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mardi 09 octobre 2012 17:00

Lorie : "Les albums de reprises ? Les gens en demandent !"

C'est lundi que "Danse", le nouvel album de Lorie a fait son arrivée dans les bacs du site vente-privee.com, sur lequel il sera en vente en exclusivité pendant trois semaines. Un modèle original pour la chanteuse qui a passé plus de dix ans en major, chez Sony, et qui a quitté cette maison de disques l'an dernier. Pour Pure Charts, Lorie revient sur cette rupture de contrat, les risques de s'auto-produire ou encore sa démarche de sortir un album de reprises de titres ensoleillés alors que son précédent opus la plaçait dans un registre très différent. Entretien.
Crédits photo : LMD2 Production
Propos recueillis par Charles Decant.

Commençons par ce nouveau projet : pourquoi se retrouve-t-on ici dans les locaux de vente-privee.com ?
On se retrouve ici tout simplement parce que l'album sort le 8 octobre, tout d'abord sur vente-privee.com avec trois semaines d'exclusivité, à un prix défiant toute concurrence, à 6 euros. Et ensuite, le 29 octobre, il sera dans les magasins.

Je suis une artiste familiale et populaire
Comment ça s'est tramé, cette opération ? Parlons de tout le parcours, comment on en arrive à aujourd'hui ?
On en arrive là parce qu'aujourd'hui, on ne vend plus des disques de la même façon qu'il y a dix ans, et qu'il faut trouver des nouvelles méthodes. Il faut s'appuyer sur des nouvelles technologies, dont Internet. Et aujourd'hui il y a des sites de vente qui sont juste extraordinaires, et vente-privee est un site très familial, populaire, comme moi. Je suis une artiste familiale et populaire. Le partenariat se faisait bien. Et quand j'ai rencontré l'équipe, qui est une équipe vraiment très jeune, dynamique, qui a envie de faire bouger les choses, qui a plein d'idées... J'ai tout de suite adoré. Et voilà pourquoi l'album sort sur vente-privee.

Et en termes de production, tu as monté le projet toute seule avant de chercher des partenaires ?
Voilà.

Parce que tu étais chez Sony depuis tes débuts. Et ça s'est terminé avec eux après "Regarde-moi". Qu'est-ce que tu t'es dit quand votre relation, entamée 12 ans plus tôt, s'est terminée ? Comment ça s'est terminé d'ailleurs ?
J'ai décidé de partir en fait. On était en pleine promo de l'album "Regarde-moi", on n'avait pas fini mais... J'ai préféré partir. C'était mieux comme ça ! (Rires)

Mon départ de Sony ? Je me suis dit "ouf" !
Et après 11, 12 ans dans la même structure - même si tu avais changé de label - comment tu as vécu la fin de cette relation avec Sony Music ? Et le fait de ne plus avoir de maison de disques ?
Je ne me suis pas dit "ouh lala"... Je me suis dit "ouf" ! (Rires) Juste pour ces dernières années, parce qu'au tout début, c'était une autre dynamique, une autre mentalité. C'était carrément autre chose. C'était très culotté de ma part, il y a plein de gens qui ont essayé de me raisonner. Je savais que c'était risqué mais ce n'était pas grave. Aujourd'hui, avec tous les moyens qu'on a, avec Internet, un artiste peut vraiment se débrouiller tout seul. On m'aurait dit de faire ça il y a dix ans, je t'aurais dit "non". Mais ça fait bientôt 12 ans que je suis là, je sais ce qu'il faut faire, ne pas faire. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux plus. Me retrouver maintenant en autoproduction, effectivement c'est beaucoup plus de travail, c'est des risques, mêmes financiers, mais j'ai une liberté totale qui est vraiment très agréable.

