecharts) July 23, 2022

"Comment je suis venu ici ? En vélo avec Anne Hidalgo"

Aidé par un excellent son, le groupe enchaîne les "19th Nervous Breakdown" ou "Out of Time" ressortis des années 60 et même une reprise du cultissime "Like A Rolling Stone" de Bob Dylan, repris à tue-tête par la foule. Habituellement réservés en fin de show, les "Wild Horses" et "You Can't Always Get What You Want" font mouche dès le début, moins le récent "Living in a Ghost Town". Si Ron Wood et Keith Richards restent un peu en retrait, la tornade Mick Jagger fait le show et multiplie les allers-retours jusqu'aux extrémités de la scène pour les chanceux du premier rang, qui ont déboursé jusqu'à 340 euros. Et à son habitude, il prend plusieurs fois la parole en français pour rappeler qu'il s'agit là du 36ème concert parisien des Stones, qu'il a perdu 1.000 euros aux courses la dernière fois qu'il est venu à Longchamp (« J'ai parié sur le mauvais cheval ») ou rendre hommage à Charlie Watts (« Il nous manque, nous lui dédions ce concert »). Et lance, taquin : « Vous savez comment je suis venu ici cet après-midi ? En vélo avec Anne Hidalgo ». Eclats de rire et huées dans l'assistance !

Une mécanique bien rodée mais qui fait mouche

Tandis que le nouveau batteur Steve Jordan assure tout en restant discret, Keith Richards lui semble un peu plus perdu lorsqu'il rate le riff d'intro de "Honky Tonk Women" ou durant ses deux chansons solo dispensables "You've Got The Silver" et "Happy". Mais il garde malgré tout le sourire et son esprit rock n'roll. The show must go on, et la traditionnelle deuxième partie du concert aux allures d'enfilades de tubes débute. Les premiers accords orientalisants de "Paint It Black" réveillent la foule, qui chante et vibre à l'envie sur les suivants "Start Me Up" ou "Jumpin' Jack Flash". De quoi rappeler à quel point les innombrables succès des Stones n'ont pas pris une ride. Idem pour le chef d'oeuvre "Gimme Shelter" durant lequel la prestation vocale de la choriste Sasha Allen laisse le public sans voix. Sur les écrans, on voit rapidement apparaître un drapeau ukrainien applaudi par les 55 000 spectateurs. Le rappel se fait lui aussi sans surprise avec les mythiques "Sympathy for the Devil" et "(I Can't Get No) Satisfaction", qui finissent de convaincre les rares encore sceptiques, avant l'habituel salut de Mick Jagger, Keith Richards et Ronnie Wood.

Les @RollingStones enflamment Paris avec "Start Me Up" ⚡️ #SixtyTour pic.twitter.com/8zFHNQeAeP

— Purecharts (@purecharts) July 23, 2022

Si on peut effectivement reconnaître une mécanique usée depuis des décennies, les Rolling Stones ont encore et toujours assuré le show. En 2h15, les légendaires rockeurs ont balayé leur répertoire (excepté "Brown Sugar", musica non grata) avec une classe et une énergie qu'on leur envie toujours ; à un âge où beaucoup ont déjà quitté la scène. Et si cela venait à être leur ultime concert français, il n'y a pas à rougir tant les Rolling Stones sont partis hier soir par la grande porte du rock. It's only rock and roll but we like it !

L’heure des premières et des dernières. Mon premier concert des Rolling Stones sera peut-être leur dernier en France. Un show sans surprise mais avec toujours autant de classe et d’énergie 🔥 #Sixty pic.twitter.com/HCJuttMwUZ

— Théau (@theau_btl) July 24, 2022

Setlist du concert des Rolling Stones à Paris

Street Fighting Man
19th Nervous Breakdown
Tumbling Dice
Like a Rolling Stone
Out of Time
Wild Horses
You Can't Always Get What You Want
Living in a Ghost Town
Honky Tonk Women
You Got the Silver (chanté par Keith Richards)
Happy (chanté par Keith Richards)
Miss You
Midnight Rambler
Paint It Black
Start Me Up
Gimme Shelter
Jumpin' Jack Flash

Rappel :
Sympathy for the Devil
(I Can't Get No) Satisfaction