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Mikelangelo Loconte en interview

Après avoir cartonné à Paris, l'opéra-rock "Mozart" a récemment débuté une grande tournée dans toute la France. Le public ne s'y trompe pas et la troupe assure ainsi plusieurs représentations dans chaque ville. Disque de Diamant, l'album du spectacle est également très plébiscité et permet de retrouver les chansons de ce surprenant show. Toutes les équipes à l'origine de ces chansons et de ce spectacle ainsi que les artistes présents sur scène sont au service d'une histoire, celle d'un créateur et musicien hors-norme, Mozart. Mikelangelo Loconte l'interprète avec talent, sensibilité et justesse. De ses débuts à la rencontre avec le grand public en passant par ses nombreuses casquettes artistiques et tout le travail réalisé pour "Mozart", Mikelangelo Loconte n'élude aucune question. Interview.
Bonjour Mikelangelo, comment as-tu été choisi pour interpréter le rôle principal de cet opéra-rock "Mozart" ? (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Mikelangelo Loconte : Le premier signe a été un coup de téléphone de Jean-Pierre Pilot. Il est un des réalisateurs du spectacle et nous avons des amis en commun. Nous nous sommes ensuite rencontrés dans un bistrot et les choses se sont enchaînées.

Les producteurs Albert Cohen et Dove Attia ont déjà connu des succès importants avec "Les Dix Commandements" et "Le Roi Soleil". Est-ce que cela t’as mis en confiance ?
Je craignais qu'ils créent un Mozart au premier degré.
D’un côté, je dirais que oui car ce sont des gens qui savent faire un bon spectacle live. D’un autre côté, j’avais un peu peur car ils ont fait des spectacles de variétés et je n’aurais pas eu ma place dans ceux-ci. Je craignais également qu’ils créent un Mozart au premier degré et trop dans le bon goût. Ils ont été plus au fond des choses donc je suis très satisfait du résultat.


Découvrez un teaser de l'opéra-rock "Mozart" :


Tu es Italien et est-ce que le fait d’interpréter en français Mozart, qui était Autrichien, a été pour toi un défi supplémentaire ?
L’équipe du spectacle a cherché partout et a fait de nombreux castings sauvages.
Le véritable enjeu était de trouver un garçon pouvant interpréter un rôle pareil. L’équipe du spectacle a cherché partout et a fait de nombreux castings sauvages. C’est d’ailleurs souvent le mieux. Il y a des artistes qui font les files d’attente pour la Nouvelle Star… mais il y en a aussi beaucoup qui estiment qu’une carrière peut se faire à partir d’un album autoproduit, de petites scènes avec des musiciens… Ces artistes sont certainement plus intéressants car ils préparent un message. Il faut reconnaître que parfois, les gens qui se présentent dans les concours n’ont pas grand-chose à dire. Le fait que la famille, les amis… disent qu’une personne sait chanter ne fait pas d’elle un artiste.

Tu parles des télécrochets mais tu es aussi assez critique sur le célèbre festival de San Remo. Quel regard portes-tu sur cet évènement reconnu dans toute l’Europe ?
Je pense que ce festival est inutile. C’est devenu un jeu entre les maisons de disques et il y a pas mal d’arrogance dans tout cela. Ils se font plaisir pour eux-mêmes. San Remo reste le plus grand évènement en Italie mais je trouve honteux de mettre autant d’argent dans une manifestation qui n’a aucun intérêt pour le public. Les gens n’achètent pas les albums des artistes qui passent à San Remo. Il faudrait que le festival change d’orientation musicale ou qu’il s’ouvre aux jeunes qui peuvent vraiment réussir et intéresser le public.

À l’âge de 21 ans, tu as rencontré Rita Pavone, célèbre chanteuse et actrice italienne. Est-ce que cela a été un déclencheur dans ta carrière ?
Oui car avant elle, des gens me disaient que c’était juste impossible ce que j’avais dans la tête. Je viens d’un endroit où il n’y avait ni école de musique, ni école de danse et où il fallait faire au moins vingt kilomètres pour acheter un album. Rita Pavone m’a fait comprendre que je pouvais en effet faire quelque chose dans la musique.

Pourquoi as-tu fait le choix de quitter l’Italie ?
On me félicitait pour mon travail mais personne ne se bougeait pour moi.
Il est arrivé un moment et je le dis avec humilité, on me félicitait pour mon travail mais personne ne se bougeait pour moi. On me disait aussi que mes chansons étaient trop décalées par rapport à celles des autres et que je ne pouvais pas m’exprimer. Certains commençaient à travailler avec moi mais ils le faisaient entre guillemets pour la frime. Leur but était notamment d’aller dans les cocktails, à gauche et à droite, se montrer… alors que moi, j’aime tout simplement travailler et proposer des choses au public.