Vu de l'extérieur, on peut voir cet album comme un projet un peu opportuniste : l'album de reprises de titres ensoleillés, tout ça... On ne se dit pas spontanément "Maintenant qu'elle est libre, Lorie peut enfin faire ce dont elle a toujours rêvé, un album de reprises de titres ensoleillés"... Comment le projet est-il né, du coup ?
Et alors, ce n'est pas bien de faire un album de reprises ? Ce n'est pas bien vu ? (Rires)

Ah non, ce n'est pas ça. Mais tu sais comment est le marché, tu sais qu'on se retourne un peu vers ce concept d'albums de reprises...
Après, tu sais, si les artistes se retournent vers des albums de reprises, c'est parce que les gens en demandent. Les Français, aujourd'hui, sont dans une ambiance très nostalgique, ils ont besoin de repères et ils ont envie d'entendre des chansons qu'ils connaissent déjà. Pourquoi ne pas leur donner ce dont ils ont besoin ? (sourire)

J'ai envie de faire plaisir à mon public
Cet album arrive après l'album "Regarde-moi" et "2Lorenmoi", deux albums qui marquaient un tournant avec ce que tu proposais depuis tes débuts. Mais quand on entend le concept de "Danse", on a l'impression que tu reviens en arrière...
Pourquoi laisser ça derrière soi ?

Encore une fois, c'est une histoire de perception extérieure...
Après, ce n'est pas parce qu'on part vers un style plus électro qu'un titre comme "Sur un air latino", on le renie.

Non, d'ailleurs tu l'as conservé dans la setlist de tes concerts...
Voilà.

Mais on a eu l'impression qu'il y avait une émancipation, que tu passais de l'ado à la femme avec ces deux albums, et qu'aujourd'hui il y a une sorte de retour en arrière, même si l'expression est un peu réductrice. Pour dire les choses clairement, on a l'impression que ce n'est pas spontanément ce que tu aurais envie de faire, mais que comme tu sais que les gens attendent ça de toi, tu te dis "Pourquoi pas leur donner ?"...
Oui. J'ai envie de faire plaisir à mon public. J'ai envie que ça leur plaise. Et en même temps, vu que c'est ce que j'ai déjà fait, je sais que ça me plaît. Donc tout le monde est content ! (Rires)

Et l'accueil réservé à "Regarde-moi", tu en penses quoi ? C'est un album qui te tenait à coeur, malgré la promo il n'a pas séduit le public...
Tu trouves qu'il y a eu de la promo, toi ?

Comment veux-tu qu'un album marche s'il n'y a pas de promo ?
Je t'ai vue faire une télé... Après, parlons-en, justement, tout est une question de perception encore une fois !
Pour moi, c'est un super album, j'en suis très fière. J'ai eu beaucoup de critiques positives des fans, des journalistes qui me disaient que c'était le meilleur album que j'ai fait de toutes ces années. Après... Comment veux-tu qu'un album marche s'il n'y a pas de promo et que les gens ne sont pas au courant qu'il sort. Problématique ! (Rires)

Tu dis que c'est un album dont tu es très fière. Maintenant que tu es libre, tu aurais pu continuer dans cette direction, du coup...
C'est vrai, tout comme j'aurais pu, quand j'ai fait "2Lorenmoi", rester dans la direction de "Rester la même". Mais j'ai plein d'envies différentes. Tu sais, depuis le début de ma carrière, j'essaie d'aller là où on ne m'attend pas vraiment. J'aime plein de choses. Je n'ai pas envie de m'enfermer dans des lignes. Aujourd'hui, je fais des titres un peu plus latino. Pour le prochain album je ne peux même pas te dire ce que je vais faire ! Ca va être en fonction de mes envies, de ce que j'écoute, de ce que je vis. Si demain, je ne sais pas - je dis n'importe quoi hein ! - je rencontre un rappeur super, qu'on a un bon feeling humain et artistique, eh bien peut-être qu'on fera un truc ensemble ! Ou un mec qui fait du hard rock, je n'en sais rien ! Je dis n'importe quoi ! Je ne sais pas. On verra.

L'album s'appelle "Danse". Aucun lien avec ta participation à "Danse avec les stars" ?
Non ! (Rires) Au départ, quand j'ai commencé à travailler sur cet album-là en janvier, je ne savais pas que j'allais y participer. J'avais mon titre mais je ne savais pas du tout ce qui allait se passer.

Donc le titre s'est imposé avant les chansons ?
Oui. Je voulais que l'album soit dansant avant qu'il soit estival. Le titre ne s'est pas imposé avant les chansons mais c'était le mot d'ordre. Je voulais un album très dansant, très festif, très coloré, très positif.

