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dimanche 17 novembre 2024 13:00

Chimène Badi en interview : "Je n'ai pas envie d'être un robot"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Après avoir revisité les plus belles chansons à Edith Piaf, Chimène Badi revient avec "Gospel & Soul, la voix et l'âme", un album concept mêlant reprises et inédits. Au micro de Purecharts, la chanteuse, libre et épanouie, revendique suivre son instinct : "On se bagarre pour défendre nos oeuvres".
Crédits photo : Thomas Braut
Ce sont des choix du coeur
Te voici de retour avec "Gospel & Soul, la voix et l'âme", qui arrive 13 ans après le premier volume. Qu'est-ce qui t'a motivée à l'idée d'en proposer une suite ?
Chimène Badi : 13 ans.. C'est vrai que ça fait un petit bout de temps ! Je n'avais pas calculé que ça faisait aussi longtemps. Eh bien, écoute, c'est très naturellement que ça s'est passé. J'ai fait deux albums en hommage à Edith Piaf avec lesquels je me suis éclatée. Sur le deuxième volume, on avait intégré "Les trois cloches", une chanson sur laquelle je cherchais un arrangement spécial : il y avait la version d'Edith avec les choeurs, il y avait la célèbre version de Tina Arena et moi, je voulais ma version. Alors j'ai réfléchi, j'ai réfléchi, j'ai réfléchi... Et j'ai pensé à un choeur gospel. Au début on m'a dit : "T'es sûre de ton coup ?" et j'ai répondu : "Non je ne suis pas sûre, mais je voudrais essayer !" (Sourire) J'ai appelé Sankofa Unit, on s'est retrouvé en studio, on a fait le titre et on s'est rendu compte que c'était absolument canon. D'ailleurs, la maison de disques a tellement kiffé qu'ils ont décidé que ce serait le premier single et j'étais assez d'accord avec eux ! Forcément, il fallait tourner un clip alors on a tourné une vidéo dans une église et c'est là en fait que tout s'est passé. On s'est tellement éclaté pendant les prises et entre les prises ! On chante, on groove, on vibe... C'était génial. Il y avait ma manageuse qui était là et naturellement, en plaisantant mais en étant finalement très sincère, je lui ai dit : "Je sais ce que je vais faire pour mon prochain projet, je vais faire un "Gospel & Soul volume 2". Le déclic, il était là !

Dans ce disque, tu reprends des titres de Johnny Hallyday, Céline Dion, Stevie Wonder... Quels critères ont guidé cette sélection ?
Je me suis nourrie de ma vie, de mon histoire pour faire le choix des titres parce que ce n'est pas simple de bien choisir en reprise. Mais ce n'est pas compliqué parce que ce sont des choix du coeur. Je n'ai pas commencé à chercher le titre qui pourrait convenir pour le concept, ce n'est pas du tout comme ça que j'ai réfléchi. Et puis, ce qui était très important dans ce projet-là, c'était que je voulais absolument qu'il y ait des chansons inédites. S'il n'y avait pas de chansons inédites comme "Je reste là", je n'aurais pas fait ce projet. Je n'aurais pas fait un "Gospel & Soul" volume 2 comme une copie conforme du premier. Déjà, de base, je ne voulais pas faire ça. Je n'aime pas faire deux fois la même chose, par respect pour moi et par respect pour le public. Je voulais vraiment qu'il y ait un step au-dessus. Et c'est vrai qu'on a réussi à le faire dans le sens où il y a des chansons inédites et les reprises ne sont pas forcément des chansons blues ou gospel.

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C'est vrai que le gospel traditionnel est un genre très particulier. Il y a des codes, c'est très solennel. Parce qu'évidemment, il y a toute une richesse derrière...
Oui, il y a quelque chose de spirituel. Dans l'histoire, le gospel c'est, de base, un chant d'esclaves dans les champs de coton qui sont en train de chanter leur douleur, leur plainte, leurs drames, leurs difficultés. Donc c'est un chant qui vient des tripes, qui vient de l'âme, qui vient du coeur ! Et la soul, c'est de la musique noire américaine qui groove et possède ce côté un peu sauvage que moi j'aime beaucoup et qui fait partie de mon ADN. Alors il a fallu essayer de trouver les bons titres. Pour être cohérente je me suis vraiment servie de mon histoire.

