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Histoire d'un tube : "God Save The Queen" des Sex Pistols (1977)

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
A l'occasion du jubilé de platine de la reine Elisabeth II, retour sur l'un des morceaux les plus cultes et controversés de l'histoire : "God Save The Queen" des Sex Pistols, qui défraya la chronique à sa sortie en 1977 et incarne à lui toute l'insolence du mouvement punk.
Crédits photo : Montage / Bestimage
"God Save The Queen" est l'hymne national - bien que non officiel - du Royaume-Uni. Mais dans la culture populaire, c'est aussi le nom d'un tube mythique des Sex Pistols devenu le fer de lance du mouvement punk. Un seul album, "Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols", aura fait entrer la formation londonienne dans l'histoire du rock'n'roll, laissant sur son passage une traînée de souffre, d'insolence et de controverses. Erigés en idoles par une jeunesse contestataire dès la parution de leur premier single "Anarchy in the U.K" en 1976, les quatre musiciens sont entrés dans la légende un an plus tard, le 27 mai 1977, grâce à leur deuxième titre, à l'origine d'un scandale sans précédent outre-Manche. Bien que le chanteur John Lydon a au fil du temps plaidé la simple coïncidence, "God Save The Queen" a débarqué avec fracas sur les ondes au moment des festivités autour des 25 ans de règne de la reine Elisabeth II. Trois minutes et 19 secondes de riffs ravageurs et de paroles provocatrices (« A fascist regime », « There is no future in England's dreaming ») auront suffi à bousculer l'ordre établi dans un pays qui, scandalisé, y voit un hymne antimonarchique.

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Shocking !


Censurée par la BBC et l'Independent Broadcasting Authority, la chanson précipite les rockeurs dans une déflagration médiatique et morale dont ils n'ont peut-être jamais anticipée l'ampleur mais pour laquelle ils ont assurément soufflé sur les braises. La pochette, cultissime et réalisée par l'artiste Jamie Reid, représente une reine Elisabeth II défigurée devant l'Union Jack, avec des lettres de journaux qui lui bâillonnent la bouche et lui aveuglent les yeux. Le magazine GQ la désignera comme la plus grande pochette de tous les temps en 2001 ! En prime, le 7 juin 1977, le jour du jubilé, les Sex Pistols s'offrent un coup de pub culotté en interprétant "God Save The Queen" toutes guitares dehors à bord d'un bateau qui navigue sur la Tamise... et s'arrête juste devant le palais de Westminster. A la clé ? Une bagarre et 11 arrestations par les forces de police. Devenu l'ennemi public numéro un, John Lydon se fait à l'époque fréquemment agresser dans la rue par des Britanniques furieux. Pourtant, son intention première était de refléter la colère sourde de la classe ouvrière anglaise : « On n'écrit pas une chanson comme "God Save The Queen" parce qu'on déteste la race anglaise. On écrit une telle chanson parce qu'on les aime, et qu'on en a marre de les voir maltraités ».

Regardez le nouveau clip de "God Save the Queen" :



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Aujourd'hui réhabilitée et considérée comme une oeuvre majeure du courant culturel britannique, "God Save The Queen" avait en 1977 fait les frais de la gigantesque polémique qu'elle a suscitée. Sans la vitrine d'exposition des radios ayant participé à son boycott, la chanson avait été privée de numéro un au Royaume-Uni, bloquée par "I Don't Want to Talk About It" de Rod Stewart. Mais le jubilé de platine de la reine Elisabeth II, qui débute aujourd'hui et coïncide avec le 45ème anniversaire du morceau, pourrait peut-être enfin lui rendre justice : de multiples célébrations sont lancées, comme la parution d'un vinyle ("The Original Recordings") dans différentes éditions limitées, un nouveau clip réalisé par Julien Temple, une série documentaire réalisée par Danny Boyle sur Disney+, et même une pièce commémorative. Le punk n'a jamais été aussi cool.

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