Tu es arrivé en France avec un spectacle musical qui s’appelait "Les Nouveaux Nomades" et tu chantais d’ailleurs en phonétique. Que retiens-tu de cette expérience ?
À la base, je devais enregistrer un album et mettre ma voix sur le projet. Il n’y avait pas encore la proposition de la scène. Cela est donc resté une expérience relative.

Comment as-tu appris le français ?
Le français est une langue qui m'a toujours énormément intéressé.
Je l’ai appris en travaillant en studio, en discutant avec les gens dans la rue, la nuit dans les bistrots… C’est une langue qui m’a toujours énormément intéressé et d’ailleurs, quand j’étais en Italien et que je ne parlais pas le Français, j’avais quand même voulu écrire une chanson dans cette langue.

Est-ce que le fait de quitter ton pays natal pour aller réussir ailleurs est ton plus grand point commun avec Mozart ?
Sans aucune prétention, il y a d’autres signes. Il est mort un 5 décembre, je suis né un 5 décembre. Il est décédé à 35 ans, j’avais cet âge lorsque j’ai commencé le projet. Je me reconnais un peu à travers lui car tout ce qu’il voulait faire n’était pas vraiment compris. Il voulait faire l’artiste comme on le fait actuellement. On travaille, la création est sur un CD, les gens peuvent l’écouter librement et la communication prend de l’importance. Mozart avait cependant compris que ses partitions avaient de la valeur et il ne voulait pas les laisser entre les mains de n’importe qui.

Quel regard portes-tu sur son indépendance et son côté parfois rebelle ?
Il a finalement été très raisonnable car il avait un bagage technique énorme et une immense inspiration. Il a même fait preuve de sagesse. Ensuite, il est évident qu’il a dû être subversif car son père a fait une vie qui ne lui plaisait pas. Celui-ci avait énormément de talent mais il était soumis au pouvoir. C’est là que Mozart a puisé son côté rebelle, ce qui a notamment nourri "Don Juan", "Les Noces de Figaro"…

Comment t’es-tu préparé à devenir Mozart sur scène ?
Je pouvais en faire une personne ou un personnage.
Je pouvais en faire une personne ou un personnage. J’ai décidé d’en faire une personne et de mettre ma sensibilité au service de cette nouvelle identité. Il m’a toujours paru indispensable de rechercher les vraies émotions sur scène afin qu’il puisse en transparaître quelque chose de juste.



Retrouvez Mikelangelo Loconte (Mozart) et la troupe de "Mozart" dans "Tatoue-moi" :


Le premier single "Tatoue-moi" a été au départ peu diffusé sur les ondes. Le titre a ensuite été n°1 des ventes pendant plusieurs semaines et les radios se sont étrangement montrées moins frileuses. Comment as-tu vécu cette période ?
C’était un véritable défi. Je trouve bien plus intéressant de faire connaître un projet avec une chanson un peu bizarre plutôt qu’avec quelque chose de fade. Je pensais donc qu’il nous fallait arriver avec un morceau qui déchire ou qui soit complètement barjot. Quand l’équipe a fait écouter "Tatoue-moi", les gens disaient que c’était justement un morceau trop fou et que cela ne pouvait pas être un single. Pour eux, ce n’était pas radiophonique car il y aurait eu un trop grand décalage avec les autres titres diffusés sur les ondes. J’ai aimé que cela ne soit pas passé ainsi et qu’à un moment, quelqu’un dise que ce serait comme ça et pas autrement. La suite nous a joliment donné raison.

Les spectacles musicaux "Cléopâtre" et "Mozart" sont presque arrivés dans la même période. En terme de ventes, "Cléopâtre" a cependant eu un succès moindre que "Mozart". Quel regard portes-tu sur ce constat ?
Je trouve qu’il y a également de bonnes chansons dans "Cléopâtre". Quand j’ai vu le spectacle, je me suis amusé, sur l’aspect visuel surtout. Après, je pense qu’ils auraient pu soigner certains détails, notamment sur le plan de la comédie. Un bon spectacle ne doit jamais oublier qu’il est là pour raconter une histoire, c’est la même chose pour un film d’ailleurs. Il faut savoir le faire et ce n’est pas évident. Malgré l’énorme investissement de Sofia Essaidi, malgré les talents des personnes présentes, malgré les danseurs qui sont juste incroyables…, ce spectacle musical est peut-être arrivé trop tard.

