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samedi 27 novembre 2021 15:04

Kyo en interview : "La plus grande fierté, c'est d'être encore là au bout de 20 ans"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Kyo signe un retour électrique et engagé avec son nouvel album "La part des lions", marqué par l'arrivée d'un nouveau batteur. Le bras en écharpe à cause d'une blessure, Benoît Poher, le chanteur du groupe rock, et le guitariste Nicolas Chassagne nous livrent les clés pour comprendre ce disque à la tournure plus politique. Interview !
Crédits photo : Mélanie Lhote / De gauche à droite : Nicolas Chassagne, Benoît Poher, Jocelyn Moze et Florian Dubos
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Les rappeurs sont les rockeurs d'aujourd'hui
Vous répondez quoi quand on vous dit qu'en 2021, le rock est mort ?
Benoît : C'est vraiment particulier parce qu'il n'y a jamais eu de vraie culture rock à proprement parler en France. Des groupes qui ont connu de la notoriété, il y en a eu mais peu : Téléphone, Indochine, Noir Désir, Louise Attaque…
Nicolas : Tout dépend de ce que tu mets comme signification derrière le mot rock. Si tu mets le côté guitare et sonorités rock, ça n'a jamais été la culture mise en avant en France. On est plutôt héritiers d'une culture d'interprètes de chanson française. Par contre après, si tu vas plus dans l'attitude, je trouve que ça a glissé vers le rap. Les rappeurs sont les rockeurs d'aujourd'hui, c'est à dire qu'ils revendiquent quelque chose d'antisocial avec de l'énergie et ils font bouger la jeunesse. Ça me dérange toujours quand on veut parler du rock parce que ça veut tout et rien dire. Il faut aussi différencier ce qui marche en radio de ce qui existe. Il doit y avoir pas mal de groupes rock mais qui restent à petite échelle parce que le rock ne marche pas, commercialement parlant. Ça n'existe pas en radio. En revanche il y a du live, et même si ça doit être difficile de vivre de la scène, surtout en ce moment, cette scène-là existe.
Benoît : Et puis ça revient petit à petit. Outre-Manche, il y a des codes qui reviennent… Après, est-ce que ça va revenir vraiment en France ? Je ne sais pas. De voir que ''Mon époque'', le premier single de cet album, passe bien auprès des médias, alors qu'on flippait à cause des guitares saturées sur le refrain, on se dit qu'il y a peut-être encore un public pour ça.

Il n'y a qu'à considérer le succès que rencontre Maneskin pour voir que c'est possible !
Benoît : Par exemple !
Nicolas : J'ai vraiment eu l'impression pendant un moment que les jeunes voulaient se réapproprier cette culture rock. Ils se mettaient à écouter du Led Zeppelin ! Mais ça a du mal à se concrétiser.
Benoît : Je pense justement que ça se fait à travers des phénomènes comme Maneskin. Les jeunes ils voient ça sur les réseaux sociaux, ils sont fous ! En plus ils poussent l'attitude rock'n'roll à fond. Peut-être qu'à travers eux, les gens vont avoir envie de découvrir d'autres groupes. Ceci dit, les grandes formations continuent de connaître un succès ahurissant. AC/DC n'a qu'à claquer des doigts pour remplir un stade, de même qu'Iron Maiden.

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Ce nouvel album a comme fil rouge trois personnages. Benoît, de qui t'es-tu inspiré pour créer Margaux, Omar et Marlow ?
Nicolas : Je pense que Margaux, c'est moi. (Rires)
Benoît : Je ne sais pas vraiment d'où ça vient, il y a un film d'animation français qui s'appelle "J'ai perdu mon corps'', avec une musique assez dingue faite par Dan Levy, le mec de The Dø, que j'ai beaucoup aimé et que j'ai découvert au moment où je composais. Le protagoniste m'a peut-être inspiré Omar, et la relation qu'il entretient avec la fille dans le film. Pour Margaux, j'ai lu dans les commentaires sous le clip que les fans trouvaient des similitudes avec Sarah, qui était un single de l'album "300 lésions'' [sorti en 2004, ndlr]. Et c'est vrai qu'elles sont assez proches, à la réflexion. A croire que ce personnage féminin, vulnérable mais à la fois dans le combat, qui n'est pas dans l'acceptation des situations, me fascine... Je pense que tout artiste pioche dans ses proches autour de lui des traits de caractère, des petits éléments qu'il infuse dans ses personnages, à la manière d'un romancier.