J'en ai écouté du Johnny Hallyday sur la route des vacances !
C'est l'artiste, ce sont les chansons, c'est ce qu'il ou elle représente... ?
C'est un peu tout ça ! Par exemple "Noir c'est noir", c'est un souvenir personnelle, c'est par rapport à l'artiste et c'est parce que j'ai aussi vécu une histoire avec lui. Quand j'étais gamine et qu'on partait en vacances, je peux te dire que j'en ai écouté du Johnny Hallyday sur la route ! Mon père est fou de Johnny. Et je me rappelle de plein de titres, mais notamment de "Noir c'est noir", des cuivres... Et je me vois encore derrière, assise, avec les fenêtres ouvertes, le vent dans les cheveux... Je te jure ! Rien que dans le titre de la chanson, on le capte direct, c'est sombre et c'est pas forcément heureux. Donc, dans l'idée du gospel, ça pouvait être cohérent. Et j'ai eu la chance de chanter avec lui alors forcément... Ça me fait quelque chose. "Le ballet" de Céline Dion, c'est un titre que j'ai chanté toute mon adolescence dans ma chambre. Celle-là était déjà bluesy, j'ai toujours été attirée par cette chanson, je l'ai toujours chantée, j'ai toujours aimé ce qui s'en dégageait. Donc je l'ai faite ! Je voulais enlever certains instruments pour les remplacer par des chanteurs gospel. Julien et Diva, qui sont dans mon coeur gospel, ont habité la chanson et là tout d'un coup, on part dans une autre dimension. C'était ce que je voulais réussir à faire ! Je pense on s'est pas mal débrouillé. (Sourire)

Ton nom et ton visage sont sur la pochette mais vous êtes tout un groupe. Finalement, c'est une aventure collective...
Oui ! Ça fait plaisir d'entendre ça, c'est une aventure collective exactement. Mais le gospel c'est ça, tu n'es pas toute seule. Je me nourris de la voix de tous. Pour moi, ce sont des chanteurs, et tous ensemble, on forme un choeur. Mais on est tous des chanteurs à part entière et ils ont tous leur âme à proposer. Tu t'imagines bien que tous ensemble, ça prend des dimensions très fortes ! Quand tu montes sur scène et que tu vibres, forcément tu fais vibrer les gens. Et cet album, je veux le chanter partout ! Sans la scène, il n'y a rien qui existe. Pour moi, c'est mon ultime récompense, c'est la cerise sur le gâteau. Je suis une artiste de scène et même dans les moments où ça a été plus compliqué, où le disque marchait moins bien, j'ai fait de la scène parce que j'en ai besoin.



Le gospel, c'est une aventure collective
Tu reprends même un morceau de Michael Jackson. Sacré challenge !
(Rires) Qui n'aime pas Michael Jackson? On aime tous Michael Jackson ! Il fallait que je trouve le titre qui puisse être en adéquation avec un choeur gospel et c'était pas simple honnêtement. C'est peut-être le titre qui a été le plus compliqué à réaliser. Pour être très honnête, j'ai dit à mes équipes : "Je veux faire un Michael Jackson mais je sais pas lequel". Et Antoine, qui est mon directeur de label, il est fou de Michael Jackson, il maitrise sa discographie sur les bouts des doigts. C'est lui qui m'a suggéré "Man in the Mirror", il était persuadé que ça allait être chanmé. J'appelle Sankofa Unit et Joby Smith, qui est la cheffe de choeur, je lui en parle et elle me dit : "Mais on la chante en tournée, on la fait tout le temps !". Je suis trop contente de cet album parce que c'est l'éclate. Et puis ça veut dire qu'un artiste, il peut s'amuser dans plein de registres différents à partir du moment où il y met une vraie énergie, où il le vit vraiment. À partir du moment où je le fais avec mon coeur, c'est cohérent.

Aux États-Unis ou au Royaume-Uni, les albums de reprises sont perçus comme des initiatives très classieuses alors qu'en France, j'ai l'impression que c'est dévalorisé. Pourquoi selon toi ?
Oui, c'est vrai. C'est la raison pour laquelle j'avais une petite crainte sur ce volume-là, mais je me suis vite apaisée parce que je me suis dit : "Ok, de toute façon, tu le fais parce que c'est ton coeur qui parle et que tu as envie de le faire. C'est vrai qu'il y a eu deux albums de reprise avec Edith Piaf, mais de base, tu voulais faire un hommage à une artiste que tu kiffes, t'as le droit, t'as le droit, où est le mal, t'as le droit de reprendre surtout un patrimoine aussi riche et aussi fort". Après, qui m'aiment me suivent quoi ! (Rires) Mais je savais par contre qu'il y aurait des chansons inédites. Je n'ai pas envie de me manquer de respect. Et puis j'avais envie de me raconter aussi. Je voulais des chansons à moi. C'était important. Ça me manquait beaucoup.

