Julien Clerc

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Julien Clerc amorce une nouvelle ère avec "Une vie", le nom de son 28ème album qui sortira le 23 mai prochain. Pourquoi ce titre ? « Parce que j'y chante des moments d'une vie. La tournée portera ce nom aussi. Je crois qu'on a réussi à faire un album de chansons d'amour au sens large du mot. Il y a le père, la mort de proches… On a le sentiment que cela peut boucler une boucle » explique l'illustre chanteur au Parisien, balayant toute rumeur de retraite : « Mais ce n'est pas le dernier, en tout cas je l'espère (il rit). J'ai trouvé le titre en voyant les photos de moi prises par Anton Corbijn pour la couverture ». Un disque réalisé par Benjamin Biolay et emmené par "Les parvis", un premier single écrit par Paul Ecole revenant sur les obsèques d'Agnès Lassalle, une professeure poignardée par un élève, durant lesquelles son mari a dansé autour du cercueil.

"On peut tout traiter en chanson"

Sur ce disque qui s'annonce très intime, Julien Clerc chantera aussi pour son demi-frère, le journaliste Gérard Leclerc qui a perdu la vie en août 2023 dans un accident d'avion alors qu'il se rendait à l'un de ses concerts. Il avait 71 ans. Malgré la douleur, Julien Clerc avait maintenu sa représentation et avait tenu à lui rendre hommage sur scène. « Évidemment que je vais chanter. Pour moi chanter, ce n'est pas un métier, c'est la façon que j'ai trouvée pour traverser cette vie pour dire "Je t'aime" aux gens. C'est ma deuxième façon de respirer » avait expliqué l'artiste sur scène, les larmes dans la voix : « Mon frère m'avait donné rendez-vous ici ce soir, et le destin en a décidé autrement ».

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Ainsi, sur son nouvel album "Une vie", Julien Clerc lui dédiera la chanson "Saint-Nazaire", signée là encore Paul Ecole. « Nous avons d'abord coécrit la chanson "Les yeux noirs" sur la maladie d'Alzheimer, puis je lui ai dit : "Écoutez Paul, si vous trouvez un angle pour parler de mon frère, je suis preneur". Il m'a répondu : "Je l'ai commencé mais je n'osais pas vous le dire". Je lui ai dit de la finir » révèle le chanteur de 77 ans, qui n'a pas voulu tomber dans le pathos : « Il a trouvé la façon positive d'en parler. Quand j'ai reçu son texte, il m'a tout de suite suggéré une musique qui n'était pas triste. On peut tout traiter en chanson, encore faut-il trouver l'angle pour le transformer en oeuvre d'art ».

Interrogée sur le fait qu'il soit parvenu à monter sur scène juste après la mort de son demi-frère, Julien Clerc explique : « Mais chanter n'est pas un métier, c'est une façon de vivre. Souvent c'est comme ça qu'on s'exprime le mieux. Par une chanson. Au moment de la peine de mort, j'avais reçu un courrier de Robert Badinter, qui m'avait dit que ma chanson "L'assassin assassiné" (sortie en 1980) faisait plus pour la cause que quinze discours et vingt-cinq conférences ».