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Sexion d'Assaut : "Il y a un vrai problème avec notre image !"

Leur dernier album "L'apogée" s'est écoulé à plus de 600.000 exemplaires, se classant à la troisième place des albums les plus vendus en France en 2012. Alors que ce succès phénoménal perdure, la Sexion d'Assaut aborde 2013 avec au moins autant d'entrain, et en live avec une tournée qui continue de traverser le pays. La Sexion d'Assaut est d’ailleurs tête d'affiche du concert "Urban Peace 3" qui se déroulera au Stade de France le 28 septembre 2013. Nous avons rencontré les membres Maska et JR O Crom pour en apprendre davantage sur leurs projets, en groupe comme en solo.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard et Laurent Sandrès.

Votre dernier album "L'apogée" a été la troisième meilleure vente de l'année 2012, derrière Adele et Céline Dion. Vous attendiez-vous à un tel succès après une période plus trouble ?
JR O Crom : Franchement, pour ma part non.
Maska : On travaille très sérieusement nos projets, puis la communication, le marketing... Après, il y a toujours un facteur dont on n'est pas maître, donc forcément on est agréablement surpris dans le sens où c'est quelque chose qu'on visait. On a toujours parlé du "disque de cristal", qui est plus qu'un disque de diamant, un titre qui n'existe pas et, aujourd'hui, on peut dire qu'on l'a atteint. Ça ne nous tombe pas dessus gratuitement car on a beaucoup travaillé pour ça !

On travaille sur des projets solos
Il y a les ventes de disques, mais aussi la tournée, l'une des plus grosses de 2012 et qui se prolonge cette année. Vous ne vous reposez jamais ?
Maska : Non et tant mieux ! Avant, on travaillait pour pouvoir en faire notre passion et aujourd'hui on vit de notre passion. On ressent la fatigue, mais on ne ressent pas le travail en termes de contrainte. On aime ce qu'on fait.

L'aventure "L'apogée" continue cette année avec l'Olympia les 1er et 2 juin, et "Urban Peace 3" en septembre. Peut-on envisager que la tournée se poursuive cet automne ?
Maska : On n'en sait rien pour l'instant, on n'a pas les dates. Mais c'est possible. Ça va dépendre de la demande. Tant qu'on est demandé pour chanter nos titres, on les chantera. Et puis, en parallèle, on travaille sur des projets solos. On approfondit avec la personnalité de chacun. Il y a JR O Crom et Doomams qui font un projet en commun, moi je fais un album qui va sortir l'année prochaine aussi, Black M et Maitre Gims travaillent beaucoup également.

Est-ce que ces projets solo ne risquent pas de remettre en question l'existence de la Sexion D'Assaut à plus long terme ?
Maska : Non. Parce que notre musique a toujours évolué avec nos vies personnelles. Le fait d'être en solo veut dire qu'on est des adultes et qu'on a envie de s'affirmer en tant que personne unique. Le groupe, c'est notre histoire d'amitié qui perdurera. Quoi qu'il arrive, on se retrouvera par la suite tous ensemble.

La promotion de l'album "L'apogée" se poursuit. Il y a eu le single "Problèmes d'adultes", mais il n'a pas bénéficié de clip. Pourquoi ?
Maska : C'est vrai. On a fait des clips qui ne nous ont pas satisfaits. On a préféré ne pas les publier. On a eu l'expérience de clips qu'on a faits et qu'on a regrettés. Il faut parfois laisser place à l'imaginaire des gens pour qu'ils se fassent une idée et être sûr de ne pas les décevoir.

Le titre "Problèmes d'adultes" est plutôt dans la lignée d'un "Avant qu'elle parte". Puise-t-il lui aussi son inspiration dans une expérience personnelle ?
Maska : "Avant qu'elle parte", c'est un vécu personnel, mais "Problèmes d'adultes", c'est juste une réflexion sur un thème. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'enfants qui ont des responsabilités énormes et personne n'en parle jamais. On est là pour ça, en tant qu'artiste, pour donner de la voix à ces personnes.

Le succès, la tournée, l'album. Vous n'avez pas peur de prendre la grosse tête ?
JR O Crom : Non. On l'aurait prise depuis longtemps je pense.
Maska : On est des amis. On se conseille entre nous. Le fait d'être toujours ensemble nous permet de rester dans notre bulle. On reste des potes, c'est ce qui nous protège.

Les clashs, ça peut toucher tout le monde un jour ou l'autre
Après les Olympia, la prochaine étape sera le Stade de France. Être tête d'affiche du concert "Urban Peace 3", c'est plutôt flatteur, non ?
JR O Crom : C'est un honneur. On promet de se donner. Avec tout le monde qu'il y aura, c'est obligé de mettre le paquet.
Maska : On promet d'être à la hauteur !

Pour "Urban Peace 3", la présence de La Fouine a été annoncée. Il n'y aura donc vraisemblablement pas Booba. En tant que groupe de rap, que pensez-vous de ce clash qui n'en finit pas entre les deux rappeurs ?
JR O Crom : Nous, on n'a pas besoin de ça. Si on était entré de ce genre d'histoires, on n'aurait pas vendu autant de disques. Et on ne serait très certainement pas là où nous sommes ! De nature, on n'est pas comme ça. On est jeune, on aime bien s'éclater et on est à fond dans notre musique.
Maska : Nous, ça a toujours été la musique et les textes. Point.

