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samedi 17 décembre 2016 15:40

Kungs en interview : sa passion secrète pour Indochine, son futur duo avec David Guetta...

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Son tube "This Girl" a fait le tour de la planète ! Dans les coulisses de la grande soirée ElectroShock Virgin Radio organisée début octobre, nous avons rencontré Kungs pour évoquer avec lui son ascension fulgurante, la sortie de son premier album "Layers", son admiration pour Indochine et son amitié avec David Guetta.
Crédits photo : Romain Staros
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Il y a un an, tu étais encore inconnu du grand public. A quoi ressemblait ta vie avant d'avoir un premier tube ?
J'étais chez moi à Aix-en-Provence, dans mon petit appart d'étudiant ! Ça fait deux ans que je me consacre pleinement à la musique donc je passais mes journées à faire du son, du son et encore du son... J'avais pas de prof, pas de fac pour m'imposer un rythme, du coup j'étais obligé de me l'imposer moi-même. J'essayais d'être assez rigoureux, de me lever assez tôt pour me mettre au travail. De faire les choses bien ! Histoire de préparer la suite, au cas où il y ait éventuellement un hit... Coup de chance, "This Girl" est arrivé !

Ma vie a changé à 2000% !
Et tout s'est enchaîné hyper vite. Maintenant tu tournes aux quatre coins du monde, tu reviens d'une tournée aux États-Unis...
C'est dingue ! L'accueil du morceau a été incroyable là-bas, je crois qu'il s'est classé dans le top 30. J'ai pu mixer dans des clubs où tout le monde connaissait le titre, c'était super. Ma vie a changé à 2000% ! Je ne suis jamais chez moi, je voyage tout le temps... C'est un rythme totalement nouveau. Et assez soudain ! Mais maintenant ça va, je commence à m'habituer. J'ai pu me roder cet été où j'ai enchaîné les dates.

Dan quel état d'esprit tu es là aujourd'hui ?
Je savoure ! Mais je prépare aussi la suite, j'ai quand même un album qui sort. Cet été, j'ai eu beau tourner tous les jours, j'ai quand même pris plusieurs fois le temps de me faire une petite séance studio comme ça, me débrouiller à faire du son dans l'aéroport, dans l'avion, dans le train, dans l'hôtel... Le secret, c'est de bosser !

Regardez le clip "I Feel So Bad" de Kungs" :



Comment tu t'es mis à la musique ?
J'ai toujours été passionné. J'ai fait de la guitare, j'ai tâté un tout petit peu le piano, beaucoup de percussions aussi donc j'ai toujours baigné dedans. Puis j'ai commencé à télécharger des logiciels de musique, comme ça, pour voir et rigoler, ma mère m'en avait même offert à Noël. (Rires) Ca n'a jamais vraiment abouti parce que je ne me suis pas mis à fond dedans mais il y a trois ans j'ai décidé de m'investir un peu plus. J'ai fait des titres et des remixes, je les ai mis sur SoundCloud et quand j'ai vu que ça commençait à prendre tout seul, je me suis dit pourquoi pas ne pas essayer d'en faire mon métier ?

Indochine m'a donné le déclic
Tes idoles de jeunesse, c'était qui ?
Je suis assez curieux de nature, donc j'écoute vraiment de tout. Niveau rap US, j'ai une préférence pour Kid Cudi et Mac Miller, je suis hyper fan. Surtout parce que leurs instru sont incroyables ! Moi les mélodies, c'est vraiment ce que j'écoute en premier... Bon, aussi parce que je ne comprends pas grand chose aux paroles. (Rires) Sinon certains diront que c'est un peu honteux mais... j'étais un grand fan d'Indochine quand j'étais plus jeune. J'assume totalement ! Le premier concert de ma vie c'était eux justement, à Toulon. Je crois que c'est ce jour-là où j'ai eu le déclic. Le lendemain, je m'achetais une guitare !

