Lorie

Son précédent opus "2lor en moi ?" annonçait un virage musical important en 2007. Avec cette cinquième galette, la chanteuse révélait une nouvelle facette de sa personnalité. Sans être l'album de la maturité, il apportait un souffle nouveau à l'univers "rose bonbon" de l'ex-idole des jeunes filles. A la suite de ce projet, Lorie devait se réinventer et trouver un nouveau public. Pas facile de franchir le cap de l'âge adulte quand on a commencé en étant encore adolescente avec des titres destinés à un public jeune. Son nouvel album "Regarde-moi" avait cette mission : rassembler de nouveaux adeptes autour de sa musique sans non plus décevoir les fans de la première heure. Lorie a, pour bien faire, opté pour la tendance du moment en enregistrant onze titres pop mêlant des sons électroniques à une voix trop souvent soumise au vocodeur.

"Regarde-moi" aurait pu être réussi si l'artiste n'avait pas joué des clichés. Musicalement : Lorie ne propose rien de novateur. On a beau chercher l'originalité, elle réside seulement dans les synthés qui apportent une touche orientale sur la presque totalité des titres. Le tout était annoncé par la chanson "Dita". Envoyée en qualité de single aux radios dès cet été, elle aurait pu faire croire que Lorie revenait avec un disque convaincant. Car c'est avant tout un problème de créneau pour Lorie qui ne se place pas véritablement ni sur la scène pop ni sur la scène électro avec ce disque. Clairement, "Regarde-moi" a été réalisé pour les clubbers mais la dose pop et la voix de la chanteuse ne conviennent pas. Il aurait peut-être fallu aller jusqu'au bout de l'entreprise en produisant un vrai disque électro et non cette pop bancale.

Heureusement, c'est du côté des textes que la chanteuse se rattrape. Indéniablement, l'artiste a progressé à ce niveau. Lorie en signe quatre : "L'intégrale", "Une histoire sans faim", "J'en fais de trop" et "Têtu". Ce dernier est d'ailleurs une référence directe au célèbre magazine gay. La chanteuse lève toutes ambiguïtés dans cette chanson. Idem pour "Faut-il que je développe ?" où Lorie multiplie les références et il devient facile de parler de sexe de manière décomplexée. Les partenaires sont « multiples » ou « particuliers » dans "Si je tombe". D'ailleurs, « L'amour est un film qualité HD » dans ce même titre. Mais l'artiste a « serré trop fort les sangles » et se demande s'il ne vaut mieux pas prendre vraiment conscience de l'inéluctable dans "Une histoire sans faim".