Sans vouloir faire de comparaisons, il y a plusieurs différences entre "Mozart" et d’autres spectacles musicaux tels qu’on les a connus en France. Selon toi, qu’est-ce qui rend celui-ci différent des autres ?
Il ne suffit plus de surprendre.
C’est entièrement une création comme "Le Roi Soleil" et "Les Dix Commandements". Il me semble qu’il y a en plus quelque chose de métaphysique et de cinématographique. La danse raconte une histoire. Ce n’est pas un chanteur devant et des danseurs qui font du mouvement derrière pour pouvoir en mettre plein les yeux au public. Il ne suffit plus de surprendre. C’était le moment de raconter une histoire, même avec la danse, et cela se fait depuis un bon moment à Broadway. C’est d’ailleurs pour cela que l’on a travaillé avec un chorégraphe de Broadway afin d’avoir ce regard de l’étranger et d’apporter cette perspective en plus.



Est-ce que tu t’attendais à un tel succès ?
Évidemment non. Nous sommes tellement concentrés sur notre travail que l’on ne pense pas vraiment à cela d’ailleurs. Ceci dit, on espère tous que cela va durer mais on ne le sait pas, cela nous fait même un peu peur en fait. On travaille et on essaie d’être au mieux pour garder ce succès.

Le spectacle a cartonné à Paris. Quel est ton état d’esprit en commençant cette grande tournée ?
Je me sens un peu stressé. Il y a toujours des ajustements et j’ai le sentiment de recommencer à chaque spectacle. Il faut soigner tout ce qui fait le spectacle et toujours se remettre en question afin de donner le meilleur.

Avec l’Opéra-Rock "Mozart", le grand public te découvre chanteur mais tu es également musicien, poète, peintre et sculpteur. Comment es-tu devenu un artiste ouvert sur toutes ces formes d’expression ?
Cela me permet de ne pas me sentir esclave d’un seul art.
Depuis tout petit, je m’intéresse à tous les arts et c’est ensuite que j’en ai compris les raisons. Je suis très attaché à la communication créative à 360 degrés et j’aime pouvoir changer le moyen de l’expliquer. Cela me permet de ne pas me sentir esclave d’un seul art. Je mets ainsi mes émotions et mes sentiments au service de plusieurs formes d’expression. Après, je fais des choix, j’équilibre et j’assume mais je le fais toujours du mieux possible. Quand je fais quelque chose, je tiens à le faire sérieusement et donc à ne jamais le faire à moitié.

Avec la tournée de "Mozart", arrives-tu à trouver le temps nécessaire pour tes autres créations ?
J’essaie de le trouver. Ceci dit, c’est plus une question d’inspiration que de temps. Quand je veux vraiment écrire une poésie par exemple, je l’écris.

Retrouvez Mikelangelo Loconte (Mozart) et Florent Mothe (Saliéri) en duo sur "Vivre à en crever" :



Est-ce qu’il t’arrive de penser à l’après "Mozart" ?
Sur scène, je ne suis pas différent de celui que je suis.
Je ne m’arrête jamais donc je continue à travailler beaucoup à côté. "Mozart" est pour moi une parenthèse qui me fait beaucoup évoluer. Je reste l’artiste que je suis et d’ailleurs sur scène, je ne suis pas différent de celui que je suis. Ma coiffure, mon maquillage… sont les miens. Je continuerai à composer, à écrire des poésies, à dessiner et peut-être qu’un jour, je sortirai un album.

Et il sera dans quel style musical ?
Ce sera du rock avec des arrangements symphoniques.

Quel message aimerais-tu transmettre au public et aux internautes ?
Il faut réévaluer l’importance des rêves.
Il faut réévaluer l’importance des rêves. Nous sommes dans une époque où les rêves doivent devenir un peu plus sérieux. Tout est devenu tellement formaté que l’on risque de tous se ressembler, sans aucune idée et de s’enthousiasmer pour des choses qui ne sont pas d’ailleurs pas du tout des idées. Cela me fait peur de voir des gens qui écoutent un groupe, qui s’inspire de groupes précédents, et qui disent que ce qu’ils écoutent est nouveau. Il est clair que cela n’est pas du tout nouveau. Il va donc falloir commencer à rêver de nouveau.



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Pour écouter et/ou télécharger l'intégrale du spectacle "Mozart", cliquez sur ce lien.

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