Alex Beaupain

Crédits photo : Abaca
Hier soir, pour la première fois de sa carrière, Alex Beaupain a foulé la scène de l'Olympia de Paris. Après une première partie timide mais charmante assurée par Margaux Avril, qui a offert ses singles "L'air de rien" et "Lunatique", le chanteur français démarre son tour de chant avec le sombre titre "Vite", abordant le rythme effréné de nos vies et l'inéluctable temps qui passe. En costume-cravate, baigné dans une obscurité qui ne le quittera pas de la soirée, il enchaîne et fait résonner sa mélancolie sur l'un de ses meilleurs morceaux, "Pourquoi battait mon cœur", et le sautillant "Coule", extrait de son nouvel album "Après moi le déluge". Si l'image du chanteur romantique au répertoire triste lui colle à la peau, il s'en détache lors d'interludes faits anecdotes pleines d'humour, notamment sur sa rencontre avec Julien Clerc, qui lui a composé ce dernier titre, ou le manque de moyens qui l'a fait hésiter entre afficher toutes les lettres rouges de la salle mythique et se payer le service de musiciens.

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Acclamé sans temps mort par un public d'ores et déjà acquis, Alex Beaupain trouve son originalité scénique dans des petits détails. Il présente chacun de ses musiciens uniquement quand l'un d'entre eux doit quitter la scène puisque la prochaine chanson peut se passer de ses talents, et jamais les projecteurs ne s’éteignent entre les titres, preuve que le spectacle vit. Le dandy, séducteur sans en avoir l'air, affirme son talent avec une nonchalance certaine et fait mouche sur "I Want to Go Home" ou lorsqu'il étonne en invitant La Grande Sophie sur le bancal "Contre le vent", qu'elle a composé. La soirée sera d'ailleurs ponctuée de guests féminines : Ludivine Sagnier sur "Pourquoi viens-tu si tard ?", rejointe ensuite par Clotilde Hesme pour un trio amoureux sur "Je n'aime que toi" ou encore Camelia Jordana pour "Avant la haine" lors du rappel.

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Derrière son piano ou debout, seul dans la lumière tamisée, sans décor, en toute simplicité, Alex Beaupain prouve qu'il n'a pas besoin de grand-chose pour toucher son auditoire. Il côtoie l'univers d'Alain Souchon sur "Ça m'amuse plus", lui rend hommage en reprenant "L'amour en fuite", dont on aurait sans doute pu se passer, et réussit à faire vibrer l'Olympia grâce à son plus grand succès "Au départ", parallèle d'une histoire d'amour qui démarre bien et finit mal et le parcours du Parti Socialiste. Le chanteur se met à nu quand il se souvient de New York avec sa petite amie aujourd'hui disparue dans "Brooklyn Bridge" ou lorsqu'il offre, dans la pénombre, son titre masochiste et bouleversant "Je peux aimer pour deux". Clôturé avec brio par "Grands soirs", l'imparable "Après moi le déluge" - et ses synthés 80's - et la fresque "Je suis un souvenir", ce concert restera une charmante parenthèse, longue de deux heures et dix minutes tout de même, tour à tour touchante, maladroite, drôle et élégante. A l'image de la musique de son interprète.