Eurovision

Crédits photo : Abaca
La phrase est répétée chaque année : l'Eurovision n'est pas un concours politique. Pourtant, régulièrement, ce sont justement des polémiques d'ordre politique qui viennent perturber l'événement. On se souvient que l'édition 2019 avait fait beaucoup parler puisqu'elle se déroulait à Tel Aviv. Durant la soirée, deux danseurs de la performance de Madonna, dont les drapeaux d'Israël et de la Palestine étaient cousus sur leurs vêtements, se tenaient la main en signe de paix, tandis que le groupe islandais Hatari avait brandi des drapeaux palestiniens, suscitant les huées dans la salle. Et il se pourrait bien que ce conflit soit encore au coeur de la polémique cette année. En effet, Israël vient d'annoncer sa participation à l'Eurovision 2024, qui se tiendra au mois de mai à Malmö, en Suède. Une annonce alors que le conflit israélo-palestinien a connu une nouvelle escalade de violence suite à l'attaque meurtrière du Hamas contre l'Etat hébreu le 7 octobre dernier.

Une participation qui divise les délégations

Depuis, l'opinion publique et artistique est divisée entre les pro-Israéliens et les pro-Palestiniens et, avant qu'elle ne soit confirmée, la possible participation d'Israël avait fait débat, notamment auprès de plusieurs pays dont la Norvège ou la Suède. « Il est naturel que se posent des questions sur la participation d'un pays en guerre au Concours Eurovision de la chanson. Nous n'avons pas encore pris position sur ce sujet, mais nous suivrons les décisions de l'UER (Union européenne de radio-télévision) » avait alors déclaré Charlo Halvorsen, le directeur norvégien des divertissements de NRK, la société norvégienne de radiodiffusion publique. Malgré cela, les organisateurs de l'Eurovision ont confirmé qu'« Israël répond à toutes les règles du concours et pourra, avec 36 autres pays, y participer l'année prochaine » : « L'Eurovision reste un événement apolitique qui rassemble des publics du monde entier autour de la musique. (...) C'est une compétition pour les organismes de diffusion, et non pour les gouvernements, et le diffuseur public d'Israël y participe depuis 50 ans ».

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"Nous avons toujours le choix"

Seulement, la participation d'Israël à l'Eurovision 2024 est un sujet brûlant. Ainsi, la Société islandaise des auteurs et compositeurs (FTT en islandais) appelle la RUV, le diffuseur public islandais, à boycotter le concours si Israël venait à y concourir. Dans une lettre, l'association explique que l'Etat israélien devrait annuler sa participation « au même titre que la Russie lors de la dernière compétition » : « Nous devons tous prendre position contre la guerre et le meurtre des civils et des enfants innocents. Nous avons toujours le choix de ne pas mettre notre nom sur de telles choses, qu'elles soient individuelles ou institutionnelles. Nous devons aux nations qui agissent avec la force militaire de ne pas partager avec elles un événement toujours caractérisé par la joie et l'optimisme ».



Malgré ces premières critiques, la participation d'Israël à l'édition 2024 de l'Eurovision depuis la Suède est donc confirmée, quelques mois après la troisième place de Noa Kirel avec sa chanson "Unicorn". Si le candidat qui représentera le pays n'est pas encore connu, la délégation israélienne est d'ores et déjà la grande favorite selon les premières prédictions des bookmakers. Ce, donc, sans que le chanteur ni la chanson ne soient connus ! Israël pourrait ainsi connaître une situation similaire à l'Ukraine, qui avait remporté l'Eurovision 2022 avec un record de 631 points grâce à "Stefania" de Kalush Orchestra, seulement trois mois après le début de la guerre contre la Russie. A titre d'information, le titre "Mon amour" de Slimane est actuelle sixième des pronostics pour la France.