Roger Waters

Crédits photo : Bestimage
Roger Waters est en pleine tournée mondiale pour présenter son spectacle d'adieu "This Is Not A Drill", vraie-fausse mise en retraite de l'ancienne figure de Pink Floyd. « Ce titre est une blague, le genre de choses qu'un artiste proclame pour vendre des billets. Tout en continuant de donner des concerts jusqu'à sa mort » sourit-il dans les pages de Paris-Match en prenant Charles Aznavour pour exemple, heureux de proposer un show à la dimension politique très affirmée. « J'ai le sentiment qu'une majorité du public comprend ce que j'ai à dire, accepte l'idée que l'on est ensemble dans cette galère et qu'il faut être capable d'aider la femme noire sans abri qui dort dans la rue comme le réfugié syrien. Ce qui me surprend, c'est aussi la capacité des gens à réagir positivement face à l'histoire que je présente » affirme le rockeur de 79 ans, dont les prises de position controversées ne font pourtant pas l'unanimité. Depuis septembre dernier, le rockeur est déclaré persona non grata à Cracovie en Pologne après des propos polémiques sur la guerre en Ukraine. Ses concerts dans la capitale avaient été annulés par la municipalité, et aujourd'hui, la ville de Francfort prend la même décision.

"L'un des antisémites les plus connus au monde"

Quelques jours après son passage à l'Accor Arena de Paris et au Stade Pierre Mauroy de Lille, Roger Waters devait se produire le 28 mai prochain devant 13.000 spectateurs au Festhalle de la cité allemande. Mais la représentation a été suspendue par les autorités de Francfort. « Le contexte de l'annulation est le comportement anti-israélien persistant de l'ancien leader de Pink Floyd, qui est considéré comme l'un des antisémites les plus connus au monde. Il a appelé à plusieurs reprises au boycott culturel d'Israël et a établi des comparaisons avec le régime d'apartheid en Afrique du Sud. Il a fait pression sur les artistes pour qu'ils annulent des événements en Israël » aurait déclaré un porte-parole dans un communiqué relayé par l'Agence télégraphique juive (JTA). Le Festhalle, où il devait chanter, est un lieu chargé d'histoire. La bâtisse avait été utilisée pour la détention de 3.000 hommes juifs arrêtés durant la Nuit de cristal, entre le 9 et le 10 novembre 1938, événement tragique ayant mené à la destruction des commerces, entreprises et lieux de culte appartenant à des Juifs sur ordre d'Adolf Hitler. Les prisonniers avaient par la suite été déportés dans les camps de concentration.

Love you my brother, shoulder to shoulder!✊🏼Fuck ‘em! https://t.co/SAqORgpwMR

— Roger Waters (@rogerwaters) February 27, 2023

"Qu'ils aillent se faire f**tre !"

Durant l'année 2013, Roger Waters avait suscité une vive polémique en établissant un parallèle entre l'Etat d'Israël et l'Allemagne nazie, sur la question du territoire palestinien. Durant un concert, il avait également utilisé un ballon en forme de cochon orné d'une étoile de David comme décor. Il s'était justifié en précisant que le croissant islamique et la croix chrétienne figuraient également sur cet élément gonflable. « Je n'ai rien contre les juifs, ni contre les Israéliens, et je ne suis pas antisémite. Je ne fais que déplorer la politique du gouvernement israélien dans les territoires occupés et à Gaza. Elle est immorale, inhumaine, et illégale. Et je continuerai mon combat non violent tant que le gouvernement d'Israël continuera avec cette politique » s'était-il alors défendu dans les pages du Guardian. Sur son compte Twitter, l'artiste a d'ailleurs partagé une vidéo du docteur Ramzy Baroud expliquant que le soutien du rockeur à la Palestine est la véritable raison se cachant derrière l'annulation du concert à Francfort. Avant d'adresser un message sans équivoque à la municipalité : « Qu'ils aillent se faire f**tre ! ».