Saez

Crédits photo : ABACA
Pas de photos, quasiment aucune interview et aucun passage à la télévision depuis la sortie en mars de son dernier album "Miami". Saez préfère l'ombre à la lumière. Le chanteur continue de mener sa barque en marge d'une industrie du disque qu'il semble mépriser, au risque de ne plus être entendu. Mais il peut compter sur un public fidèle qui le suit depuis quinze ans et la sortie de son premier album "Jours étranges", sur lequel on retrouve notamment son hymne "Jeune et con". Depuis, Saez n'a plus vraiment signé de tubes mais continue de vendre des disques. Pour preuve, son précédent opus "Messina" (2012), un triptyque acoustique contestataire, a séduit 65.000 Français en un an. Et ce sans soutien des radios, qui n'ont pas joué les singles "Betty" et "Les fils d'Artaud".

Pareil pour "Miami", premier extrait éponyme du huitième opus de Saez, sorti quelques mois seulement après "Messina". Plus produit, ce disque très sombre a beaucoup fait parler au printemps pour sa pochette montrant des fesses de femme masquées par une Bible. Le cocktail sexe, religion et drogue fait encore une fois des étincelles. Tous les textes sont signés Damien Saez et l'idée maîtresse est comme toujours de dénoncer la négligence des sociétés modernes à l'égard des hommes. 40.000 exemplaires de cet album ont trouvé preneur à ce jour. Ce n'est sans doute pas assez pour le chanteur qui en propose un nouvel extrait aux radios cette semaine, "Rochechouard". Les Parisiens le savent, cet intitulé fait référence à une station de métro, Barbès-Rochechouard, un quartier très fréquenté par les touristes mais aussi un des plus malfamés de la capitale.

Ecoutez un extrait du nouveau single de Saez, "Rochechouart" :



Il y a peu de chances que ce titre passe en radio, et Saez ne pourra pas compter sur la scène pour séduire le public avec ce titre. L'artiste a en effet terminé cet été sa tournée entamée plus tôt cet hiver. En plus d'avoir foulé la scène de plusieurs Zénith cette année, Saez a profité de la saison des festivals pour faire quelques apparitions en plein air. C'est d'ailleurs à l'occasion de son passage à la Rochelle, pour la 29ème édition des Francofolies, que Saez s'en est pris au ministère de la Culture. L'artiste s'était effectivement lancé au mois de juillet dans un monologue de cinq minutes pour critiquer le « ministère du vent, de l'air » devant la ministre Aurélie Filippetti en personne. Une attaque cinglante qui lui a valu des applaudissements, mais aucune réponse de la principale intéressée...