Comment tu as choisi les gens avec qui tu as travaillé ? Il y a des nouvelles personnes autour de toi ?
J'ai bossé avec un gars qui s'appelle Essaï qui est vraiment super. Quand je l'ai rencontré, que je lui ai parlé de mon projet, il a tout de suite compris où je voulais aller. On allait vraiment dans la même direction. On a fait vraiment une super équipe parce qu'il arrivait vraiment à mettre musicalement en forme ce que je lui disais, mes envies, mes désirs.

Le choix des chansons, ce sont des titres qui te faisaient danser quand tu étais jeune ?
Certaines chansons, oui. Des chansons comme "Tropique", "L'amour à la plage" ou "Sous le soleil de Bodega". Il y en a d'autres que j'ai découvertes sur Internet, j'ai fait des petites recherches, comme par exemple "Les Divas du dancing". Souvent on me dit "Mais comment, tu connaissais pas ???!!". Mais quand je l'ai écouté, je me suis dit "Wow, la mélodie est vraiment forte !" et j'ai eu un vrai coup de coeur. Une que j'ai découverte aussi qui est "Je danse donc je suis" de Brigitte Bardot. Cette chanson, c'est moi, quoi ! (Rires) Les paroles sont vraiment très drôles, c'est très frais et je la voulais absolument sur l'album.

Voir les chiffres de ventes, ça peut être décourageant !
C'est toi qui as produit cet album. Ca implique de sortir de l'argent ! Comment on le vit en tant qu'artiste ?
On le vit... sereinement ! On essaie de faire les choses comme il faut, c'est pour ça que, depuis quelques années, j'ai ma boîte de production qui s'appelle LMD2 et on fait déjà pas mal de choses. Et aujourd'hui, c'est à travers cette boîte que l'album a pu se faire.

Donc il n'y avait pas de nuits blanches à se dire "Est-ce que j'ai fait le bon choix" ?
Il peut y en avoir ! Parce que faire un album, ce n'est pas acheter une baguette de pain. Ca coûte de l'argent. Après, on essaie de faire les choses raisonnablement aussi. De bien réfléchir. De s'entourer des bonnes personnes.

Parfois, quand on voit les chiffres de ventes aujourd'hui, un super carton c'est 200, 300.000 ventes. Quand on est artiste, ce n'est pas décourageant ?
Ca peut l'être, oui... ! (Rires)

On peut toujours partager avec son public, faire de la scène, mais à la base il y a toujours un album, et aujourd'hui ça n'a plus vraiment de valeur en fait...
C'est vrai...

Comment tu as vu évoluer la valeur de ta musique et de la musique en général ?
Aujourd'hui, on est passé à une consommation très, très, très rapide. C'est-à-dire qu'il n'y a plus la démarche de se déplacer pour aller acheter un album, on n'a plus le côté j'ai l'objet entre les mains, je regarde les photos, je mets le CD dans mon lecteur, je l'écoute, je regarde les photos... Il n'y a plus ça aujourd'hui. Même écouter un album en entier, c'est devenu très, très, très rare. C'est une consommation immédiate aujourd'hui, de un, deux voire trois chansons. C'est une façon de faire qui est vraiment différente et c'est à nous en tant qu'artistes d'essayer de suivre cette évolution. Il va falloir qu'on modifie encore certaines choses.

Mon concert à l'Olympia durera plus de 45 minutes !
Il reste la scène. Tu as déjà prévu des choses pour cet album...
Oui, il y a une tournée de prévue, avec un Olympia en avril 2013. C'est la première fois pour moi, je suis trop contente, c'est un rêve qui va se réaliser, je vais être en stress total !

Pourquoi ça ne s'était pas fait avant ? Tu as fait le Zénith, Bercy, tu pouvais remplir l'Olympia ?
Oui, c'est vrai. Mais ça ne s'est jamais fait parce que j'avais une scène qui était différente, c'était compliqué de changer les choses juste pour une salle. Et donc là, je suis super contente !

Le concert durera plus que 45 minutes ?
(Rires) Bien sûr ! Et je ne vais pas te faire de speech de dix minutes non plus sur la politique ! Ca va être un super show, dansant. J'y travaille déjà, pour l'instant uniquement sur papier, mais je mets en ordre mes idées de mises en scène, de structure de scène, tout ça.
Tout savoir sur Lorie sur son site internet officiel et sa page Facebook officielle.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Lorie sur Pure Charts.

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