Lorie

Bonjour Lorie, comment te sens-tu en pleine tournée "Le Tour2Lor" (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Lorie : Je me sens très bien. La tournée a commencé début octobre. J’en suis donc à plus de la moitié et pour faire un petit bilan intermédiaire, je suis très contente de ce show dans lequel je m’éclate du début jusqu’à la fin. Il se passe beaucoup de choses sur tous les titres. Nous avons ainsi fait un gros travail sur le visuel et la mise en scène notamment. Je prends beaucoup de plaisir et je crois que le public s’en aperçoit. J’ai ainsi de très bons retours des spectateurs donc c’est aussi une vraie satisfaction.

L’album "2LorEnMoi" est un vrai virage musical par rapport à tes précédents opus. Quelles étaient tes envies pour ce disque ?
J’avais tout simplement envie de faire ce dont j’avais envie. C’était à la fois la volonté de travailler avec les gens que je souhaitais, le fait de prendre le temps nécessaire…

Hormis une plus grande liberté, le fait d’être productrice de cet album a t-il changé ta façon de travailler ?
Oui car désormais, je suis bien plus impliquée dans la partie financière du projet. C’est une partie à laquelle un artiste est bien plus détaché quand il ne produit pas sa musique. Le fait d’être productrice me permet aussi d’avoir une vision plus complète de l’ensemble de mon travail.

Cet album marque non seulement un changement musical mais aussi une nouvelle façon de t’habiller notamment. As-tu eu peur de dérouter une partie de ton public en affirmant ainsi ta féminité et en faisant des photos plus sexy ?
Le fait de devenir plus femme n’est pas quelque chose que j’ai décidé ; c’est venu tout naturellement. Le public m’a connu très jeune et peut encore avoir une image de moi alors que je n’avais même pas vingt ans. Ce qui me fait drôle est que dés le départ, et il suffit de regarder les clips de "Ma meilleure amie", de "Sur un air latino"…, je portais des jeans taille basse, des petits hauts au dessus du nombril... J’ai toujours eu entre guillemets une image sexy. Certains en parlent aujourd’hui mais j’ai toujours aimé changer de looks, de coiffures… Mes albums, mes singles sont depuis le départ une adéquation avec une mise en scène, un code vestimentaire… et cela a toujours été assez sexy donc je ne comprends pas vraiment pourquoi cela semble plus émouvoir aujourd’hui qu’il y a quelques années. Je serais restée avec les jeans taille basse, les petits hauts…, on m’aurait certainement reproché de ne pas évoluer donc je garde beaucoup du recul sur ce point et d’ailleurs, cela me fait même sourire.

Tes nouveaux clips sont par contre assez différents des précédents. Le clip de ton nouveau single "Un garçon" est assez glamour, gentiment trash…
Oui, c’est certain mais les années ont passé et c’est également une logique qui est venue naturellement. Il est certain qu’aujourd’hui, je ne ressortirais pas un album avec "Ta meilleure amie". C’est un titre que j’adore, que j’ai aimé défendre à l’époque mais qui ne me correspond plus. Ce n’est plus ce que j’ai envie de partager avec le public.

En parlant de ce nouveau single "Un garçon", je précise d'ailleurs que tu en as également écrit les paroles. Est-ce une histoire vécue ?
(Rires) Non, ce n’est pas une histoire vécue si je peux rassurer le public. Cependant, c’est une chose qui peut arriver à beaucoup de couples. L’homosexualité et la bisexualité sont des choses qui sont devenues beaucoup moins taboues qu’avant. Ce serait bien que cela ne le soit plus du tout d’ailleurs. J’ai beaucoup d’amis homos et ils m’ont pas mal parlé de l’acceptation de soi, du regard des autres… J’ai donc eu envie de faire un titre sur ce sujet.

Penses-tu être une icône gay ?
Non car pour moi, les icônes gays sont Cher, Kylie Minogue, Mylène Farmer… Ce sont pour moi des phénomènes au sens noble du terme car je les mets sur un piédestal.

Les photos de ton nouvel album, tes prestations de showgirl sur scène… ne sont pas sans rappeler Kylie Minogue cependant.
Peut-être. Certaines personnes m’ont déjà dit en effet que certaines photos notamment font penser à Kylie Minogue. Je trouve cela très flatteur.

"Le Parisien" a écrit il y a quelques temps un article à propos de ta tournée et sur le fait que ton concert au Zénith n’était pas complet. Tu leur as répondu directement. Comment ressens-tu les critiques et les attaques de certains médias ?
Il y a certains propos qui me font rire. Il y a aussi des choses tellement tirées par les cheveux que je me dis que c’est une bonne chose si je peux occuper ces gens là. Ensuite, je considère qu’il ne faut pas aller trop loin. J’avais un petit malentendu avec "Le Parisien" car ils ont écrit des choses fausses et notamment le fait que le Zénith était loin d’être complet alors qu’il y avait plus de 5.000 spectateurs. Ils avaient juste envoyé un photographe mais aucun journaliste. L’article publié n’était pas vrai et injuste. Quand il y a des choses fausses qui sont dites, je tiens tout simplement à rétablir la vérité.

