Maelle

Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Elle a été la première artiste féminine à s'imposer comme la grande gagnante de "The Voice". En 2018, la France tombait sous le charme de Maëlle, jeune chanteuse à la voix cristalline qui s'était inscrite à l'émission « sur un coup de tête ». Pourtant, au contraire d'un Slimane ou d'un Kendji, la protégée de Zazie n'a pas cherché à surfer sur cette victoire pour lancer sa carrière. Le public aura finalement attendu 16 mois avant de mettre la main sur son premier album, attendu dans les bacs cet automne. Pourquoi un tel délai ? « J'ai été effrayée » explique Maëlle à Pure Charts, dans une interview à paraître bientôt : « J'ai remporté cette émission, j'avais 17 ans, je sortais de ma petite ville où j'étais casanière et là j'arrive à Paris, la grande capitale, c'était fou ! J'ai été un peu effrayée de tout de suite sortir quelque chose. J'avais peur, je n'avais aucune expérience, je n'avais jamais pris de cours de chant et puis il y avait le bac... C'était trop important. Je ne voulais pas être directement dans le rush (...) J'ai attendu et c'est là que j'ai rencontré Calogero ».

Un petit air de Berger

Calogero, figure phare de la chanson française devenue mentor, a confectionné pour Maëlle un album sur-mesure dont il est le compositeur et réalisateur. S'il s'était déjà plié à l'exercice pour Florent Pagny ("Vieillir avec toi" en 2013) ou Julien Clerc ("A nos amours" en 2017), c'est la première fois que l'artiste opère pour une voix féminine, aussi jeune de surcroît. Ses fidèles l'ont aidé dans cette tâche : sur le projet, on retrouve les noms familiers de Gioacchino Maurici, son frère, le parolier Paul Ecole, qui offre avec "L'effet de masse" une chanson poignante sur le harcèlement scolaire, Pierre Riess ("On se sait par coeur") ou son épouse Marie Bastide.

Celle-ci co-signe notamment avec Inès Barbier le titre "Le pianiste des gares", dont le clip vient de paraître. Impossible de ne pas songer à Michel Berger en écoutant ces arpèges délicatement bondissants. Ce qui n'est pas vraiment un hasard : dans la liste des artistes préférés que Maëlle a fait parvenir à Calogero pour l'aider à mieux saisir son univers se trouvait le binôme de France Gall, aux côtés de Lana Del Rey, Billie Eilish ou Coldplay. A la manière de "La groupie du pianiste", Maëlle conte ici la vie bohème d'un musicien amateur se rêvant en artiste quand il s'installe devant les pianos en libre accès dans les gares. Dans la vidéo, c'est la chanteuse elle-même qui devient ce « virtuose des chemins de fer ». Près d'une gare désaffectée sur laquelle la nature a repris ses droits, Maëlle se laisse emporter par le pouvoir de la musique avant de flâner sur les voies ferrées, ondulant au rythme du morceau dans un ballet gracieux. Qui aurait cru que la danse était une autre corde à son arc ?

Ecoutez "Le pianiste des gares" de Maëlle :