Depuis quelques temps, une meilleure image du rap émerge, et avec un clash comme celui opposant Booba à La Fouine, on retombe dans le côté un peu bling bling. Vous n'avez pas peur que cette affaire altère l'image du rap ?
Maska : Non, le rap a de toute façon une mauvaise image à la base. Ce n'est pas à cause de ces histoires de clash que ça changera. Le rap est une musique qui est issue des problèmes sociaux que l'Etat ne veut pas forcément voir et médiatiser. Les problèmes qu'il y a dans les quartiers ne sont pas que les problèmes des gens qui y vivent mais ceux de l'Etat. C'est pour ça que le rap n'est pas médiatisé. Après, les clashs, on en a vu dans d'autres styles de musique, et ça n'a pas pour autant entaché le style. Je parle de Noir Désir ou d'autres qui ont connu des choses peu glorieuses. Donc, il faut savoir prendre du recul par rapport à ça. Les clashs, ça peut toucher tout le monde un jour ou l'autre. Il faut savoir faire des distinctions et ne pas faire d'amalgame. Ce ne sont pas toujours les rappeurs qui en sont responsables.

On aurait été vexé de ne pas gagner aux NRJ Music Awards !
Au Stade de France il y aura d'autres groupes, comme PSY 4 de la Rime ou IAM. Ils reviennent cette année alors que débarque 1995. Ne craignez-vous pas que tous ces groupes ne vous grignotent un peu de terrain ?
Maska : Non. Plus les gens mangent, et plus il y a à manger. Tant mieux, ça élève forcément le niveau du rap en France. Ça veut dire que le rap se vend encore très bien.

Le Stade de France, ici, c'est dans le cadre d'un projet de plus grande ampleur. Le faire en tant que Sexion d'Assaut, c'est pas quelque chose qui vous tente, un nouveau défi ?
Maska : C'est un petit peu prématuré, mais c'est un projet auquel on a pensé. Je ne peux pas communiquer dessus.

Crédits photo : affiche du concert Urban Peace 3
Vous avez récemment été invités à plusieurs cérémonies. Vous avez remporté le NRJ Music Award du groupe de l'année mais pas la chanson de l'année avec "Avant qu'elle parte" aux Victoires de la Musique. C'est important pour vous ces distinctions ou ça ne change rien ?
Maska : Oui. Complètement. On fait bien la différence. Pour les NRJ Music Awards, c'est le peuple qui vote directement. On aurait donc été un peu plus vexé de ne pas gagner ! Aux Victoires de la Musique, ce sont majoritairement des professionnels qui votent, donc c'est très courant que Pascal Obispo ou Diam's, même s'ils ont connu des grands succès, ne remportent rien. Ce n'est pas une première, donc on ne va pas se dire que c'est parce qu'on est des rappeurs. On n'est pas l'exception à la règle.

En France, le rap occupe une place à part. Il est stigmatisé quand il n'est pas volontairement ignoré. On voit beaucoup de télé-crochets en ce moment, et peu de rap, des invités sur quelques plateaux. Vous ne vous dites pas parfois qu'il y a encore du chemin à parcourir pour que le rap soit représenté à sa juste valeur ?
Maska : Quand on regarde la proportion des ventes de rap par rapport au reste de la musique, on se dit que ce courant a largement sa place et qu'il n'est pas assez représenté médiatiquement. Après, il faut savoir que la France a sa culture musicale, qui et très différente des Etats-Unis. Mais maintenant, le rap parle de plus en plus à différentes catégories sociales et prend sa place dans le paysage français.

On n'a jamais prétendu être des modèles mais on assume
Vous considérez-vous comme les ambassadeurs du rap français ?
Maska : Ce sont nos responsabilités mais on ne les a pas choisies. On n'a jamais prétendu être des modèles mais on assume. Il faut faire attention à notre image, qu'elle soit bonne car c'est important. Ce n'est pas seulement notre responsabilité mais celle de tout le rap français.

En termes d'image justement, votre marque Wati B est sur le maillot de Montpellier. C'est un contrat publicitaire important pour vous. Est ce que ça ne vous donne pas envie de poursuivre avec d'autres partenariats ?
Maska : Si. Bien sûr ! Il y a aussi l'équipe de basket de Nanterre qui a été sponsorisée. Ça fait plaisir. On voudrait repousser nos ambitions encore plus loin.

Pourrait-on vous voir dans des publicités ?
Maska : On est très demandeur de ça mais il y a un vrai problème avec notre image. On n'est pas toujours accepté par rapport à des clichés. C'est dommage parce qu'on représente les jeunes et les marques y gagneraient. Il y a énormément de jeunes qui aimeraient nous ressembler donc c'est vendeur.

Quel est le prochain gros challenge ?
Maska : Pour l'instant, ça va être d'optimiser les carrières solo de chacun tout en maintenant en parallèle le groupe.
Pour en savoir plus, visitez sexiondassaut.com et la page Facebook du groupe.
Écoutez et/ou téléchargez "L'Apogée" de Sexion d'Assaut.
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