Tu as été l’une des pionnières à utiliser Internet en 2000. Tu avais en effet mis à disposition un titre sur la toile. Avec plus de 15.000 téléchargements, cela était un record à l’époque. Comment considères-tu l’impact d’Internet pour la musique et pour les artistes ?
C’est hallucinant de voir ce qu’est devenu Internet. En un seul clic, on peut retrouver des artistes à l’autre bout du monde ou qui n’ont pas signé avec une maison de disques. Cela donne la chance à tout le monde et donc démocratise le fait de pouvoir diffuser sa musique. Le problème est le téléchargement. C’est notamment à cause de cela que s’écroule le monde du disque. Pour ma part, je suis un peu prise entre deux chaises car sans Internet, je ne serais peut-être pas là où j’en suis donc c’est un peu complexe.

En parlant d’Internet, tu utilises encore ce média pour diffuser certaines chansons dont "Où tu n’oses pas". Comment est né ce titre ?
Ce titre est arrivé alors que l’album était pratiquement fini. J’avais reçu la maquette en anglais et j’ai tenu à enregistrer cette chanson. Mon but était de la mettre sur l’album mais le timing ne l’a pas permis. J’ai donc fait le choix de continuer le titre et de le mettre en bonus sur le net. Voici la raison pour laquelle cette chanson n’est disponible que sur Internet.

Comment as-tu vécu le buzz créé par ce titre ?
Cela m’a beaucoup fait rire. Chacun comprend les chansons comme il le souhaite. Comme par hasard, il y a certains animateurs TV en manque de… de ce que l’on veut (Rires) qui ont un peu mal interprété la chanson. À la base, je ne la chantais pas du tout dans ce sens détourné mais sur le côté mystérieux. C’était une invitation à mieux connaître la partie de moi que je ne montre pas, chercher à m’appréhender au delà des apparences, venir dans mon monde et découvrir ce que les autres ne voient pas… C’était beaucoup plus dans ce sens là. Le fait de ne la trouver que sur Internet et non pas sur l’album a aussi renforcé l’image qu’ont voulu en donner certains animateurs. Cette chanson est devenue la chanson cachée que Lorie voulait cacher alors qu’initialement, c’est juste un petit problème de timing. Toutes ces circonstances en ont un fait buzz énorme.

Tu as récemment tourné dans une fiction pour TF1 "De feu et de glace" ainsi que pour "Les Feux de l’Amour". As-tu envie d’une carrière de comédienne ?
Oui car j’y ai vraiment pris beaucoup de plaisir. Je me suis justement retrouvée sur "Les Feux de l’Amour" car j’ai tourné pendant l’été "De feu et de glace". Il sera diffusé en janvier sur TF1. C’était mon premier rôle, ma première expérience dans un téléfilm et je me suis vraiment éclatée. Je m’y étais beaucoup préparée. J’avais deux à trois heures de coaching par jour pendant les deux mois précédant le début du tournage. J’interprète un rôle très différent de mon caractère. Alexia, la fille que je joue, sort, boit, est malpolie… mais je précise qu'elle arrive à s’en remettre. (Rires) TF1 était très content de ce que j’ai fait et ils m’ont proposé de jouer dans "Les Feux de l’Amour".

Quelle a été ta réaction d’être invitée sur ce mythique soap américain ?
J’étais étonnée. Le téléfilm "De feu et de glace" s’était très bien passé et TF1 me propose ensuite de jouer un rôle dans une production américaine avec des gens qui font cela depuis plus de 35 ans. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre donc j’ai voulu voir si j’en étais capable. J’ai lu le scénario et je me suis lancée dans cette jolie aventure.

As-tu d’autres projets à l’international ?
Pour le moment, non. Cependant, je commence à recevoir de plus en plus de scénarios pour des téléfilms et des films. Les gens sont apparemment étonnés de ce que je peux faire.

Comment envisages-tu la suite de ta carrière à long terme ?
J’aimerais continuer à faire des concerts car c’est là que je prends le plus de plaisir. J’ai aussi très envie de faire des téléfilms, des films car les récentes expériences ont été très intéressantes. Concernant le reste, je verrai comment les choses vont se passer. Pour le moment, je suis concentrée sur la tournée. Je vais ensuite prendre quelques semaines de repos et prendre du recul sur tout ce que j’ai vécu ces dernières années.

Pour finir cette interview, quel message aimerais-tu transmettre à ton public et aux lecteurs de Charts in France ?
J’aimerais leur dire un grand merci d’être toujours présents. Depuis le début, je vis une superbe aventure avec eux et je leur promets que cette histoire a encore de belles pages devant elle.

Merci beaucoup Lorie pour ta disponibilité et cette sympathique interview.
Merci à toi, à bientôt.

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Retrouvez le clip du nouveau single de Lorie, "Un garçon" :