C'est un compromis que tu as trouvé...
Oui, un compromis pour me faire plaisir et finalement peut-être embarquer le public de nouveau avec moi. À chaque fois que j'ai fait quelque chose avec mon amour, généralement ça s'est bien passé et surtout on a compris, on m'a comprise. Donc oui c'est vrai que les reprises c'est pas forcément bien vu en France mais quand on sent que tu es vrai... Et puis la reprise, ce n'est pas si simple ! Parce qu'il faut y mettre ta patte mais il ne faut pas dénaturer la chanson.

Il ne faut pas se laisser emporter par l'idée de l'air du temps
Comment on fait, justement, pour garder l'essence d'une chanson ?
Je pense que c'est par respect. Moi j'ai travaillé de façon chirurgicale, sur mes albums en hommage à Piaf comme celui-ci. On était deux, on a tout fait à deux et quand on sentait que ça allait trop loin, on stoppait. C'est une question de feeling mais dans ta tête, quand tu veux respecter l'oeuvre, en règle générale tu ne dérapes pas. Il ne faut pas se laisser emporter par l'idée de l'air du temps. Il faut accepter que, par exemple Piaf, c'est quelque chose de daté. C'est un répertoire qui est daté... Alors évidemment qu'il fallait un son 2024, je l'entends, mais on reconnaît les chansons ! Et c'est ce que je me suis amusée à faire sur celui-ci.

En 2021 dans une précédente interview, tu expliquais travailler en indépendance. C'est le cas sur celui-ci aussi ?
Non je suis désormais chez Warner, dans le label Parlophone, mais c'est un label très intelligent, avec un directeur de label très intelligent qui s'est dit : "Je ne vais pas emmerder mon artiste. Elle sait ce qu'elle fait". (Sourire) Mon management, c'est pareil. De toute façon, si ils tiquent sur quelque chose, on en parle, on échange. Mais mes propositions, ce sont mes propositions oui. Je n'étais pas vraiment libre à mes débuts : c'est après 2016 que j'ai commencé à prendre mon envol et à me libérer de certaines personnes du milieu professionnel qui avait une emprise sur moi. Depuis, je suis une artiste libre et on respecte ça. Je travaille avec des gens qui ont bien compris que travailler avec un artiste, ce n'est pas essayer de lui faire faire ce qu'ils veulent eux. Ce qui était plus intéressant, c'est de laisser l'artiste faire ce que lui veut développer ce que l'artiste voulait faire. Si la musique ça ne vient pas du coeur de l'artiste, de l'esprit de l'artiste, de ce qu'il pense, ça ne peut pas fonctionner On peut pas et moi, je ne peux pas travailler comme ça.

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Plein de chanteuses ont refusé de chanter avec moi
Sur la version deluxe de ton album, tu chantes "Rehab" avec Natasha St-Pier. Vous avez souvent chanté ensemble sur des émissions de télé mais je crois que c'est la première fois que vous enregistrez un duo en studio. Pourquoi pas avant ?
Oui, c'est la première fois ! Je pense que les choses se font quand elles doivent se faire. Nat et moi, on s'est toujours croisées, on s'est toujours vues sur plein de télés. C'est quelqu'un d'extrêmement timide, contrairement à ce qu'on peut penser. Moi aussi, j'ai été beaucoup et longtemps quelqu'un de réservé. Et donc, même si on se croisait sur des télés, qu'on se disait poliment bonjour ou qu'on s'est retrouvés aux Enfoirés à une époque, finalement, on n'allait pas l'unes vers l'autre. Mais c'est très nouveau, je crois aussi que les femmes aillent les unes vers les autres. C'est très drôle qu'on parle de ça parce que dans mon album, il y a une chanson qui s'appelle "Une et mille femmes". Et je rêve justement de ce monde où finalement, les nanas se donnent la main entre elles, se portent les unes les autres. On a besoin de ça ! Ça commence, mais on n'y est pas encore tout à fait. Il faut qu'on y aille, c'est important parce que les nanas qui se tirent dessus... C'est triste quand même. Je pense qu'on est toutes des soeurs et qu'on devrait toutes se féliciter naturellement, sans aucune jalousie. Il faut savoir un truc, c'est qu'il y a plein de nanas qui ont refusé de chanter avec moi.

