Chimène Badi

Crédits photo : Bestimage
Dimanche, Chimène Badi est montée sur la scène mythique de l'Olympia de Paris pour marcher dans les traces d'Edith Piaf, son idole. La chanteuse révélée dans "Popstars" il y a 20 ans a réalisé un rêve en enregistrant l'album "Chimène chante Piaf" sur lequel elle revisite, avec émotion et puissance, les plus belles chansons de la Môme. « Cette force chez elle me bouleverse beaucoup. Une voix dans un petit corps particulier, avec une voix qui vient de je ne sais où. Et un vibrato hyper atypique, qu'on ne retrouvera pas car il lui est propre. J'ai le sentiment qu'elle ne s'est jamais dissociée de ses chansons, que c'est un bout de son histoire à chaque fois. (...) Et puis les mélodies, elles ne sont pas si évidentes, ce n'est pas un truc que tu écoutes une fois et ça reste dans la tête. C'est ce que je préfère. Elle représente un tout. Grâce à elle, je suis tombée en amour de la langue française et de la chanson française » confie Chimène Badi en interview pour Purecharts, fière d'avoir relevé le défi : « Sur des chansons pareilles, il faut le respect nécessaire, il faut les comprendre réellement et il ne faut surtout pas dénaturer. Tout ça, c'était super important. Il me fallait du temps, et aussi cette légitimité que je recherchais ».

"Je n'avais plus d'existence"

Cette ère placée sous le signe de l'hommage et de la nostalgie va donner lieu à une tournée dans toute la France, et qui s'arrêtera notamment aux Folies Bergères les 27 et 28 octobre prochains. Pour Chimène Badi, qui a quitté Paris pour s'installer en province afin de trouver une forme de sérénité, les prochains mois seront donc chargés ! Mais entre sa vie d'artiste et sa vie de femme, l'équilibre n'a pas toujours été facile à trouver. Invitée de l'émission "Culture Médias" sur Europe 1 lundi, l'interprète de "Non, je ne regrette rien" a révélé qu'à ses débuts, lorsque le succès est arrivé avec la chanson "Entre nous", elle s'est plongée à corps perdu dans le travail, en négligeant sa santé mentale. « Je n'avais plus d'existence. Quand j'ai commencé les six premières années, ça ne s'arrêtait pas. Je ne rigole pas. C'est vraiment six ans où c'était du non-stop » a-t-elle avoué à Philippe Vandel.

A LIRE - Chimène Badi, la nouvelle Edith Piaf ? Elle réagit aux comparaisons

"Il y avait un vide à combler"

A l'époque, les concerts s'enchainaient à un rythme difficile à tenir. Ses précédentes apparitions à l'Olympia ? Elle ne s'en souvient presque pas... « Pour la plupart, je suis passée à côté. Il y avait trop de choses négatives sur lesquelles je faisais attention. Je n'aurais pas du mais j'étais jeune. Il y a plein de moments que je n'ai pas pu vivre » explique Chimène, d'autant plus troublée qu'elle luttait dans l'intimité contre une dépendance : « J'ai été addict au sucre et au gras. C'est aussi parce qu'il y avait un vide à combler, c'est plus profond. Je m'auto-sabotais ». Un mal alimenté par les nombreux commentaires désobligeants sur son apparence. Toute jeune dans le métier, Chimène Badi n'imaginait pas faire face à un tel déferlement de haine : « On aimait bien ma voix mais on me sabrait sur beaucoup d'autres choses, notamment sur ce que je pouvais représenter physiquement. (...) Oui, ça marchait, mais il y avait plein d'autres choses à côté qui étaient très difficiles à vivre. (...) Ça m'a volé plein de moments de ma carrière ».

La chanteuse le reconnaît, elle a eu la "chance" de ne pas être confrontée aux réseaux sociaux : « Heureusement, ils n'existaient pas. Et puis après, j'ai une force de caractère. Je ne suis pas une femme qui se laisse abattre comme ça. Je peux tomber sur un genou, mais pas les deux. Et j'étais quand même bien entourée ». Aujourd'hui, son bien-être est devenue une priorité. « Il y a eu un moment où j'ai juste eu envie de de m'occuper de moi, de prendre soin de moi. J'ai pris le temps de le faire » a-t-elle conclu, le sourire aux lèvres.