Eurovision

Crédits photo : Sarah Louise Bennett / EBU
Dans sa loge, Eden Golan répète sa prestation pendant que des membres de la délégation israélienne... sont en train de la huer ! Cette vidéo insolite fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques heures et pour cause : c'est la façon qu'a trouvé la candidate israélienne pour se "préparer" face aux critiques. Depuis l'annonce de sa participation, l'Etat hébreu est sous le feu des plus vives critiques en raison du conflit contre la Palestine. Et la situation évolue chaque semaine : alors que les appels au boycott se sont multipliés, la chanson "October Rain" s'est transformée en "Hurricane", après des paroles jugées trop politiques, et des manifestations pro-Palestine ont eu lieu à Malmö. Au même moment, Eden Golan montait sur la scène de la Malmö Arena pour une répétition et s'est faite huer par le public, à coup de "Free Palestine".

"Je ne laisserai personne me briser"

Si Eden Golan doit esquiver toutes les polémiques, sa chanson "Hurricane" a connu un succès surprise grâce au vote massif du public italien (près de 40% des téléspectateurs) lors de la deuxième finale. Résultat, le morceau est actuellement deuxième chez les bookmakers. De quoi satisfaire la candidate de 20 ans, qui souhaite faire passer haut et fort un message. « [Être ici] a une signification tellement importante, à cause de ce qu'on traverse. Je ne laisserai personne me briser ou me mettre de côté. Je suis ici pour être la voix de toute une nation. Pour dire que nous sommes là, que nous sommes, mais émus et brisés » a clamé la chanteuse israélienne dans une récente interview.

Pour la chaîne anglaise ITV, Eden Golan précise : « Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, ils ont le droit d'avoir leur avis, de parler avec leur coeur. Moi, je montre la voix [d'Israël]. C'est un énorme pouvoir et un énorme honneur que d'être la voix de millions de gens et de montrer que nous sommes encore là, d'être la voix des personnes qui ne sont pas chez elles et qui ont envie de l'être ». Quant aux questions de sécurité, ayant été renforcée pour éviter toute menace ou attentat, elle affirme : « Effectivement, c'est une année différente et il y a des précautions différentes que nous devons prendre mais j'ai la meilleure équipe de sécurité à mes côtés qui prend soin de moi et de toute la délégation ». Et Eden Golan dit « vraiment croire » dans le slogan de l'Eurovision, « unis par la musique ».

"Tout le monde est en sécurité"

Lors d'une conférence de presse, la jeune artiste originaire de Kfar Saba préfère calmer les ardeurs : « Je pense que tout le monde est en sécurité. L’EBU (European Broadcasting Union) prend toutes les précautions de sécurité pour que ce soit un lieu sûr et uni pour tout le monde. Donc je pense que tout le monde est en sécurité. Et nous ne viendrons ici pour aucune autre raison ». Dans un autre entretien accordé à Jewish News, elle reconnaît le contexte « très intense » : « A un moment, on s'est demandé [si on allait participer] et finalement je représente Israël après être revenu dans mon pays depuis seulement deux ans. C'est fou. Notre pays tout entier est traumatisé. Des filles, des ados et des séniors sont retenus en otage. Je n'arrive pas à imaginer ce qu'ils endurent ».

Elle-même dit connaître des gens qui se sont rendus au Nova Festival, cible d'une des attaques du Hamas le 7 octobre dernier, qui a fait 364 morts : « Quand tout cela est arrivé, tout a été amplifié et nous nous sommes rassemblés pour nous aider (...) C'est ce qui nous a donné la force et le courage de continuer ». « Choquée » d'entendre qu'on a voulu la disqualifier, Eden Golan a d'ailleurs reçu son appel pour s'enrôler dans les forces armées israéliennes et le fera après le concours : « Je n'arrêterai pas ! La musique est la raison pour laquelle je suis sur cette terre (...) Bien sûr, je sais ce qu'il se passe. Mais ça me réchauffe le coeur de voir tous ces messages de soutien parce que les gens aiment vraiment la chanson. La musique a son propre langage et elle connecte les gens. Les personnes de n'importe quelle race ou pays peuvent ressentir tous ensemble la même chose ».