Quelque chose de magique s'est passé sur le tournage
Comment s'est passé le casting des trois jeunes acteurs qui sont au coeur des quatre clips, Margaux Lenot, Nabil Kechouhen et Igor Kovalsky ?
Benoît : Le réalisateur, Akim Laouar, avait déjà fait une présélection et nous a fait parvenir des photos pour nous demander si on avait des préférences. Il se trouve que c'étaient les mêmes que les siennes ! En revanche, on n'a pas vu les comédiens jouer, on n'a pas pris part aux essais. Igor, qui joue le personnage de Marlow, a été casté à la dernière minute. Akim a vu quelque chose en lui qui lui a fait dire : "C'est lui que je veux''.
Nicolas : Je pense qu'il avait une idée très précise des profils qu'il recherchait, par rapport aux descriptions qu'on lui avait faites des personnages. Il a fait un super choix. Tous les trois sont incroyables. Non seulement ils jouent bien indépendamment mais il se passe vraiment un truc quand ils sont ensemble devant la caméra. Cette histoire d'amour et d'amitié est très crédible grâce à eux, qui étaient supers copains sur le tournage alors qu'il ne se connaissaient pas avant. Il y a vraiment un truc magique qui s'est passé.

Benoît, tu me parlais cet été dans une interview de ton envie de faire du cinéma. On pourrait imaginer l'histoire de Margaux, Omar et Marlow devenir un film ?
Benoît : C'est vrai que souvent dans le cinéma, les réalisateurs en herbe font des court-métrages qui, s'ils connaissent un beau succès dans les festivals, sont adaptés en longs. On pourrait le voir comme ça, c'est vrai que les ingrédients sont là. Mais ça ne nous a pas traversé l'esprit pour l'instant.

C'est la première fois qu'on partage le micro
"Quand je serai jeune'' marque le tout premier duo intra-Kyo entre toi Benoît et Florian Dubos. Pourquoi ça n'a jamais eu lieu avant ?
Benoît : J'étais persuadé que c'était déjà arrivé mais en fait non ! On le faisait sur scène, sur des chansons qu'on n'a pas forcément intégrées sur des albums, mais c'est la première fois sur disque. C'est venu de la galère qu'on a connu avec ce titre, je crois. (Rires) Il y a eu 10 ou 12 versions, on n'arrivait pas à le terminer. C'était un enfer. On changeait l'harmonie, le tempo, j'avais écrit plein d'autres couplets… Et finalement, pour apporter de la dynamique au morceau et capter l'intérêt de l'auditeur, on a décidé de s'échanger les voix. Comme c'est une chanson que tout le monde peut s'approprier, qui parle de regrets, ça passait bien.
Nicolas : Si on avait eu quatre chanteurs dans Kyo, on aurait pu la chanter à quatre.
Benoît : Et puis je crois que c'était un fantasme de fans de nous voir chanter ensemble avec Flo. Lui a toujours chanté dans les albums de Kyo les morceaux qu'il écrivait, mais c'est la première fois qu'on se retrouve tous les deux au micro.

Comme dans la chanson, si vous pouviez remonter le temps, vous changeriez quoi dans votre carrière ?
Benoît : On y pense souvent mais la raison nous fait dire qu'il ne faudrait rien toucher, de peur de l'effet papillon. Si on changeait le moindre truc, ça pourrait partir en vrille ! On est assez contents d'être là où on est, de faire des belles tournées. Franchement, on s'estime hyper chanceux. Ça pourrait être mieux, c'est vrai. Il y a des trucs qu'on aimerait faire mieux, par exemple j'aurais bien pris un autre guitariste, un mec plus sympathique quoi ! (Il rigole en regardant Nicolas) Mais je crois qu'on aurait tellement peur de changer l'histoire qu'on préfère la laisser intacte.
Nicolas : Personnellement, si j'avais un truc à changer, ce serait de faire plus attention à mon corps. Ne pas porter des trucs lourds pour ne pas m'abîmer le dos, ne pas écouter la musique trop fort pour mieux entendre tes questions... (Rires) On souffre quand on est musiciens ! C'est pareil pour les batteurs, certains connaissent des douleurs aux avant-bras à force de jouer. On finit par se faire mal, et comme on a envie de faire ça encore longtemps, il faut prendre soin de soi. Si j'ai un conseil à donner aux jeunes, ce serait ça : mettez-vous à cinq pour porter vos amplis, et mettez-vous des bouchons dans les oreilles quand vous faites des répètes !

