Daft Punk

Crédits photo : Abaca
Reviendra ? Reviendra pas ? La question taraude les fans mais il faut se rendre à l'évidence : Daft Punk n'existe plus. Depuis l'annonce surprise de la séparation du duo en février 2021, chaque énigmatique post sur les réseaux sociaux voit l'inévitable question de leur possible reformation revenir sur le devant de la scène. D'autant plus lorsque les robots ont annoncé une réédition de leur dernier album en date, le cultissime "Random Access Memories", à l'occasion de son 10ème anniversaire. « J'adore les éditions physiques, et c'est bien aussi que les gens puissent l'écouter en digital. Je ne suis absolument pas blasé sur des questions-là. Avec Daft Punk, on venait de l'underground et de l'avant-garde avant d'évoluer vers la pop music avec "Discovery", un album qui a rencontré beaucoup de succès » résume Thomas Bangalter dans les colonnes des Inrocks : « Avec Guy-Manuel, on aimait autant les groupes hyper-obscurs que des artistes mainstream. La confidentialité est agréable ».

Thomas Banglater inquiet face à l'intelligence artificielle

Moitié de Daft Punk et également producteur de Bob Sinclar, -M- ou Arcade Fire, Thomas Bangalter vient d'ailleurs de sortir son premier album solo "Mythologies", bande-son d'un ballet chorégraphié par Angelin Preljocaj présenté l'été dernier à Bordeaux. A cette occasion, l'ancien robot s'est confié à la BBC et a enfin révélé les vraies raisons derrière la séparation de Daft Punk. Un choix en rapport avec le côté technologique pourtant mis en avant durant plus de 20 ans par le duo parisien : « Daft Punk était un projet qui brouillait la frontière entre réalité et fiction avec ces personnages de robots. C'était un point très important pour Guy-Manuel et moi de ne pas gâcher le récit pendant que ça se produisait ».

« Maintenant que c'est fini », l'histoire est différente pour Thomas Bangalter : « C'est intéressant de révéler la partie du processus créatif qui est plus centré sur l'humain et non pas algorithmique ». Pour la musicien électro, Daft Punk était davantage « une exploration qui a commencé avec les machines avant de s'en éloigner ». Aujourd'hui, il se dit « terrifié » par les nouvelles technologies et notamment les avancées en terme d'intelligence artificielle. C'est ce qui l'a poussé, avec Guy-Manuel de Homem-Christo, à débrancher définitivement les robots de Daft Punk : « J'adore la technologie en tant qu'outil mais je suis terrifié par la nature des relations entre les machines et nous-mêmes. Mes inquiétudes sur l'essor de l'intelligence artificielle vont au-delà de la création musicale ».

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Pour étayer son propos, il prend l'exemple de son film préféré, "2001, l'Odyssée de l'espace" : « La façon dont Stanley Kubrick l'a présenté est si pertinente aujourd'hui, parce qu'il nous pose exactement la question que nous devons nous poser sur la technologie et l'obsolescence de l'homme ». Considérant « presque » les robots « comme une performance artistique de MARINA Abramović qui aurait duré pendant 20 ans », il rappelle que lui et Guy-Manuel ont utilisé des machines « pour exprimer quelque chose d'extrêmement émouvant qu'une machine ne pouvait pas ressentir ». « Nous sommes toujours du côté de l'humain, pas du côté de la technologie. J'ai beau adorer ce personnage, la dernière chose que je voudrais être, dans le monde dans lequel nous vivons en 2023, c'est un robot » conclut-il, douchant ainsi tout espoir de possible reformation de Daft Punk.