Julien Clerc

Crédits photo : Bestimage
« Mon frère m'avait donné rendez-vous ici ce soir, et le destin en a décidé autrement ». Jeudi soir à La Baule, l'émotion était de mise pour la venue sur scène de Julien Clerc, tête d'affiche du 100ème anniversaire du parc des Dryades. Programmé depuis des mois, le concert a bien failli ne pas avoir lieu à cause d'un événement tragique : Julien Clerc a perdu son demi-frère Gérard Leclerc, journaliste reconnu décédé dimanche dans un accident d'avion alors qu'il se dirigeait en Loire-Atlantique pour assister justement à cette soirée de célébration. Malgré cette épreuve terrible, Julien Clerc a tenu à honorer ses engagements et c'est le coeur endeuillé, face à un public compatissant, qu'il s'est présenté sur scène pour interpréter une première chanson, "Comment tu vas", au titre tristement de circonstance. A l'issue de laquelle l'artiste de 75 ans s'est dirigé vers un piano pour attraper une feuille et commencer un discours empreint d'émotion.

"Tous les messages que je reçois me font au chaud au coeur"

« Notre père avait un talent spécial pour les discours dans les réunions de famille, que la réunion soit gaie ou triste… Des trois fils qu'il a eus, je ne suis pas celui qui a hérité de ce talent. C'était plutôt Gérard qui s'y collait. C'est pour cela que j'ai ce papier à la main » a expliqué Julien Clerc en préambule, debout face à l'assistance, d'une voix assurée ne trahissant pas la douleur qui le ronge. Ces deux derniers jours, on lui a beaucoup demandé s'il comptait maintenir ce concert. « Évidemment que je vais chanter. Pour moi chanter, ce n'est pas un métier, c'est la façon que j'ai trouvée pour traverser cette vie pour dire "Je t'aime" aux gens. C'est ma deuxième façon de respirer » a-t-il affirmé, avant de s'interrompre, la gorge nouée, en s'arrêtant sur le mot « mon frère », et de se reprendre sous les applaudissements : « Mon frère m'avait donné rendez-vous ici ce soir et le destin en a décidé autrement. Je reçois beaucoup de messages, de témoignages, qui disent combien Gérard était aimé, respecté, pour sa gentillesse, son empathie, aussi son intégrité, sa figure morale et ses compétences de journaliste. Tout ça me fait chaud au coeur. Ça atténue un peu la peine ».

"Si vous me permettez, je vais lui dédier ce concert. Je vais chanter, chanter pour dire à mon frère que je l'aime, poursuit avec émotion le chanteur @JulienClerc_Off. S'il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il aurait détesté qu'on soit triste." #GerardLeclerc @Le_Figaro pic.twitter.com/IaYRECwkGJ

— Laurène Trillard (@laurenetrillard) August 17, 2023

"Il aurait détesté que l'on soit triste"

« Depuis 50 ans », Gérard Lerclec ne manquait jamais une occasion de venir applaudir son demi-frère sur scène. « Il a assisté à tous mes concerts, fidèlement, jamais dans le jugement. Vous savez, c'est agréable d'être admiré par son petit frère » a confié avec affection Julien Clerc, marquant alors une pause. En sa mémoire, il a donc continué de chanter ses belles chansons entrées dans le coeur des Français : « S'il y a une chose dont je suis sûr intimement, c'est qu'il aurait détesté que l'on soit triste et qu'il aurait détesté surtout que je ne chante pas. Je vais penser à sa femme Julie, à leurs enfants Charlotte, Antoine, Mathieu et à leur famille, et je vais lui dédier ce concert. Je vais chanter pour dire à mon frère que je l'aime. Et comme toujours depuis si longtemps, je vais vous remercier d'être ici ». Un hommage d'une rare élégance.