Découvrez le clip "Quand je serai jeune" :



J'ai toujours été terrorisé de m'engager en musique
Le titre "Enfant de la patrie'', où il y a cette déclinaison autour des couleurs bleu-blanc-rouge, possède un fond très social et politique. Benoît tu chantes : « Quand le sang chaud coule à flots / Je viens recoller les morceaux / De mon drapeau en lambeaux ». J'y ai vu aussi des références aux brutalités policières (« Tes gyrophares sont bleues / Demain mon corps sera bleu »). Dans quel contexte as-tu écrit ces paroles ?
Benoît : J'ai toujours été terrorisé par le fait de m'engager dans mes textes car j'ai toujours eu la phobie de la maladresse. Je ne voulais pas être le chanteur engagé qui enfonce des portes ouvertes, qui se ridiculise à vouloir donner des leçons. J'aime tellement pas ça que j'ai rarement osé le faire. C'est par le biais de la poésie que j'ai commencé à disséminer, comme ça, des pensées. En l'occurrence dans ce titre, je voulais surtout exprimer mon amour pour mon pays. J'aime la France, je suis patriote et je constate qu'il y a plein de trucs qui ne vont pas, qui ne me plaisent pas. Il y a tellement de choses qu'il faudrait changer... C'est cette dualité-là que j'aime dans cette chanson : le drapeau est en lambeaux mais on a envie de recoller les morceaux. J'aimerais bien que la jeunesse pense comme ça, se dise qu'il y a des choses à faire pour que ce pays qu'on aime soit plus beau, plus tolérant, avec moins de violence. C'est un texte un peu sombre mais il y a une note d'espoir.
Nicolas : En France, et c'est un peu dommage, on a du mal à trouver une manière d'aimer notre pays sans tomber dans le nationalisme. On fait tous partie du même bateau, pourtant. Sans être dans le chauvinisme ou être contre les autres pays, on peut être fiers de la France. Pour commencer à changer les choses, il faut commencer par les aimer.

Il y a une certaine forme de révolte
Vous dites dans la chanson : « Dans les urnes, que des votes blancs ». Vous ne croyez plus en la politique ?
Benoît : Curieusement, plus on a la sensation de grandir et de comprendre les tenants et aboutissants, plus on a envie de se barrer en courant dans l'autre sens. Quand j'étais jeune, j'avais une naïveté qui pouvait me faire m'enflammer pour tel ou tel candidat, qui me rendait assez passionné pendant les périodes électorales. Là, c'est difficile d'être passionné quand tu as la sensation que ça stagne. Dans certains débats, tu as l'impression d'entendre le même champ lexical qu'on utilisait il y a 30 ans. C'est un peu décourageant, pas très enthousiasmant. Ça fait longtemps qu'on a ce combat des extrêmes contre le parti un peu neutre, qui commence à devenir un peu tiède. Les gens qui sont malheureux ou qui vivent dans la précarité ont la tentation d'aller vers des idées plus extrêmes, ce que j'aurais tendance à ne pas trop juger dans le même sens où je comprends que les gens ont envie de secouer le truc, même s'ils n'adhèrent pas à tout. Je comprends qu'il y a une certaine forme de révolte qui s'exprime différemment selon les uns et les autres. Certains défilent dans la rue, d'autres font un vote extrémiste. J'ai l'impression qu'il n'y a pas grand-chose de neuf, c'est ça qui est décevant.
Nicolas : Dans la politique, comme dans tous les milieux, il y a des gens qui ont de bonnes intentions. Plus tu es dans du local, plus tu trouves des gens motivés, qui sont sur le terrain, qui vont s'investir et respecter leurs engagements. En revanche plus tu montes, plus ça devient une farce. Comme Ben, ça m'intéressait il y a encore quelques temps. Et puis en fait, je crois qu'il y a dans ce milieu trop de gens qui racontent n'importe quoi. Qui disent ce que les gens veulent entendre mais qui sont des carriéristes. L'autre jour à la radio, j'écoutais un type que je ne connais pas et qui se présente à gauche. Quelqu'un lui demande : "Mais est-ce que, pour donner une vraie chance à la gauche, il ne faudrait pas vous réunir et organiser des primaires ?" Et il répond : "Non, non, ce n'est pas la solution''… Tu sens bien que le type, ce qui l'intéresse c'est d'avoir son petit fauteuil à l'Elysée, d'avoir assez de potentiel pour pouvoir obtenir un poste plus important. C'est du carriérisme. Ce sont des personnes coupées de la vie réelle, qui ne prennent pas le métro, qui ne savent pas ce que c'est de finir un mois en mangeant des pâtes. Ils ne l'ont jamais connu, ils ne le connaîtront jamais. Aujourd'hui, la classe politique manque de personnes qui viennent de la société civile.
Benoît : Pourtant, ça a été le cas avec Emmanuel Macron.
Nicolas : Il vient du milieu bancaire, est-ce qu'on peut vraiment dire qu'il vient de la société civile ?