C'est vrai ?
Oui, les hommes veulent bien chanter avec moi mais les nanas, non. Peut-être que des fois, on peut se méprendre sur une personne quand on ne la connaît pas. J'ai proposé plusieurs fois ! Et je n'ai pas eu les retours que j'attendais. Même en télé, parfois, on m'a dit, voilà, tu aimerais te chanter avec qui ? Je propose et puis finalement, j'ai essuyé un non. Mais ce n'est pas grave, tout va bien. J'ai proposé à Nat et Nat, elle a dit ok. Je pense que Natasha arrive à un moment de sa vie où elle se sent bien, moi c'est pareil. On ne se prend plus la tête, il n'y a pas d'ego de qui va chanter mieux ou moins bien. En fait, c'est cool de partager un titre ensemble et on bosse un peu avec les mêmes équipes, je ne vais pas te mentir, donc ça s'est fait naturellement Elle a relevé le défi et je suis contente de l'avoir fait avec elle.

Là encore, tu n'es pas allée dans la facilité pour reprendre du Amy Winehouse !
Je n'ai pas pensé comme ça. C'est une artiste que j'aime de fou, qui est arrivée de nulle part genre un ovni, une voix vraiment hors du commun, une nana atypique... J'aime les gens qui ne sont pas lisses, qui ne ressemble pas à tout le monde, qui sont un peu cabossés. Ça ne me dérange pas qu'ils soient un peu abîmés, pas parfaits, c'est ça le vrai naturel ! Par contre j'ai un vrai regret avec Amy, c'est de ne pas l'avoir
vue sur scène. Je devais aller la voir à l'époque et je suis tombée malade, je n'ai pas pu sortir de mon lit. Dommage ! "Rehab", je l'ai vite repris sur scène en tournée, je crois que c'était dès 2009, un petit peu avant même, donc je me suis dit : "Attend, s'il y a bien une artiste que je dois chanter là, c'est Amy Winehouse". Elle a sa place. S'il y a bien une nana avec qui j'aurais voulu chanter, c'est elle. Elle, elle n'aurait pas eu peur. Elle n'avait pas de filtre, c'est ça que j'aimais chez elle.

Je ne sais pas si je vais lever le pied...
Il y a donc sur cet album des chansons inédites. Est-ce tu te projettes déjà sur un autre disque de chansons originales ?
Je ne sais pas honnêtement. Avant de commencer l'hommage à Edith Piaf j'étais déjà dans ma tête sur une idée. Mais je ne sais pas, là, aujourd'hui, ce qui va se passer dans les mois qui viennent. Qu'est-ce que je ressentirai dans mon coeur à ce moment-là ? Comment je verrai les choses à ce moment-là ? Et du coup, vers où j'irai ? Je veux vraiment me servir maintenant de l'état d'esprit dans lequel je suis pour faire mes disques, pour faire mon art. Et je ne sais même pas si, finalement, je ne vais pas faire cette tournée et puis lever le pied un petit peu. Ça fait trois printemps que je suis en studio et que j'enchaîne au milieu des tournées, de la promo. Donc je ne sais pas. Si dans mon coeur, dans ma tête, je suis neuve, je me sens de repartir, de faire de nouvelles choses, de dire de nouvelles choses, j'irai. Si je pense qu'il faut un peu prendre du recul pour revenir plus neuf justement et rester authentique... Parce que c'est important d'être en adéquation avec soi-même. Je n'ai pas envie d'être un robot ! Enchaîner les albums pendant des années les uns après les autres, sans plus savoir où j'habite, je l'ai fait, ça sert à rien, ça n'a aucun intérêt.




