Joyce Jonathan

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Joyce Jonathan mène de front une vie épanouie de chanteuse et de jeune maman. Le 28 juin, l'artiste a interprété les chansons de son dernier album "Les jolies p'tites choses" lors d'une soirée organisée par l'association Je suis une Femme & j'Existe, dans le but de participer à la « construction d'une harmonie collective » où tout individu est valorisé, peu importe son sexe. Un engagement essentiel pour la chanteuse, exposée très tôt au sexisme de l'industrie musicale. « Il y a pas mal de sujets de "femmes" que j'aborde dans mes chansons, parce que c'est très important dans le monde dans lequel on vit qu'il y ait une vraie égalité. Ce que j'ai aimé dans cette association, c'est qu'il n'est pas question que les hommes se sentent déconsidérés ou amoindris. L'idée est de rééquilibrer. L'histoire et les sujets du passé font que les femmes ont progressivement eu accès à certaines choses, mais il reste des inégalités, que ce soit salariales ou dans l'industrie de la musique, où il y a beaucoup plus d'hommes programmés dans les festivals » souligne l'interprète de "Pas besoin de toi" dans un entretien pour Télé-Loisirs.

"Des femmes sont accablées, exploitées"

Si Adé, ex-membre de Thérapie Taxi, est l'artiste la plus programmée dans les festivals d'été en 2023, une étude du Centre National de la Musique (CNM) réalisée en 2021 démontrait que seuls 14% des artistes à l'affiche d'un échantillon de 100 événements musicaux étaient des femmes. Joyce Jonathan regrette que le milieu artistique tarde à évoluer dans le bon sens. « [Quand j'ai commencé], je me suis focalisée sur les choses que j'avais et qui m'arrivaient, en me disant que c'était cool, sans comparer. J'étais juste dans l'émerveillement de faire ce métier que j'ai toujours voulu faire. Mais c'est vrai que la considération n'est pas la même quand on est une femme, quelque soit le métier » souligne la musicienne, en prenant pour exemple « les remarques sur le physique » auxquelles les artistes féminines sont inévitablement confrontées.

"Tous les hommes ne sont pas des c*nnards"

Pour Joyce Jonathan, la clé a été de savoir bien choisir son entourage. Car dans cette industrie, certaines compositrices sont « accablées, exploitées, utilisées comme une poupée ». En 2019, 690 femmes de la profession - attachées de presse, manageuses, productrices et chanteuses dont Zazie ou Juliette Armanet - avaient signé un manifeste contre le sexisme "qui règne au quotidien" dans les maisons de disques. « Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir moins de droits que d'autres chanteurs. Mais je sais que ça a pu être le cas pour énormément de femmes » note Joyce Jonathan, qui prône « une égalité entre les hommes et les femmes » sans aller dans une forme d'excès inverse. « Le féminisme peut être un sujet à la mode, que beaucoup ne maîtrisent pas, juste pour dire que les hommes sont tous des c*nnards » estime-t-elle. La chanteuse milite pour « un monde où chacun trouve sa place, même si c'est un peu utopique » : « L'idée n'est pas de dire que les femmes vont écraser les hommes, qu'elles seront plus fortes ou auront de meilleurs salaires, mais d'être sur une pleine égalité. Mais puisque le déséquilibre est énorme, il faut compenser ». En marche !