Lui oui, mais la moitié du premier gouvernement et des députés provenait de la société civile. La question est, sans doute, de savoir si ces personnes ont eu leur mot à dire ou suivi les consignes du parti.
Nicolas : C'est ça le pire, tu as l'impression que de toute façon, à droite ou à gauche, tout le monde obéit à Bruxelles. Ta marge de manoeuvre est tellement fine que c'est compliqué. On verra bien ce qu'il adviendra pour 2022...

Regardez le clip "Margaux, Omar, Marlow" :



C'est un album assez engagé dans le ton et l'intention. "Stand Up'' parle par exemple de sexisme et des violences faites aux femmes. Pourquoi être allé sur ce terrain ?
Benoît : C'est très simple. Je me suis retrouvé sur mon canapé à regarder un reportage télé sur les femmes qui vivent ou ont vécu avec un pervers narcissique, un terme qu'on a entendu et mis à toutes les sauces. En réalité, je ne savais pas trop ce que c'était ni comment ça s'exprimait. C'était très troublant de suivre le témoignage de ces quatre femmes, qui venaient de milieux sociaux très différents et n'habitaient pas la même ville. Elles décrivaient les mêmes étapes d'enfermement et d'emprisonnement psychologique, on voyait presque un mode opératoire du pervers narcissique. Ça m'avait choqué et ému, et même fait peur par rapport à des histoires dans mon entourage. J'ai écrit le texte hyper vite, et à la fois sans vraiment de fierté parce que je ne faisais que restituer les témoignages entendus. Ce côté "Tu es la plus belle, tu as toutes les qualités du monde mais il n'y a que moi qui te vois comme ça, les autres ne te comprennent pas''.
Nicolas : Le refrain vient contrebalancer l'atmosphère de plus en plus pesante, en disant : « Mon coeur m'a dit lève toi / Mon corps m'a dit tire toi ». Je crois malheureusement que c'est la seule solution : des gens toxiques comme ça, tu as du mal à les changer. Ça a beau être simple comme solution, c'est extrêmement difficile à mettre en place.
Benoît : C'est pour ça que je parle du corps qui réagit. Il n'y a que lui qui peut dire stop quand on est sous emprise. La particularité de cette chanson est que je la chante à la première personne.

Je n'ai pas eu peur mais peut-être que je devrais
Tu n'as pas peur qu'en te mettant dans la peau d'une femme, on te reproche de ne pas être à ta place ?
Benoît : Écoute je n'ai pas eu peur mais peut-être que je devrais. Ce serait pas si étonnant qu'on me fasse la réflexion. Je pense que je n'en aurais rien à foutre.
Nicolas : En même temps, je ne vois pas ce qu'on pourrait te reprocher…
Benoît : Que je ne l'ai pas vécu.
Nicolas : Dans ce cas-là, on aurait pu reprocher à Aznavour d'avoir écrit ‘'Comme ils disent'', une chanson sur l'homosexualité, alors qu'il n'était pas homosexuel. C'est une belle chanson qui parle d'un sujet qui était tabou, et je ne crois pas qu'on lui a reproché. Quand c'est juste et bien écrit, avec des mots simples et un message, on ne peut pas se tromper.
Benoît : Après tu as raison, c'est un terrain glissant. Il y aura peut-être des réflexions… Mais il n'y a rien de méchant.
Nicolas : Peut-être que des pervers narcissiques se sentiront visés, oui.