Aujourd'hui si tu ne passes pas en radio, c'est très tendu
Avec ton expérience dans le métier, est-ce que tu trouves, toi en tant qu'artiste, qu'il est plus difficile aujourd'hui de défendre un album de chansons originales parce qu'il y a beaucoup de nouveaux codes, de paramètres comme les réseaux sociaux...
Et il faut faire des chansons qui soient plus courtes, avec moins de texte, plus facile d'accès... Oui c'est plus compliqué bien sûr, on le voit même pour les promos. Déjà si tu ne passes pas en radio, c'est très tendax. Si tu ne passes pas en radio, pour défendre tes titres en télé, ça devient compliqué. Il y a toute une mécanique. Mais en vrai, moi je me sens mieux maintenant qu'à l'époque où finalement la musique était plus facile à développer. C'est bien, ça remet les pendules. Je trouve que ça remet un peu tout à zéro. C'est une bagarre, on se bagarre pour défendre nos titres, pour défendre nos oeuvres, pour que les radios nous accompagnent. Ça permet aussi aux artistes de redescendre un peu et de se dire que finalement, il faut se calmer, on ne fait que de la musique ! Moi, je trouve ça bien. Et puis il faut aussi se dire, pour dédramatiser le truc, que ce n'est pas de notre faute si à un moment donné nos titres inédits ont moins de place. Si c'est plus compliqué, ce n'est pas parce qu'on fait pas bien les choses, c'est pas de notre faute. Et ça quand on l'a compris, ça va mieux. J'ai plus de 22 ans de carrière, j'ai vécu de jolis moments et en même temps des moments plus compliqués alors que tout se passait super bien. J'étais numéro un, je vendais des disques partout mais à côté de ça, c'était plus complexe. Donc ça me va bien comme ça fonctionne aujourd'hui. Certainement parce que j'ai pris beaucoup de recul aussi. C'est peut-être plus dur pour des artistes en développement qui commencent. Mais j'ai envie de te dire que même quand j'ai eu des albums qui ont moins bien fonctionné, j'ai eu ce bonheur d'être sur scène. Et c'est la seule chose qui compte. On continue d'être en scène, envers et contre tout. On fait des spectacles, on fait des shows privés, on a notre place dans le paysage musical français. Et les gens, ils suivent ! J'ai une fanbase qui est vraiment là, qui m'accompagne et qui ne me lâche pas. C'est quand même ce que j'ai réussi à créer au bout de tant d'années et c'est précieux. Je suis peut-être quand même privilégiée par rapport à peut-être la nouvelle génération qui, elle a, doit se bagarrer au milieu de tous ces artistes qui émergent tous les jours. Tu ne peux pas lutter contre ça, ce n'est pas possible. Ce qui est le plus important, c'est de protéger ce que tu as. C'est ce que je fais.

Le grand public t'a découverte dans "Popstars". Est-ce que tu as suivi d'un oeil la nouvelle version sur Prime Video ?
Alors, tout le monde m'en parle mais je n'ai pas eu le temps. (Rires) Je vais le faire ! Je sais que c'est un groupe de nanas qui a émergé de cette aventure. Il faut que je regarde, même si je pense que le concept est quand même différent de ce qu'on a vécu nous.

C'est un plus condensé sur huit épisodes, oui.
Il faudrait que je regarde mais malheureusement, j'ai un emploi du temps chargé de fou et je ne te cache pas que quand je peux me poser, je coupe.

Être coach dans "The Voice" ? Oui, c'est un rôle qui pourrait me convenir
On t'a vue comme co-coach dans la dernière saison de "The Voice Kids". Si on venait te chercher pour être jurée dans "Popstars" ou "The Voice", ça t'intéresserait ?
Je l'ai fait à l'époque ! Dans "The Voice Belgique". J'ai été coach. Je pense que j'étais trop jeune, j'étais trop dans l'empathie. Ça a été très douloureux pour moi, je ne me suis pas fait que des amis dans la production. (Rires) J'ai été comme une maman avec mes talents. Je les ai surprotégés un peu trop... J'ai outrepassé finalement mes fonctions de coach parce que j'ai demandé à les avoir plus souvent avec moi pour travailler davantage avec eux. En fait, c'est un autre délire, on n'est pas censé être vraiment avec eux, on n'est là que pour les caméras. Moi, tout ça, ça ne me convient pas. J'ai besoin d'être pour de vrai à fond dans le truc. Alors, ce n'était pas simple. Mais en vieillissant, par contre, on m'a demandé de participer à "Prodige Pop" avec les enfants. C'était des petits bouts de chou, ils étaient trop mignons ! J'ai adoré le faire, j'étais comme une grande soeur qui les accompagnait, j'essayais de leur donner des petits conseils. C'est ce que j'aime moi, c'est transmettre. Après, est-ce que je serai apte ? Oui, je pense que c'est un rôle qui pourrait me convenir, que je peux gérer amplement. Je maîtrise mon sujet et j'ai des choses à transmettre. Mais après, il y a toujours ce truc de télé qui me... Je ne sais pas. Si ça me parle, je vais y aller. Comme "Mask Singer" par exemple. J'ai besoin de pouvoir être authentique et entière et si je sens que l'exercice me le permet, c'est bien, si je sens que l'exercice me le permet pas, je n'irai pas. Je n'ai pas envie de me brûler les ailes. Non, il faut se faire confiance. Je fonctionne à l'instinct. Je suis hyper intuitive et ça m'aurait bien aidée d'être comme ça plus tôt !

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