Calogero

Crédits photo : capture d'écran Pure Charts
L'an dernier, Calogero opérait son comeback avec le titre pop/rock "Un jour au mauvais endroit", lequel évoque avec mélancolie le drame d'Échirolles qui a bouleversé la France entière il y a trois ans. Kevin et Sofiane, âgés de 20 ans, ont été sauvagement assassinés parce qu'ils se trouvaient « au mauvais endroit » raconte Calogero à travers ce morceau récompensé aux Victoires de la Musique en février dernier. Ce vibrant hommage a particulièrement touché la mère de Kevin, Aurélie Monkam Noubissi, qui a d'ailleurs pris la parole dans Le Dauphine Libéré pour remercier Calogero, s'adressant notamment à toutes les « langues acerbes de vipère » qui pourraient y voir « autre chose qu'un hommage et de la poésie ».

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"On m'a appelé pour que je m'exprime"

En effet, Calogero s'était senti concerné par ces deux meurtres, lui qui connaît bien la ville de l'Isère puisqu'il y a grandi. Lors d'une interview accordée au Parisien après son concert à Londres il y a quelques jours, il s'est de nouveau exprimé à propos de cette tragédie, alors que le procès vient de débuter. « Je pensais beaucoup aux familles de Kevin et Sofiane, je leur envoie des messages de soutien. Ce doit être l'horreur. J'aime beaucoup Aurélie et Mohamed [leurs parents, ndlr]. J'ai demandé une autorisation pour utiliser les prénoms de Kevin et Sofiane. Je leur ai fait écouter la chanson en premier » a-t-il expliqué, précisant par ailleurs qu'il s'est lié d'amitié avec les famille des victimes: « J'ai mangé plusieurs fois chez eux. Ce sont des gens incroyables, qui donnent une leçon de vie. Ils savent que je suis avec eux ». L'interprète de "Yalla" a également révélé à nos confrères qu'on l'avait sollicité pour prendre part au procès d'Échirolles. Une requête à laquelle il n'est pas favorable. « On m'a appelé pour que je m'exprime, ce n'est pas ma place » estime-t-il.

"J'en ai rien à foute de faire du jeunisme"

"Un jour au mauvais endroit" est extrait de l'album "Les feux d'artifice", sorti au mois d'août 2014 et aujourd'hui écoulé à plus de 500.000 exemplaires. Un disque en grande partie écrit par Marie Bastide, la compagne de Calogero, et qui renferme « les inquiétudes d'un père et d'un citoyen ». « J'ai 44 ans et j'en ai rien à foute de faire du jeunisme. Un chanteur qui veut faire jeune, c'est qu'il est déjà vieux » a également souligné l'artiste lors de cette entrevue, signalant qu'il a tenu à ce que les chansons toutes aussi poignantes que sont "Le portrait" et "J'ai le droit aussi", mettant en perspective d'autres sujets de société, sortent en single aussi. En dépit des mises en garde !

En effet, Calogero a bravé les craintes de certains membres de son entourage en publiant le titre "Un jour au mauvais endroit". « Heureusement que je décide de tout. On m'a dit "T'es fou, le sujet est sensible. C'est l'été. Il faut une chanson qui fasse sourire". Cela m'exaspérait. J'ai répondu : "J'en ai rien à foutre". Ce métier est fait de choses inattendues. Il y en a même un qui a dit : "La musique est entraînante, change les paroles" » a-t-il conclu. Bien lui en a pris, "Un jour au mauvais endroit" fait désormais partie des incontournables de son répertoire.