L'intérêt de cette chanson est aussi d'ouvrir un débat public et de médiatiser la question.
Benoît : Oui, comme beaucoup de chansons, elle aidera peut-être des personnes à se sentir moins seules. A l'époque, on avait écrit "Je cours'' pour parler de harcèlement à l'école et je sais qu'il y a plein de gamins, adultes aujourd'hui, à qui ce texte a parlé. Une musique, par son pouvoir universel, donne ce sentiment d'être entendu, d'être compris. Si cette chanson peut avoir cet effet-là sur quelques personnes, ça valait déjà le coup de la faire.

Vous partagez un très beau duo avec Alice on the Roof sur "Comète''. Comment est-il né ?
Benoît : C'est un titre qui a été très rapidement écrit dans le but d'en faire un duo avec une voix féminine. Jocelyn et Flo sont venus un jour en studio nous parler de cette chanteuse belge, qu'on connaissait de nom sans vraiment connaître sa musique. En découvrant ses clips, on s'est dit qu'elle avait le grain de voix et l'interprétation parfaites pour ce morceau. Quand elle a posé sa voix, c'est exactement comme ça qu'on l'imaginait. C'est rare ! On est super content de cette collaboration.

J'ai vu dans "Paris'' une référence aux attentats du Bataclan lorsque tu chantes : « Paris plie mais ne rompt pas ». C'est le cas ?
Benoît : Totalement. Il m'a fallu cinq ou six ans avant de réussir à en parler, en tant que Parisien. J'étais traumatisé, on était tous traumatisé. J'y vais avec beaucoup de poésie parce qu'un thème comme celui-ci, je voulais me montrer prudent. Ça me tenait vachement à coeur et à la fois, je n'avais pas envie de faire du larmoyant, que ce soit inutile. Je ne sais pas si ce qu'on a fait est très utile mais c'est empreint de sincérité et d'émotion. C'est un morceau qui est hyper important pour nous.

C'est tellement dur de durer
Kyo a célébré l'an dernier ses 20 ans de carrière. De quoi êtes-vous le plus fier ?
Benoît : D'être encore là au bout de 20 ans. La plus grande fierté, c'est ça ! Se remémorer tout ce qu'on a traversé, les bons moments, les périodes un peu plus difficiles... Il y a tellement d'artistes qu'on a croisés qui ne sont plus là aujourd'hui parce que le public est passé à autre chose. Tout va très vite. Le but de la musique est de procurer des émotions fortes, alors faire des disques qui trouvent un écho, qui touchent, à notre petit niveau, des gens et encore suffisamment pour faire des concerts, c'est précieux. C'est tellement dur de durer dans le temps… Quand on a débuté, on se disait qu'on allait tout défoncer, on y croyait à 100%, mais est-ce qu'on s'imaginait qu'on serait encore là 20 ans après ? Pas sûr.

Vous repartez en tournée dans toute la France à partir de février 2022. Impatients, après avoir été tenus éloignés de la scène par la pandémie ?
Benoît : On est hyper pressés, hyper enthousiasmes. On dit toujours que la scène c'est la récompense dans le cycle d'un album, même si on adore la phase de création.
Nicolas : La promo, surtout ! Ça on adore. (Rires)
Benoît : Ah mais moi j'aime bien ça ! Je trouve que c'est enrichissant.
Nicolas : La scène c'est l'exutoire. Et puis comme les morceaux de l'album ont été pensés pour fonctionner direct dans l'énergie, avec basse-batterie-guitare-voix, je pense que ça va envoyer du lourd en live.

Ce sera l'occasion de célébrer à retardement votre anniversaire !
Benoît : Exactement. Et puis il y aura l'anniversaire de l'album "Le chemin'' qui va suivre et ne pas tarder…

Vous planifiez déjà des célébrations ?
Benoît : Oh, je pense qu'on fera des trucs oui. Pour l'instant on n'en a pas vraiment discuté mais ce serait bête de ne pas célébrer cet événement avec les fans. Les quelques années qui viennent vont être chargées !
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