lundi 07 décembre 2020 13:00
Mennel : polémique, boycott, voile... La chanteuse s'explique dans "Sept à huit" (VIDEO)
Deux ans après son passage dans "The Voice" et un départ très controversé sur fond de polémique, Mennel Ibtissem a accepté de revenir sur son parcours dans l'émission "Sept à huit", où elle est revenue sur le boycott qu'elle a subi, son choix de ne plus porter le voile et ses projets actuels. Regardez !
Crédits photo : TF1
Son destin dans "The Voice" semblait tout tracé. Subjuguant coachs et public avec ses grands yeux bleus et sa splendide reprise du titre "Hallelujah" de Leonard Cohen, Mennel a dû précipitamment quitter l'émission de TF1 après que d'anciens tweets controversés sur les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray ont été déterrés par des internautes proches de la droite identitaire. C'était il y a deux ans et, depuis, la chanteuse, menacée de mort et « boycottée », mène seule sa carrière. En 2019, elle publiait l'EP "Ma voie" emmené par les singles "I Feel" et la ballade "Ça va". Ces derniers mois pourtant, c'est sa décision de ne plus porter le voile qui a valu à Mennel une nouvelle vague de haine sur les réseaux sociaux. Pour la jeune femme, devenue une cible pour les radicaux, difficile de trouver sa place en tant que femme et musulmane en France. Invitée de "Sept à huit" ce week-end, Mennel a fait part de son combat face à Audrey Crespo-Mara, en acceptant de revenir sur les épreuves qu'elle a traversées. "Il y a eu un malentendu"« Je me sentais en accord avec moi-même » confesse l'artiste de 25 ans, à propos de son choix d'apparaitre avec un turban et de chanter en arabe lors de son passage dans "The Voice" en 2018 : « J'avais envie d'allier mes convictions religieuses avec mon style vestimentaire ». Regrette-t-elle les messages qu'elle avait postés à l'époque ? Mennel plaide « un malentendu ». « Ce que je voulais dire c'est que j'étais hyper en colère et que ça m'énervait qu'il y ait toujours des amalgames qui soient faits entre les religions et les personnes qui font des choses horribles. Parce que ce n'est pas vrai, dans la religion musulmane, à aucun moment, on va nous dire d'aller tuer des gens, c'est juste horrible » explique-t-elle, dépassée par l'ampleur qu'on a donné à ces écrits jugés complotistes : « Je regrette d'avoir été jugée aussi rapidement. Je n'ai même pas eu mon mot à dire en fait ( ) Je n'ai pas eu ma chance, c'était déjà trop tard ». "J'étais dans un genre de révolte"Boycottée « comme on veut éradiquer la peste », Mennel dit avoir très mal vécu cette tempête médiatique. « On m'a dit que j'étais un monstre. Je n'arrivais plus à tenir, j'étais abattue. J'avais l'impression qu'on m'avait achevée vivante » se souvient-elle, abandonnée par le label qui devait la signer sous contrat : « Ils m'ont dit "On a eu des membres du staff qui sont morts au Bataclan, on ne peut pas" ». Aujourd'hui, la chanteuse s'est reconstruite dans l'apaisement. « Je pense qu'avant j'étais dans un genre de révolte. Je voulais absolument dire que personne ne me fera changer qui je suis. J'étais têtue, je voulais qu'on m'accepte. Avec le temps, je me suis dit : "On se calme. En fait, tu fais ce que tu veux". Si les gens t'acceptent, c'est très bien. S'ils ne t'acceptent pas, c'est très bien aussi. Tu n'es pas obligée d'affirmer ton identité parce que les gens qui t'aimeront ils t'aimeront qui que tu sois ». "Je n'ai pas envie d'être un symbole"« Je suis chanteuse avant tout et j'en avais marre qu'on m'identifie à ça. J'en avais marre qu'on parle de moi à travers un turban » raconte Mennel, qui refuse le statut de symbole qu'on essaie de lui attribuer pour ce qu'elle représente : « J'ai le sentiment que les femmes qui souhaitent se voiler ou pas se voiler, porter un turban ou pas, sont toujours sujettes au débat. Je me sens foudroyée, attaquée, tout le temps, pour quelque chose qui, au final, n'est même pas si important ». |