Michel Polnareff

Crédits photo : Abaca
Le 3 décembre dernier, Michel Polnareff était transporté en urgence à l'hôpital américain de Neuilly en raison d'une « insuffisance respiratoire ». La veille, le chanteur de 72 ans avait annulé son concert à Paris, se disant dans un état « d'épuisement total ». Le dernier show de sa tournée, prévu le samedi soir à Nantes, était lui aussi déprogrammé dans la foulée. Le lundi matin, son agent Fabien Lecoeuvre révélait à la presse que l'interprète de "Lettre à France" se trouvait « entre la vie et la mort » après une embolie pulmonaire, certificat médical à l'appui. Heureusement, plus de peur que de mal. Deux jours plus tard, le Dr Philippe Siou, son médecin, se voulait rassurant : « On peut considérer que dans les jours qui viennent il sera totalement sorti d'affaire et qu'il pourra reprendre une vie la plus normale possible ». Des propos confirmés le jeudi matin par l'entourage de Michel Polnareff, officiellement « tiré d'affaire ». Mais ces nouvelles ont ensuite été contredites par Fabien Lecoeuvre, qui a expliqué que le chanteur se trouvait encore « sous oxygène » et qu'il communiquait « avec les paupières »... alors que son médecin affirmait la veille qu'il parlait. Des discordances qui ont commencé à attirer les soupçons.

500.000 euros de pertes

Le JDD révèle que derrière cette affaire se cacherait une histoire de gros sous. La veille de son concert à Paris, le jeudi 1er décembre, Michel Polnareff aurait passé une soirée très arrosée avec des représentants de label pour discuter de l'enregistrement de son nouvel album. « C'était impressionnant, je ne l'avais jamais vu dans un tel état » raconte son garde du corps, qui a du le raccompagner dans sa chambre. Remis sur pied le lendemain matin, l'artiste aurait ensuite contacté son producteur Gilbert Coullier pour faire annuler son concert à la salle Pleyel. Sitôt l'annonce faite, Michel Polnareff se serait rendu au bar du Peninsula. Montant de la note : 362 euros. « 18h31, assis au bar devant un verre rempli, je constate la présence d'un homme d'âge mur, les cheveux frisés mi-longs de couleur blond clair, portant des lunettes foncées et équipées de verres miroirs. Je reconnais l'homme comme étant M. Michel Polnareff » note un huissier de justice, dépêché sur place par ses producteurs soupçonneux. Car l'annulation des deux concerts de Michel Polnareff coûte cher, très cher : près de 500.000 euros.

"Je ne suis pas son ami"

Derrière son hospitalisation se cacherait donc un litige financier. Une version contestée par Fabien Lecoeuvre. « Je suis surpris de ce déni. Une embolie pulmonaire ne s'invente pas » a-t-il affirmé à l'AFP dimanche. Même son de cloche du côté du Dr Philippe Siou. « J'ai des éléments purement factuels, j'ai des examens, des scanners où on voit des caillots de sang dans ses poumons » a-t-il assuré, précisant que le bilan hépatique du chanteur, qui permet de déceler la présence d'alcool, était « normal » à son entrée à l'hôpital. Des justifications qui n'auraient pas convaincu Gilbert Coulier, qui envisagerait également de déposer plainte auprès de l'Ordre des Médecins. « Je ne suis pas l'ami de Michel Polnareff, je suis médecin, un technicien, un praticien. (...) Je l'aurais récusé si j'avais eu le moindre doute » se défend le Dr Siou dans les colonnes du Parisien ce matin. Le bras de fer ne fait que commencer...