Ça te sert pour tes morceaux, ce bagage-là ?
Bien sûr ! Ce qui est bien aujourd'hui avec la musique électronique, c'est qu'il n'y a plus de limite. On peut mettre des sons qui viennent du blues, prendre des samples des années 70, 80, rajouter du violon, incorporer du rap US... Tu peux vraiment mettre des influences de n'importe où dans tes titres, et ça ne choque plus personne. Je trouve que c'est important d'écouter de tous les styles musicaux, et pas seulement celui que tu produis. Pour la créativité.

A ton avis, pourquoi "This Girl" a su toucher un public international ? Quel est l'ingrédient secret de cette chanson ?
Beaucoup de chance ! Et un peu de flair, aussi. (Rires) On a sorti le morceau au bon moment, juste avant le printemps, quand les gens avaient besoin de soleil parce que les températures étaient glaciales. Le timing c'est primordial ! Et puis il y a eu une appropriation assez forte de la part du public, c'est lui qui l'a catalogué "tube de l'été" avant l'heure. Après, les petites touches soul, les trompettes... C'est intemporel donc ça plaît énormément, à toutes les générations. C'est de la "happy house" comme j'aime dire ! Ça donne tout de suite envie de danser.

Regardez le clip "This Girl" de Kungs :



J'ai retrouvé David Guetta en studio... pour le kiff
L'an dernier, bien avant que tu cartonnes, tu as assuré les premières parties de David Guetta. Comment tu l'as rencontré ?
La toute première fois que j'ai mixé avant lui, c'était pour son concert à l'AccorHotels Arena à Paris, le 17 décembre. Le jour de mon anniversaire ! L'après-midi, je venais de signer chez Barclay et chez Universal pour "This Girl". Donc grosse journée, un bel anniversaire ! (Sourire) Tous les artistes dans le milieu ont des managers et en l'occurrence je fais partie d'une grosse agence de management qui gèrent de nombreux artistes... dont David Guetta. Et donc à ma grande surprise, on m'a proposé. Je me voyais difficilement dire non ! (Rires) Du jour au lendemain, je me suis retrouvé devant 15.000 personnes... C'était incroyable. Le must, c'est qu'une fois le single sorti, Guetta l'a joué durant tous ses sets ! On se connaît bien maintenant. J'étais en studio avec lui récemment à Las Vegas ! Juste pour le kiff, on ne sait pas trop si ça va aboutir à quelque chose mais c'était vraiment cool.

Comment définirais-tu ton premier album ?
J'ai voulu l'appeler "Layers". Ça peut vouloir dire "couches", "strates", "empilements"... C'est comme ça que j'ai essayé de synthétiser le fait d'avoir plusieurs genres différents, qui tranchent avec ce côté blues des singles "This Girl" ou "Don't You Know" mais qui restent quand même dans mon style à moi. Y'a des morceaux mélancoliques, des pistes plus chill, des titres instrumentaux taillés pour les clubs... Quasiment que des compos. J'ai été bosser avec des artistes à Londres, à Paris, des noms pas forcément très connus mais qui ont surtout du talent et du mérite.

Il y a des featurings avec Ephemerals, Jamie N Commons, Luke Pritchard des Kooks, Rae Morris... Mais est-ce qu'il y a d'autres artistes, d'autres voix, avec lesquelles tu rêverais de travailler ?
Je suis fan de Tove Lo. J'adore cette artiste, son univers, ses propositions... Du côté des stars américaines, Selena Gomez et Ariana Grande ont des voix juste incroyables. Ça me permettrait d'attaquer le marché américain en force !

Et produire pour d'autres artistes, tu aimerais ? Je pense à Madeon, qui avait notamment collaboré avec Lady Gaga sur "Artpop"...
Pour l'instant, je n'en ai pas encore eu l'occasion. J'ai travaillé d'arrache-pied cet été pour finaliser mon premier album, c'est difficile d'être sur tous les fronts ! Mais si un artiste me plaît, pourquoi pas ? ■
Retrouvez l'univers de Kungs sur sa page Facebook officielle
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