Accueil > Actualité > C'est dit ! > Actualité de Jessy Matador > Victime de racisme avant l'Eurovision, Jessy Matador raconte et soutient Aya Nakamura

Victime de racisme avant l'Eurovision, Jessy Matador raconte et soutient Aya Nakamura

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Jessy Matador a représenté la France à l'Eurovision en 2010 avec la chanson "Allez Ola Olé". En pleine polémique autour de la participation d'Aya Nakamura aux JO 2024, le chanteur prend la parole auprès de Purecharts pour raconter les critiques racistes et l'acharnement médiatique qu'il a vécus à l'époque : "J'ai même reçu des menaces de mort".
Crédits photo : Montage Purecharts Bestimage
Aya Nakamura est au coeur d'une tempête médiatique à cause de sa possible participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2024 de Paris pour chanter du Edith Piaf. Victime d'attaques racistes, la chanteuse, qui pourrait engager des poursuites judiciaires, a tenu à réagir sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, l'interprète de "Hypé" a reçu de nombreux soutiens d'artistes comme Dadju, Gazo, Eva, Isabelle Boulay ou Bilal Hassani. Sur X (Twitter), le chanteur Jessy Matador, qui avait représenté la France à l'Eurovision en 2010 avec la chanson "Allez Ola Olé", a pris la parole : « Vous voyez ce qu"il se passe avec Aya ? 2010 à l'annonce de ma participation à l'Eurovision c'était pareil, même encore pire. C'est vraiment triste ». Contacté par la rédaction de Purecharts, l'artiste a pu témoigner sur son expérience douloureuse vécue à l'époque.

Le player Dailymotion est en train de se charger...


"C'était vraiment très grave"


D'abord, Jessy Matador apprend qu'il va représenter la France à l'Eurovision par le biais de sa maison de disques, qui a déjà tout signé sans l'en avertir. La chanson aussi est déjà choisie, alors qu'il l'avait enregistrée dans le but de la donner à « un autre artiste ». Quand France Télévisions annonce la grande nouvelle publiquement, c'est la douche froide pour le chanteur : « C'était chaud ! Quand j'ai été annoncé, c'était tout de suite : "Pourquoi lui ? Il ne représente pas la France !". Ça a commencé comme ça dans les médias ». Jessy Matador fait face à des commentaires racistes et un acharnement médiatique. « A l'époque, Morandini était sur D8 tous les soirs, il parlait de l'Eurovision tout le temps, il parlait que de moi, avec toutes les polémiques du genre "Il est Congolais !" » nous confie l'interprète de "Décalé Gwada", qui subit aussi des critiques violentes en ligne : « Sur les réseaux sociaux, c'était terrible, il y avait des pages Facebook contre moi : "Non à Jessy Matador", "Boycott", "Il est noir", "Il est Africain" ».

A LIRE - "L'enfer du début à la fin" : les révélations chocs de La Zarra sur l'Eurovision

La haine s'intensifie alors. « J'ai même reçu des menaces de mort. Je me faisais menacer. Des messages vraiment injurieux. Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé. Pourquoi tout ça ? C'était vraiment très grave, très très virulent » témoigne Jessy Matador, qui n'a « pas eu peur » même si cela a affecté son entourage dont ses parents et ses frères et soeurs. Les médias ont joué un rôle important dans ces polémiques selon lui : « Morandini il n'a rien fait pour éteindre le feu, c'était pour me rabaisser. C'est pour ça que je n'ai fait aucune interview avant l'Eurovision, à part "Le Parisien". Je ne voulais pas car je n'ai reçu aucun soutien des médias. Ils se moquaient tous un peu de moi ! On disait que j'arriverais dernier, que la chanson était nulle ».

"Je pensais qu'on allait m'agresser"


Dans cette atmosphère pesante, Jessy Matador redoute de partir à Oslo où se déroule cette année-là l'Eurovision : « C'était le début des réseaux sociaux. En lisant tout ça, je pensais que si je sortais dehors, on allait m'agresser ! Tu penses que personne ne t'aime ». Malgré tout, le chanteur s'envole pour la Norvège avec l'envie de « répondre par (son) travail ». D'ailleurs, là-bas, tout se passe très bien : « C'était tout autre ! On a reçu beaucoup d'amour de la part des médias étrangers et des autres artistes. On était invité à toutes les fêtes ! Il y avait un vrai contraste entre la France et l'étranger ». A son retour en France, avec une 12ème place à l'Eurovision et alors que "Allez Ola Olé" fait sensation dans 49 pays, « les médias ont commencé à changer » et à l'inviter. « J'ai refusé, j'ai fait très peu de médias car ce n'était pas passé tout ça » explique Jessy Matador, qui a gardé une méfiance vis à vis des journalistes.



Pour Jessy Matador, la polémique autour d'Aya Nakamura est la preuve qu'il reste encore beaucoup de chemin à faire. « C'est triste. Là on parle de 2010, on est en 2024. On en est encore là... Aya, tu vas dans n'importe quel pays à l'étranger, tout le monde connait ! C'est un patrimoine. Elle nous représente partout, elle représente très bien la France » explique-t-il, dénonçant un manque de soutien et de nombreuses critiques, notamment de la communauté noire. C'est pour cette raison qu'il a souhaité écrire son message sur X pour la soutenir. En parallèle, Jessy Matador continue de se produire en concert, notamment dans des festivals, se prépare à sortir son ultime projet et développe un projet d'émission culturelle sur YouTube.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter