Christophe Willem

Crédits photo : ABACA
Mercredi soir à Troyes, dans le cadre du Festival des Nuits de Champagne qui accueille cette année Alain Souchon, Laurent Voulzy, Izia, Yael Naim ou encore Hyphen Hyphen et Soprano, Christophe Willem a donné le coup d'envoi de sa nouvelle tournée au Théâtre de Champagne. A quelques centaines de mètres de lui, une chanteuse belge très populaire enivre déjà l'Espace Argence au rythme de son nouveau disque "Reason". « Il y a Selah Sue pas très loin si vous ne passez pas un bon moment » a plaisanté le Francilien de 32 ans, après avoir interprété la ballade touchante "Le chagrin" en ouverture, assis sur une chaise haute installée au centre d'un plateau surélevé. C'est le premier extrait de son dernier album "Paraît-il", dont il a chanté la majorité des titres durant ce tour de chauffe d'1h45, s'offrant comme il l'a dit l'opportunité de « raconter sa vie » au public, de prime abord glacial.

Energie, humour et justesse d'interprétation

En effet, Christophe Willem a été confronté à des spectateurs immobiles et à des applaudissements relativement timides au début du concert. Pourtant, il s'est montré généreux avec le public, témoignant d'une belle énergie, et sans jamais montrer un seul souffle de fatigue. La scène, volontairement épurée, est éclairée par des jeux de lumière intelligents et les musiciens et l'artiste sont installés sur un cercle lumineux. Christophe Willem a très largement communiqué avec les Troyens, faisant preuve par moment d'autodérision et n'hésitant pas à descendre de scène pour chanter au milieu des rangées de sièges bientôt en mouvement.

Les efforts répétés pour mettre le public en liesse ont fini par payer et celui-là ne s'est plus assis durant la seconde partie du show. « Il faut se lever maintenant. Assez dormi ! » a lâché l'artiste, avant d'entamer un enchaînement de titres uptempo. "Faute et plaisir" ou même "La règle du jeu" s'avèrent efficaces en live, et notamment "Allons enfants", pendant lequel l'artiste est monté au balcon rejoindre l'auditoire, désormais survolté.

Crédits photo : ABACA

Une setlist qui pourrait être encore plus percutante

Côté son, la voix de Christophe a été particulièrement bien mise en valeur, malgré l'acoustique du Théâtre de Champagne. Ses interprétations sont justes et les notes haut perchées sont remarquablement atteintes et tenues. Le chanteur a également assuré des passages entiers de vocalises émouvants, notamment à la fin du titre "Loneliness". Quant aux orchestrations, elles sont également réussies. Surtout celles réalisées pour "Double je" et "Sunny" ! Certains dosages peuvent néanmoins être améliorés, notamment au niveau des parties de synthé qui agressent légèrement l'oreille ; ou encore sur le titre "Berlin", interprété en rappel, qui étouffent la voix de Christophe Willem. "Cool" ou "Si mes larmes tombent" auraient d'ailleurs fait un meilleur final, mais les singles de l'album "Prismophonic" ont été boudés ce soir. Les meilleurs moments restent sans l'ombre d'un doute "Après toi" et "Jacques a dit", captivants.