Red Hot Chili Peppers

Crédits photo : Capture d'écran France 2
« And now, the end is near / And so I face the final curtain ». Il est 0h02 quand Yseult s'avance sur la scène centrale du Stade de France. Seule, elle va suspendre le temps avec une reprise époustouflante de "My Way", accompagnée d'une nuée de feux d'artifices, afin de mettre un terme à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024, et plus généralement à cette grande liesse populaire qui a offert aux Français une parenthèse enchantée durant deux semaines. Quelques minutes avant son apparition, le passage de relais a été fait avec Los Angeles, qui accueillera les JO de 2028. Après être descendu du toit du Stade de France en rappel, Tom Cruise s'est emparé du drapeau olympique avant de prendre la direction de la Cité des Anges, où il a accroché les anneaux au panneau Hollywood. Grâce à une cycliste, le drapeau a continué son chemin dans la ville californienne, du Los Angeles Memorial Coliseum (un des deux stades qui accueillera la cérémonie d'ouverture) jusqu'à Long Beach où trois stars californiennes ont mis le feu.



Tout d'abord, les sautillants Red Hot Chili Peppers ont ambiancé la foulé présente sous l'écrasant soleil californien avec leur tube "Can't Stop", avant que Billie Eilish ne vienne entonner son nouveau tube "Birds of a Feather". Enfin la coqueluche des JO de Paris, Snoop Dogg, a interprété son classique "Drop It Like It's Hot" puis "The Next Episode" avec Dr. Dre, rappelant la mi-temps du Super Bowl 2022. Un avant-goût cinq étoiles de Los Angeles 2028 donc, même si les téléspectateurs et internautes ont été moyennement convaincus par cette séquence. Sur les réseaux sociaux, bon nombre de commentateurs se disent déçus par ce segment, en décalage avec le reste de la cérémonie, et proposé sur une petite scène en bord de mer. « Déjà ringards ces jeux de LA, Red Hot, Tom Cruise, naphtaline... », « Je m'attendais à un truc un peu plus fou les amis de LA là. Je me fais un peu ch*er, on dirait le Coachella de Wish », « On les enterre avec leur décor de kermesse là », « Mais à quel moment quelqu'un se dit que Dre sur une plage à LA devant 200 Angelinos, c'est mieux que Dre au Stade de France devant 80 000 personnes et la Team USA ?! ».

"Déjà ringards"

Et les critiques fusent encore ce matin. « Dire que les Américains ont critiqué les Jeux de Paris. On va rigoler en 2028 ! », « Chers amis américains, si vous voulez être aimés du reste du monde, vous devriez vous ouvrir et regarder d'autres perspectives, tout ne doit pas forcément de votre point de vue, une telle arrogance et un tel égoïsme crée une image des Américains qui est encore plus détestable », « Ils vont tellement forcer sur [le culte de la célébrité] alors que les gens veulent juste voir les athlètes » peut-on également lire parmi des commentaires très populaires sur Instagram. Si certains ont tout de même apprécié, d'autres s'amusent de voir ces énormes stars de la musique réunies pour ce qui est seulement le passage de relais : « On les a mis au défi de faire mieux que nous mais ces c*ns d'Américains ont trop de STARS, même là pour une beach party ils commencent à nous mettre une petite claque derrière la nuque ».

Mais de quoi tu parles sérieux ! On les enterre avec leur décor de kermesse là. https://t.co/KvNtvAF0IR pic.twitter.com/38fAkRILBa

— C'est cadeau (@AtheismisComing) August 11, 2024

Le New York Times déchire le concert sur la plage à L.A., pas digne de la grandeur et de l'ambition parisienne. pic.twitter.com/gEp3rpf4ZB

— Vincent Glad (@vincentglad) August 11, 2024

"Une sérieuse déception"

Et même le New York Times y est allé de sa critique. Sur le fil actu de la soirée, le journaliste Jon Pareles écrit : « Après l'ampleur et l'ambition du spectacle de Paris, un big bang, le passage de relais était un gémissement très faible. Les Red Hot Chili Peppers se sont déchaînés, Billie Eilish a ému et Snoop Dogg a fait venir l'invité le moins inattendu, Dr. Dre, (...) cela les a tous réduits à une simple fête sur la plage ». Et sa collègue Sarah Lyall d'ajouter : « Après toute l'imagerie de la France - la Tour Eiffel, Versailles - se retrouver sur une cabane sur la plage peinte avec "LA28" ressemble à une sérieuse déception ». Dans le même esprit, le Los Angeles Times écrit que si cette prestation californienne a eu « l'effet escompté, à savoir générer du buzz et des dollars », Casey Wasserman, président du comité olympique de LA 2028, est conscient qu'« il ne peut pas répliquer les Jeux Olympiques de ces deux dernières semaines ». L'exception culturelle française !